Finalement, c'est la première fois que Skoda propose un compacte à hayon dans ce segment. On peut même dire que jamais le constructeur n'a été si présent dans le C, la Fabia étant un segment en-dessous et l'Octavia ayant toujours tiré vers le segment supérieur, encore plus depuis le dernier millésime. Et si les pays d'Europe du Sud, Centrale et de l'Est raffolent des compactes 4 portes, nous, c'est la Hatchback qu'on attendait. Croissance commerciale en vue!
Gentiment musclée
Question de goût mais à notre avis, les proportions de la Rapid ont quelque chose de gênant. La voiture semble trop étroite et trop haute, comme une image 16/9 passée sur écran 4/3. La Spaceback n'a pas ce problème. Ses nouvelles formes semblent élargir la face arrière. Ce qui n'est pas le cas bien sûr, mais la perception est transformée. On peut même trouver à la voiture un supplément de muscle, sans qu'elle ait perdu de la sobre élégance typique des récentes Skoda. Et puis il y a cette option, la lunette arrière XL qui descend jusqu'au niveau des blocs optiques. Conjuguée avec le toit panoramique, une carrosserie rouge ou blanche et des jantes noires, l'effet est remarquable.
A bord, Skoda propose des revêtements de sièges et des habillages de planche de bord spécifiques à la Spaceback. Pour le reste, rien ne change. Hélas. Car la planche est LE point faible de la Rapid Spaceback. Elle est faite des mêmes plastiques durs et creux que dans la 4 portes. On ne s'en offusquerait pas si cela se ressentait dans des tarifs très inférieurs à ceux d'une Octavia, dont la finition est digne de la Maison Mère VW. Sauf que l'écart entre les version de base des deux voitures est d'à peine plus de 1.000€…
Polo
Le tarif est encore moins facile à accepter quand on sait que contrairement à l'Octavia, la Rapid repose sur la plateforme de la Polo, comprenez d'ancienne génération. Résumons: la Spaceback est plus petite (ça, normal), sa finition est vraiment un cran en-dessous et techniquement, elle est bien moins moderne que l'Octavia. Pour 1.000€ de différence. Mmmh…
La bonne nouvelle, c'est que conduire une Rapid Spaceback donne vraiment le sourire. Non qu'elle soit d'une sportivité ébouriffante, loin s'en faut. Pas non plus que nous ayons essayé un moteur de folie. Non, juste le toujours excellent 1.2 TSI 105 ch (essence, 175 Nm, 5,4 l/100 km, 0-100 en 10,2 sec, 193 km/h, 19.700€). Il donne une bonne petite pêche à la Rapid Spaceback et il ne faut rien de plus pour s'éclater sans éclater le budget carburant. En fait, il faut peut-être éviter "plus". Car en conduite sportive, le 1.2 arrivait déjà assez facilement aux limites du train avant de cette vieille plateforme. Il est vrai que les routes du parcours d'essai étaient très mouillées et très grasses mais à notre avis, le 1.4 TSI de 122 ch (uniquement avec boîte DSG7, 22.930€) ou le couple du 1.6 TDI (90 ou 105 ch, 19.095 à 21.695€) doit produire presque le même effet sur route sèche. Bon, disons "bénéfice du doute" et décidons de le vérifier très bientôt sur le sol belge.
Tiens, n'est-ce pas un peu bizarre de se dire qu'au fond du fond, le problème d'une Skoda est qu'elle est un peu chère?
Le prix de base d'une Skoda Rapid Spaceback (1.2 TSI 86 ch) est de 17.350€. Plus tard arrivera une 1.2 MPI de 75 ch.