Il serait assez facile de minimiser cette édition des 24 Heures du Mans, puisque Toyota était en fait la seule marque en lice pour une victoire en catégorie LMP1. Mais voyons les choses autrement: ceci est la réparation méritée de l'édition de 2016, durant laquelle Toyota avait dominé Porsche, jusqu'à ce que dans le dernier tour, la voiture n°5 fut contrainte à l'abandon. Si vous tapez les mots "sport" et "cruel" dans Google, c'est cette image que vous obtiendrez.
Team Tom's
Toyota est, avec Porsche, l'un des rares constructeurs à s'être régulièrement présentés au Mans au cours des 30 dernières années. En 1985, Toyota était au départ via l'équipe privée Team Tom's mais au fil du temps, l'engagement est devenu de plus en plus profond. C'est en 1987 qu'une première équipe officielle Toyota Motorsport vient au Mans. En 1992, le constructeur passa pour la première fois très près de la victoire, mais la TS010 ne fut pas de taille face aux redoutables Peugeot.
Alonso
Fin des années 90, Toyota manqua encore le titre de peu avec la GT-One. Cette fois, elle ne put faire mieux que seconde, même si la voiture était la plus rapide de la piste en 1999. Le constructeur se retira ensuite du Mans pour se concentrer sur la F1, aventure qui ne livra guère plus de résultats. En 2012, c'est le grand retour de Toyota au Mans, et ce n'est qu'aujourd'hui que la victoire tant espérée est arrivée. Une victoire que certains qualifieront de demi-succès, mais nous préférons la voir comme le couronnement bien mérité de tant d'années d'efforts et d'engagement sportif.
Fernando Alonso était l'un des pilotes de la voiture victorieuse et ajoute donc les 24 Heures du Mans à son palmarès. Maintenant, il va pouvoir pleinement se concentrer sur les 500 Miles d'Indianapolis, pour peut-être inscrire sur son C.V. le triplé Champion du Monde de F1, vainqueur au Mans et vainqueur à Indy, un exploit que seul Graham Hill a réalisé à ce jour.