Episode 1: Maître (Akio To)Yoda rend la Force au constructeur japonais avec une GT86 aussi inattendue qu'enthousiasmante. Episode 2: sous la direction de son nouveau maître, Toyota transforme la fade Auris en une voiture intéressante et même plaisante à conduire. Episode 3: le nouveau Rav4 doit reprendre le contrôle d'un empire qu'il a créé en 1994, celui du 4x4 "de route".
Statutaire
Mais ça ne va pas être de la tarte. Difficile de s'illustrer dans un jeu qui compte de plus en plus de compétiteurs (surtout si on inclut les crossover et les breaks/berlines sur échasses). Première carte abattue par le Rav: le design. On peut ne pas aimer son look, mais au moins il a du caractère et crée le débat. Et c'est bien ce qu'il pouvait lui arriver de mieux. A défaut de vraie beauté, on lui reconnaîtra par contre un indéniable côté statutaire "bon père de famille", qui se confirme à bord. La présentation cherche à être inventive et la qualité progresse enfin. Et surtout quel espace! C'est bluffant, même pour un engin de 4,57 mètres de long (20 cm de plus que son prédécesseur), d'autant qu'il reste de la place pour un coffre de 547 litres!
4x4 dans l'âme
Aujourd'hui, le SUV 2 roues motrices est commercialement incontournable. Mais Toyota continue de concevoir le Rav4 comme un 4x4 dont on peut retirer la transmission arrière plutôt que comme un 2 roues motrices sur lequel on greffera cette transmission. La préférence de Toy est d'ailleurs évidente à la lecture du catalogue: sur cinq versions Rav4, il n'y a qu'une seule 4x2, avec le 2.0 D-4D 124 ch (26.590€). Un nouveau venu dans la gamme Rav4, élastique et souple puisqu'il accepte de relancer même à 1.000 tours mais qui ne fournit pas vraiment d'accélérations intéressantes. Cela dit, avec ses 4,9 l/100 km officiels pour 127 g CO2/km, c'est le Rav4 de société par excellence.
Le 2.2 D-4D 150 ch à boîte automatique 6 rapports et transmission intégrale (6,6 l/100, 173 g/km, 33.390€) est infiniment plus convaincant, et pas seulement en raison d'un moteur plus silencieux et vraiment vigoureux. Plutôt grâce à la transmission intégrale. Alors que le 4x2 sous-virait de façon très prononcée et, dès les premiers virages pas forcément rapides, faisait crier ses pneus comme dans une série américaine, on sent immédiatement le 4x4 bien plus à l'aise, plus rigoureux (et accessoirement mieux amorti). Puis sur un parcours sinueux rapide, il se révèle. La qualité de sa direction par exemple est mise en évidence. La seule chose qui gêne encore, c'est la boîte automatique qui a tendance à garder le régime moteur à un niveau un peu élevé désagréable à l'oreille, sans qu'on ait l'impression que ce soit justifié d'un point de vue de la disponibilité du couple. Alors engageons le mode Sport, pour voir.
Côté comportement, c'est encore mieux: le Rav rentre avec plus d'appétit et de précision dans la courbe et la démultiplication de la direction diminue et demande donc moins de mouvements au conducteur. La boîte par contre fait toujours vocaliser le moteur, jusqu'à ce que j'opte pour le mode manuel avec palettes au volant. Bien m'en prend puisque je maintiens alors le régime entre 1.500 et 2.500 tours (mes oreilles m'en remercient), et surtout parce que je constate qu'en utilisation manuelle, cette boîte automatique classique est une merveille! L'immédiateté de ses réponses aux ordres n'a rien à envier à la meilleure des boîtes double-embrayage. Remarquable! Dynamiquement parlant donc, si le Rav4 ne prenait pas encore "tant" de roulis, je le classerais pas loin du Ford Kuga. A part ça, il peut-être moins sexy qu'un Sportage ou un ix35, mais il a au-moins autant de fond que de forme.
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