Etrange que la firme japonaise ne propose aucune version écologique de sa nouvelle Avensis, qui a été entièrement redessinée, et que ses nouveaux moteurs essence n’aient décroché que la norme européenne d’émission Euro 4. Qui formule des critiques doit aussi pouvoir en encaisser. Voilà un vieux dicton qui siffle actuellement aux oreilles des responsables de Toyota. Accompagnée de sa filiale Lexus, Toyota a en effet donné le ton en matière d’écologie. Le slogan publicitaire “La poursuite de la perfection” permet aux Japonais d’illustrer à juste titre leur avancée dans la technique du moteur hybride. Et en petits caractères on peut lire: « Stuttgart vise la technologie hybride en 2009, Wolfsburg et Zuffenhausen en 2010 et Ingolstadt n’a plus de visée du tout. Nous utilisons la technologie hybride depuis 2005…». Certes, mais où se cache donc cette technologie dans la toute nouvelle Toyota Avensis ?
Cette catégorie moyenne d’environ 4,70 mètres de long possède sixmoteurs. Trois moteurs essence à injection directe récemment mis au point, uniquement taillés pour la norme Euro 4, et trois moteurs diesel « de l’ancienne génération », qui franchissent aisément la barre de la norme Euro 5.
Moteurs essence silencieux
Pour notre premier essai, nous avons mis la main sur le nouveau moteur essence de 1,8 litre ayant récemment subi un “downsizing”, qui, au gré de ses 147 ch, développe autant de puissance que l’ancien deuxlitres. Notre choix s’est porté sur la combinaison associant la nouvelle transmission CVT. La CVT est une boîte automatique à rapport infiniment variable. Ce qui implique que le régime du moteur sera performant à toutes les vitesses, avec une économie d’essence à la clé. Il suffit de placer le levier de vitesses en position D et le moteur essence se met délicatement en marche.
Tous les moteurs essence sont équipés de la technologie Valvematic, une technique qui optimisera les variations du couple en modifiant la levée des soupapes. Les moteurs atmosphériques nippons sont cependant encore loin d’atteindre la nervosité des turbomoteurs de faible cylindrée.
Le 1,6 litre de 132 ch fait son entrée, suivi du 1,8 développant 147 ch, lui-même suivi de près par le 2,0 de 152 ch. Selon Toyota, certains clients, pour des raisons d’image, préfèrent un moteur 2 litres ne disposant que de 5 ch de plus. En ce qui concerne les diesel, le deuxlitres de 126 ch et deux moteurs de 2,2 litres développant 150 et 177 ch sont à disposition. Le diesel de gamme intermédiaire peut être combiné à une nouvelle boîte automatique à six rapports.
Rapide mais sobre
Retour au 1,8 litre. Il sied parfaitement à la boîte automatique à changement de vitesse continu. En atteignant les 130, la vitesse de rotation se stabilise à plus ou moins 2500 tours et le silence est d’or. Une petite lampe verte sur le thème de l’environnement, intégrée dans le combiné d’instruments, indique que le régime est en mode écologique, et par là même économique, et supplée à la recommandation de changement de vitesse qui est obligatoire avec les boîtes manuelles.
Le quatrecylindres est extrêmement silencieux et vous accompagne en souplesse. Ce n’est qu’en atteignant les hauts régimes, du reste guère utilisés, qu’il monte d’un ton, la vitesse maximale étant atteinte dès 200 km/h. D’autres constructeurs, dans cette catégorie de puissance, arrivent sans problème à grignoter 15 km/h de plus. Le moteur essence fait preuve d’une douceur exemplaire. Le conducteur est récompensé par une consommation de 7,8 litres selon l’ordinateur de bord. Normalement, elle devrait être de 6,7, ce qui correspond à une émission de CO2 de 158 grammes par kilomètre. En matière de consommation, seul un essai est à même de confirmer les dires.
Ni système de démarrage et d’arrêt automatique ni moteur hybride en vue
Les conducteurs pourraient encore moins s’arrêter à la pompe s’ils disposaient d’un système de démarrage et d’arrêt automatique, d’une version sobre ou d’une transmission hybride – ce savoir-faire est désormais commun. Mais, dans l’état actuel des choses, rien de tout cela n’est à l’ordre du jour pour cette catégorie moyenne. Quel dommage d’avoir raté cette occasion ! Avec l’Avensis, Toyota aurait fait preuve de sagacité et encore nettement fait chuter la consommation. Après tout, sa volonté est de réduire la consommation globale à moins de 140 grammes/km, et ce dès 2009.
Le châssis prouve que l’Avensis a été taillée pour l’Europe. Le combiné ressort-amortisseurs associe rigidité et sportivité. L’Avensis se dirige avec allant, enroule les virages en offrant un meilleur maintien latéral aux occupants et accélère en ligne droite avec une bonne tenue de route. Mais ce combiné présente un inconvénient:il absorbe notamment les joints transversaux de façon récalcitrante et est suramorti. En revanche, le châssis fait preuve de fiabilité et, en situations d’urgence, est relayé par le nouveau système de contrôle de stabilité VSC. Ce programme antidérapage peut même aider le conducteur en intervenant discrètement sur la direction.
Entre la Mainstream et la Premium
Toyota positionne l’Avensis quelque part entre la Mainstream et la Premium et souhaiterait répondre aux exigences d’un grand nombre d’acheteurs. Des matières plastiques moussées et une finition de bon aloi le prouvent. Mais ce n’est pas le cas des sièges dont le maintien laisse à désirer, qui soutiennent mais n’enveloppent pas. Aucun siège sport n’est disponible en option.
L’espace disponible est pléthorique. La nouvelle Avensis a grandi de cinqcentimètres en comparaison avec l’ancien modèle, tout en conservant son empattement. A l’avant comme à l’arrière, la berline de 4,70 mètres (4,77 mètres pour la version break) offre toute la place nécessaire.
Les personnes de grande taille pourront même confortablement siéger sur la banquette arrière et le coffre accueille 509 litres de bagages. La version break pourra recevoir entre 543 et 1609 litres.
Conclusion
La nouvelle Avensis offre beaucoup de place, une finition solide, un équipement de sécurité correct et des moteurs tout aussi silencieux que sobres, mais dénués de particularités. Malheureusement, les moteurs essence ne décrochent pas la norme Euro 5. Le châssis reste convaincant, notamment d’un point de vue dynamique.
Toyota ambitionne de vendre 150.000 exemplaires de l’Avensis en Europe. Si elle proposait une version hybride et d’autres techniques tournées vers l'avenir, il pourrait vraisemblablement atteindre son but.