Ce n'est pas tous les jours qu'une voiture comme celle-ci se retrouve sur le marché. Cette GT40 portant le dossard n°5 est un morceau d'histoire du sport automobile puisqu'en 1966, elle participa à la revanche de Ford sur Ferrari. En effet, après l'échec du rachat de la mythique marque italienne par le géant américain, Henry Ford II décida de frapper Enzo Ferrari là où ça lui ferait le plus mal: sur circuit. Mais il lui fallut un peu de temps pour y parvenir. En 1964, Les GT40 abandonnent et la victoire revient à Ferrari. En 1965, la lutte entre Ford et Ferrari fut si rude que les deux marques finirent hors de la piste, laissant la victoire à… une Ferrari privée.
1-2-3
Ford résolut le problème à sa façon: plus de voitures, et plus de chevaux. Dans la Ford GT40 MkII, le V8 était porté à 7 litres. 1966 fut donc l'année où Ford atteignit son objectif. Après avoir mis Ferrari à genoux, les GT40 passèrent la ligne d'arrivée en formation. Tout le podium fut Ford, avec cette Holman & Moody Racing n°5 à la troisième place. Oui, c'est bien la voiture qui ferme la marche sur la mythique photo-finish. Elle était pilotée par Ronnie Bucknum et Dick Hutcherson.
Boîte automatique
Cette voiture portant le numéro de châssis P/1016 a encore d'autres particularités. Avant le Mans, elle participa en 1965 aux 24 Heures de Daytona avec une boîte automatique expérimentale. Elle dut abandonner lorsque la boîte rendit l'âme. Elle participa en revanche au Mans avec une boîte classique. Elle courut encore en 1967, avant de disparaître dans les collections privées. Cette voiture a été restaurée et l'actuel propriétaire suisse de cette sublime GT40 couleur or et "Day-Glo" lui autorisait encore quelques sorties régulières, notamment pour Le Mans Classic.
14 millions d'euros
Un palmarès en course comme celui-ci, on en rencontre assez rarement dans les ventes aux enchères. C'est pourquoi RM Sotheby's s'attend à ce que cette GT40 soit adjugée entre 9 et 14 millions d'euros… ce qui est encore très inférieur aux sommes atteintes par les Ferrari de course les plus célèbres. Même tant d'années plus tard, un ovale bleu ne fait manifestement toujours pas autant rêver qu'un cheval cabré…