Et disons-le d'emblée: le design n'est pas une de ces armes. Du moins pas au sens esthétique du terme. Clairement, la Celerio ne mise pas sur le sex-appeal. L'absence de séduction est d'autant plus frappante qu'à peu près toutes les concurrentes, surtout les plus récentes (108/Aygo/C1, Twingo, i10…) jouent ostensiblement la carte du look, qu'il soit Funky ou BCBG.
Architectes
Mais le design, c'est aussi l'art de trouver des solutions à des problèmes pratiques, en l'occurrence le rapport encombrement/habitabilité. Et là, les "architectes d'intérieur" de Suzuki ont particulièrement bien optimisé l'espace. Car 3 adultes peuvent effectivement prendre place à l'arrière de cette voiture de 3,5 m de long sur 1,6 m de large, avec plus d'espace aux jambes que dans toutes les rivales, à une ou deux exceptions près. Ca se joue à une paire de centimètres, mais la différence entre des genoux libres et des genoux enfoncés dans le dossier avant, ça compte.
De plus, comme le laissent deviner les formes hautes et cubiques, le dégagement à la tête est des plus généreux, et l'accès à bord est très aisé. Faut savoir ce qu'on veut: si c'est un habitacle coloré et grand écran tactile permettant de jouer avec un Smartphone, on se trompe d'adresse. Si on cherche une voiture à la fois petite et assez grande pour accueillir du monde confortablement, qui dispose de surcroit du plus grand coffre de la catégorie (254 litres) et avec laquelle vous pourrez éventuellement ramener un lave-vaisselle de chez Darty, bienvenue chez Suzuki!
Légère et alerte
Depuis le lancement du S-Cross et la publication des premières infos concernant l'imminent Vitara, on sait ce qu'il se passe en ce moment chez Suzuki: c'est pas la forme côté design, mais les ingénieurs par contre travaillent fort et installent peu à peu une nouvelle identité technique. Les Suzuki d'aujourd'hui et de demain seront légères, redoutablement économiques et posées sur des châssis d'une efficacité insoupçonnée. La Celerio s'inscrit bien sûr dans cette évolution. Elle pèse 805 kg à peine (encore un record du segment), son petit 3 cylindres 1.0 essence de 68 ch n'a donc aucun mal à la promener sur les routes. Les rapports 4 et 5 de la boîte manuelle (une robotisée 5 rapports arrivera en avril) sont bien un peu long, les côtes autoroutières sont par conséquent parfois laborieuses. Mais c'est grâce à cela que la Celerio se contente de quelques 5 l/100 en moyenne (officiels: 4,3 l/100 km, 99 gCO2/km) sur un parcours réellement mixte. En ville, où le moteur montre tout son peps, voire une rage réjouissante, viser moins de 6 litres n'est pas irréaliste. Bref, par sa vaillance et son sens de l'économie, ceci est l'un des meilleurs 3 cylindres atmosphériques du marché.
Cerise sur le gâteau, le châssis est d'une grande rigueur. Bien sûr la conduite sportive n'est pas la vocation de la Celerio, et le moteur n'est pas en mesure de venir à bout du châssis. Mais quand pour en avoir le cœur net, on provoque ce dernier en simulant une erreur de conduite, il fait mine de ne pas le voir et reste quasi imperturbable, donc très sécurisant. Vraiment, elle cache bien son jeu, la petite Suzuki. C'est comme ouvrir une boîte à hamburger en polystyrène et y découvrir un délicieux repas trois services. Elle n'a l'air de rien, mais elle fait si bien son job qu'en moins de 24 heures, elle a mis dans sa poche tous les journalistes présents aux essais. Bravo, petite…
La Celerio démarrera à moins de 10.000€.
