Un facelift si profond qu'on pourrait presque parler d'un tout nouveau modèle. On le sait, la marque SsangYong (nous résumerons en SSY par facilité) est loin d'être aussi connue que ses compatriotes Hyundai et Kia. Mais le constructeur travaille dur pour changer cet état de fait et a entre autres, pour y parvenir, gommé son plus gros défaut: des designs indigestes.
Discret
Exemple: l'Actyon Sports avant, c'était ce que vous voyez en image ci-contre. On ne discute pas les goûts et les couleurs, mais force est de constater que la face avant entièrement nouvelle est autrement plus sobre, élégante et dynamique. Les dimensions sont pratiquement inchangées (4,99 m de long, 1,91 de large et 1,79 de haut), les flancs ont été conservés, tout comme la partie arrière qui est peut-être le dernier point faible esthétique.
L'habitacle a lui aussi entièrement remanié et use généreusement de plastique moussé, plus généreusement même que dans le Korando pourtant positionné plus luxe. Fidèle au "Made in Korea", l'équipement est généreux dès la version d'accès. Verrouillage central à télécommande, vitres et rétros électriques, ordinateur de bord, clim manuelle, protection vinyle de la benne... sont livrés dès la version de base. Dans l'Actyon Sports haut de gamme, il y a même le cuir. Dommage par contre que l'ESP soit indisponible en version de base et en série uniquement sur la troisième finition. A l'arrière, on aura les genoux contre le siège avant si on mesure 1,80m. Sinon, on jouira pleinement d'une banquette délicieusement moelleuse. Enfin si la benne n'est pas la plus grande de la catégorie (1.275x1.600x525 mm), elle peut accueillir une europalette. Donc pas de souci pour les vélos, voire le Quad.
En silence
Le moteur est un 2.0 diesel (7,4 l/100 km, 196 g CO2/km) mis au point par les autrichiens d'AVL. Il est dérivé du moteur Korando, et adapté à la propulsion. Sa plus grande qualité, c'est un silence de fonctionnement digne d'un SUV cossu, même dans l'effort. Il a aussi la délicatesse de délivrer ses 155 ch et 360 Nm avec une grande douceur, et ce dès moins de 1.500 tours. Sa boîte manuelle 6 (auto 6 en option) est bien étagée, mais mériterait une commande un peu moins rustre. Enfin la direction est peut-être encore un peu trop assistée, héritage des gênes de 4x4 à l'ancienne (verrouillage de différentiel et réducteur de pont en option sur base, en série sur autres), mais elle est en tout cas en net progrès par rapport à celle du précédent Actyon.
Les ambitions de l'Actyon Sports sont plus "loisirs" que professionnelles. Pour preuve: pas de pont rigide avec amortisseurs à lames à l'arrière, mais des roues indépendantes à suspensions Multilink. Cela joue en faveur du confort, à condition d'avoir un peu de charge dans la benne. Sans quoi l'arrière est trop léger et ne peut maîtriser un caractère bondissant sur mauvais revêtement. Un défaut déjà partiellement gommé lorsqu'on ajoute les 80 kg du Hard Top intégral. Mais même sans cela, le confort et le silence sur une autoroute bien lisse sont juste incroyables.
Bref, si cet Actyon Sports témoigne du talent des ingénieurs SSY pour renouveler une assez vieille base, on a hâte de voir ce qu'ils font à partir d'une feuille blanche.