Sachant par exemple que le Cayenne a assuré l'avenir de Porsche, on ne va pas se pincer le nez à l'arrivée du Levante, qui en fera probablement autant pour Maserati. Et bien qu'il soit loin d'être parfait, ce SUV est rassurant. Car il témoigne d'une réelle progression de la marque, et permet de croire en un bel avenir pour le Trident.
Une gueule, un style
Son argument majeur, c'est son look et son habitacle. Le look extérieur, vous le voyez vous-mêmes. Il a une gueule, il a du caractère, il porte en ses traits toute la sportivité de l'âme Maserati et à notre avis, lui et le le Jaguar F-Pacesont les seuls SUV premium véritablement sexy. A en juger par les têtes qui se tournent sur son passage, son pouvoir de séduction ne fait pas un pli. Et quand on s'offre un véhicule de ce genre, c'est un argument qui compte.
L'habitacle est plus séduisant encore. Le travail des formes, des matières… C'est tout simplement beau. Côté qualité, on sent que Maserati revient de loin, et qu'elle en revient au rythme de ses moyens. Il y a donc du progrès par rapport aux Ghibli et Quattroporte récemment mises à jour, et le retard en matière d'info-divertissement est lui aussi rattrapé peu à peu. Le Levante assure le service plus que minimum, mais la présentation est peut-être un peu trop "à l'américaine". En résumé, s'il fallait il y a encore 3 ans beaucoup d'indulgence à un client habitué au premium allemand pour se laisser convaincre, il ne lui en faut plus qu'un brin pour être tenté par l'habitacle du Levante. Le bon goût fera le reste.
Un dernier mot sur l'équipement: c'est vrai, le Levante ne dispose pas de choses comme la correction de trajectoire automatique ou l'assistant d'embouteillages. On peut voir le verre à moitié vide, et dire que Maserati est à la traine, que ces choses n'y sont pas par manque de moyens. Mais on peut y voir le choix délibéré d'une marque comme celle-ci, qui a toujours créé des voitures dans lesquelles le conducteur… conduit.
Giorgio
On sait qu'en version essence, le Levante compense son manque de réputation par le caractère très affirmé de son V6 Biturbo. En version diesel, c'est moins simple. Car malgré un châssis pas mal du tout, malgré une transmission intégrale qui privilégie très largement le train arrière, malgré une direction assez précise une fois qu'on s'habitue à son assistance un rien exagérée, et malgré la très réputée boîte auto 8 de chez ZF, il y a, quand on cravache, un tenace goût de trop peu par rapport à ce qu'on attend d'un nom comme Maserati.
Bien que généreux sur papier, le V6 3.0 diesel de chez VM (encore une filiale de Fiat) n'a ni le raffinement, ni la façon grisante de livrer ses ressources qu'ont les V6 diesel Jaguar ou Porsche. Ce moteur est trop vieux, et il est trop lourd. Du coup, il empêche le train avant d'être aussi incisif et communicatif qu'il devrait l'être dans un engin aux prétentions sportives. Et voilà le principal reproche qu'on peut faire au Levante, comme aux récentes Maserati en général. Elles font le job, elles sont efficaces sans être cliniques, sans perdre leur caractère. Mais elles ne transmettent guère de sensations. Heureusement, ça ira mieux demain. Car la superbe plateforme Giorgio qui vient d'être développée pour l'Alfa Giulia finira, entre
Maserati Levante Diesel |
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Moteur V6 turbodiesel, 2.987cc |
275 ch à 4.000 t/min |
600 Nm de 2.000 à 2.600 t/min |
0-100 km/h en 6,9 secondes |
Pointe: 230 km/h |
Conso: 7,2 l/100 km |
CO2: 189 g/km |
Prix: 73.800€ |