Une excellente raison pour donner un nouveau nom à celle qui assure la relève: «Auris» est inspiré du mot latin «aurum» qui signifie or, et de «Aura». Un épithète qui devrait rendre attrayante la concurrente de la Golf. L’attrait de la Auris ne fait aucun doute. difficile pour autant de parler d’un saut quantique en matière de design technique. La proue évoque une Toyota Yaris gonflée, la poupe une Corolla qui aurait subi une liposuccion.
Les innovations concernent essentiellement l’habitacle. L’imposante console centrale, en forme de pont, semble suspendue. Elle comprend le levier de changement de vitesse qui offre une prise en main optimale, ainsi que la climatisation, la radio et le large écran du système de navigation. Quant à ce qu’il serait possible de ranger dans le compartiment situé derrière la console et donc, difficile d’accès, cela reste un mystère.
Rangement
De manière générale, les vide-poches ouverts susceptibles d’accueillir téléphone portable, porte-monnaie et clés de la maison font défaut. En revanche, le véhicule est équipé de deux boîtes à gants et d’un vide-poches supplémentaire en lieu et place de l’accoudoir central. Celui-ci n’est même pas disponible en option, ni le siège chauffant d’ailleurs.
Fabriquée en Grande-Bretagne (5 portes) et en Turquie (3 et 5 portes), la Auris bénéficie d’une bonne qualité de finition. En revanche, le plastique rigide pourrait et devrait être amélioré. Les compteurs d’instrumentation à éclairage ambré illuminent l’atmosphère générale. Un affichage supplémentaire haute définition est intégré dans les deux cadrans ronds – tachymètre et compte tours – pour la jauge de carburant et l’ordinateur de bord.
Sous le capot
Quatre motorisations sont prêtes pour la date de lancement du 3 mars. Le moteur à essence de base 1,4 litre délivrant 97 ch est une vieille connaissance du groupe Toyota. La gamme est complétée par le nouveau 1.6 Duval VVT-i de 124 ch. Le terme Dual désigne la distribution à calage variable côté admission et échappement. Le déphasage des arbres à cames est ajusté de manière indépendante côté échappement et admission, afin d’optimiser la combustion. Il devrait en résulter une motricité accrue en bas et au milieu de la plage des régimes, un meilleur ralenti et une consommation réduite.
Le 1,6 litre réclame cependant à grands cris un régime plus élevé - son couple maximum de 157 Nm n’est atteint qu’à 5200 tours. La Auris se fait alors certes bruyante, mais déploie toute son agilité sportive. La puissance maximale est atteinte à 6.000 tours, le limiteur de régime intervient peu après.
La conséquence de cette courbe d’allure est un étagement court des cinq rapports, qui fournit au moteur les tours nécessaires. La Toyota Auris, d’un poids de 1.300 kilos, s’arrache ainsi de 0 à 100 km en 10,4 secondes, tandis que l’aiguille du compteur poursuit jusqu’à 190 km/h. Toyota annonce une consommation moyenne de 6,9 litres aux 100 kilomètres.
On en mangerait
Au menu : deux moteurs diesel. Le modèle haut de gamme est le 2.2 D-CAT avec catalyseur de NOx. Ses 177 ch doivent en effet tracter plus de 1,5 tonne. Le plus petit 2.0 D-4D pèse un bon 100 kg de moins.
Avec une puissance de 126 ch et un couple de 300 Nm, ce dernier est un vrai régal. Le couple maximum est atteint dès les 1800 tours, le déroulé de puissance régulier est tout aussi convaincant. A haut régime, le diesel avance une sonorité vigoureuse. Toyota promet une consommation modérée : 5,7 litres.
Les moteurs diesel sont disponibles de série avec filtre à particules. Fin 2008, le diesel 1,4 litre, qui équipe déjà la Yaris, fera son apparition en entrée de gamme avec une puissance de 90 ch.
Suspension ferme
La course du levier de boîte de vitesse courte et précise, convient bien au caractère sportif du véhicule qui s’exprime notamment par la suspension. Grâce à la suspension ferme de la Auris, combiné à l’action précise de la direction assistée électrique, les virages deviennent un vrai plaisir. La VW devra désormais compter avec une concurrente du même gabarit.
Malgré son caractère sportif, la Toyota n’est pas trop rigide. Même des rails de chemin de fer seront bien amortis, les disques vertébraux des passagers n’auront pas à souffrir. On notera que le rembourrage des sièges est toutefois devenu trop mou.
Espace
Les passagers arrière de la quatre portes apprécieront l’espace aux jambes et à la tête. Même des personnes de plus d’un 1 mètre 90 peuvent y prendre place. L’absence de tunnel de transmission procure plus d’espace aux pieds à la personne assise au milieu. Le coffre est doté d’un volume de 354 à 777 litres, les dossiers arrière sont rabattables en un tour de main.
Diversité
Les prix commencent à partir de 15.830 euros pour la version cinq portes du 1,4 litre en équipement de base «Auris»; la trois portes coûte 480 euros de moins dans toutes les motorisations.L’équipement de base avec rétroviseurs extérieurs électriques, radio avec lecteur CD et lève-vitres électriques à l’avant, offre relativement peu de confort. Les éléments de sécurité comme le système de contrôle de stabilité VSC et un airbag genoux additionnel pour le conducteur sont en revanche proposés de série.
Quatre autres variantes d’équipement, en plus des options, satisferont tous les désirs. L’équipement haut de gamme «Linea Sol Pack» est proposé avec système d’accès sans clé, climatisation automatique, régulateur de vitesse, allumage automatique et capteur de pluie. Combiné au petit moteur diesel 2.0 D-4D, il faudra débourser 25.045 euros. Le moteur 2.2 D-CAT Linea X fait monter la facture à 25.480 euros.
Bilan
Celui qui pensait pouvoir encore aujourd’hui faire de bonnes affaires avec l’Asie, a probablement passé ces dernières années sur une île déserte. En termes de prix, la nouvelle Auris n’est plus très éloignée d’une Golf VW. Le rapport qualité prix est cependant resté le même : pour le prix qu’il paie, le client acquiert un véhicule compact solide et spacieux, équipé de bons moteurs, bénéficiant d’un comportement routier sportif et de l’un ou l’autre détail de design. La Auris a ainsi gagné son pari, celui d’être plus qu’une simple Corolla…