Le modèle remis au goût du jour surprend par un air de famille soigné, une combinaison de matériaux sobre à l’intérieur et un nouveau moteur dans la déclinaison GT. Même après son remaniement, la gamme de modèles de la Clioreste généreuse. Pas moins de trois types de carrosserie (deux portes, quatre portes et break), huit moteurs (de 68 à 201 CV dans la Clio RS), quatre transmissions et six finitions se côtoient au catalogue. Le choix n’en est pas nécessairement facilité, d’autant qu’un modèle spécifique ne peut être désigné au rang de panacée universelle.
Moteur d’aspiration sportif
Nous avons spécialement examiné le seul moteur réellement neuf de la Clio: le 1.6 essence qui anime déjà gaiement la Twingo RS. Dans la Clio, le quatre cylindres développe 128 CV, soit cinq unités de moins que dans la Twingola plus puissante. Une bonne base pour se rendre d’un point A à un point B, premièrement, rapidement, et deuxièmement, à faible coût. C’est du moins ce que l’on pourrait penser. Mais lorsqu’il s’agit de déployer sa puissance, le 1,6 litre au fonctionnement extrêmement discret rappelle plutôt une pompe à air. L’on appuie de toutes ses forces d’un côté (en l’occurrence, sur l’accélérateur), et de l’autre (autrement dit, le moteur), il ne sort qu’un « pfffft ». Mais où la puissance se cache-t-elle donc ?
Le 1.2 TCe de 100 CV donne l’impression de mieux rouler. Malgré un déficit de puissance et de cylindrée, mais grâce à un turbocompresseur, il fournit un couple inférieur de dix newtons-mètres seulement au moteur d’aspiration de la GT, qui ne semble se réveiller qu’à partir de 4000 tours. Le temps au sprint de 9,3 secondes paraît en outre correct, à tout le moins sur le papier, et en parallèle, la poussée se termine à 190 km/h. Malgré une transmission à six rapports bien étagée et au maniement agréable. À titre d’exemple, la Renault Mégane TCe 130 sensiblement plus lourde et plus grande, qui développe également 130 CV, accélère au même rythme et surpasse la Clio de 10 km/h en vitesse de pointe. La grande Renault consomme par ailleurs 6,5 litres, soit 0,4 litre en moins que la Clio GT. L’explication tient notamment au moteur turbo-essence de 1,4 litre implanté dans la Mégane, qui d’après Renault (target=undefined), ne peut être adapté à la Clio. Dommage car le moteur turbo livrant quelque 200 Newton-mètre conviendrait idéalement à la GT. Les huit moteurs de la Clio partagent de surcroît un autre défaut: aucun n’est actuellement conforme à la norme Euro 5.
Ainsi et pas autrement
Le formidable châssis compense les caractéristiques quelque peu insipides des motorisations. Au regard de ses homologues standard, la GT est dotée d’un ajustement légèrement plus rigide. Les barres de stabilisation ont été agrandies de 1,5 millimètre afin de diminuer le roulis et d’améliorer l’adhérence dans les courbes, tandis que les amortisseurs sont réglés 15% plus fermes que dans les autres configurations de la Clio.
La symbiose périlleuse entre la sportivité et le confort est accomplie avec brio. À la différence d’une Ford Fiesta ou d’une VW Fox, par exemple, la Clio GT n’est ni trop rigide et trop directe, ni trop souple et imprécise. Elle témoigne d’un amortissement de la plus grande délicatesse, pour se durcir ensuite progressivement sur les irrégularités plus grossières de la route. Avec un volant en cuir ferme et une liaison suffisamment précise avec la chaussée, la finesse de la direction est relativement réussie au regard des habitudes de Renault. Il existe malgré tout un potentiel d’amélioration à cet égard- à l’opposé du châssis.
La GT offre donc un châssis sportif et confortable (dans le meilleur sens du Gran Turismo), mais également une plus grande sportivité, instillée dans le design. Citons à ce titre un bouclier avant et arrière plus imposant, les boîtiers de phares dans une teinte sombre, les seuils latéraux, un double échappement silencieux et les capots de rétroviseurs peints dans une couleur argentée. Un modèle spécial de jantes chaussées de pneus 195/50 R16 parachève l’allure sportive.
Sièges fantastiques
L’intérieur accueille les passagers avec d’excellents sièges sport, que nous souhaiterions en option pour tous les modèles de la Clio. Associant une retenue latérale idéale et des possibilités de réglage exceptionnelles, ils conviennent parfaitement aux longs trajets. Seuls deux reproches peuvent être formulés: premièrement, la surface d’assise, comme dans de nombreuses voitures, est trop courte, et deuxièmement, le volant peut uniquement être réglé en hauteur et en profondeur si l’on commande le pack Handsfree (comprenant entre autres l’accès sans clé) à 450 euros. D’après Marc Osseux, professionnel du marketing Renault, cette obligation de cumul est incontournable en raison de problèmes logistiques. Il peut donc être conseillé de s’asseoir et de déterminer soi-même si le réglage axial est indispensable.
Du reste, le tableau de bord séduit les passagers par une qualité tactile supérieure (excepté dans la finition de base alimentée par un moteur essence de 75 CV ou un diesel de 68 CV ou dans la RS-Cup, où le plastique est prépondérant). Les matériaux doux flattent le toucher comme l’esthétique le regard. Une fois encore, cependant, il y a un mais: la console centrale est tapissée d’un plastique argenté, dans un style typique des sportives, qui, en l’occurrence, ressemble malheureusement à du plastique. Les Français sont pourtant capables de faire mieux, ainsi qu’ils le démontrent aux niveaux d’équipements haut de gamme avec des surfaces peintes dans des tons sombres. La place disponible dans cette citadine d’un peu plus de quatre mètres est conforme aux normes de la catégorie. Il n’en faut pas plus, même pour une famille de trois personnes.
Prix raisonnable
La Renault Clio GT n’est disponible qu’en une seule motorisation et avec une seule transmission à partir de 17.500 euros. Elle inclut la climatisation automatique, le régulateur de vitesse, les vitres arrière assombries, les jantes en aluminium, le volant sport en cuir et les sièges sport avec appui lombaire, la radio CD MP3, les feux directionnels actifs, l’ESP et six airbags. Les options qui méritent d’être ajoutées sont la radio de haute qualité à commande à distance au volant, y compris l’installation mains libres Bluetooth.
Données techniques
Marque et modèle | Renault Clio 1.6 16V | Renault Clio 1.2 Tce | Renault Clio 1.5 dCi | |||
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Gamme d’équipement | GT | Authentique | Exception | |||
Dimensions et poids | ||||||
Longueur / Largeur / Hauteur (mm) | 4.032 / 1.720 / 1.497 | 4.032 / 1.720 / 1.497 | 4.032 / 1.720 / 1.497 | |||
Empattement (mm) | 2.575 | 2.575 | 2.575 | |||
Rayon de braquage (m) | 11,3 | 10,7 | 10,7 | |||
Poids à vide (kg) | à partir de 1215 | à partir de 1.165 | à partir de 1.275 | |||
Capacité du coffre (litres) | 288 à 1.038 | 288 à 1.038 | 288 à 1.038 | |||
Pneus du modèle d’essai | 195/55 R16 | 185/60 R15 | 185/60 R15 | |||
Moteur | ||||||
Cylindrée (cm³) / Cylindres (nombre et disposition) | 1.598 / 4 en ligne | 1.149 / 4 en ligne | 1.461 / 4 en ligne | |||
Puissance (CV) | 128 | 100 | 86 | |||
Couple (Nm) / tours/minute | 155 à 4.250 | 145 à 3.000 | 220 à 2.250 | |||
Entraînement | Traction avant | Traction avant | Traction avant | |||
Transmission | Boîte manuelle à 6 rapports | Boîte manuelle à 5 rapports | Boîte manuelle à 6 rapports | |||
Consommation | ||||||
Type de carburant | Super | Super | Diesel | |||
Mixte d’après le constructeur (l/100 km) | 6,9 | 5,8 | 4,7 | |||
Émissions de CO2 (g/km) | 160 | 137 | 124 | |||
Cycle de consommation d’après AS24 (l/100 km) | n.c. | n.c. | n.c. | |||
Performances | ||||||
0 à 100 km/h d’après le constructeur (s) | 9,3 | 11 | 13,1 | |||
Sprint de 0 à 100 km/h d’après AS24 (s) | n.c. | n.c. | n.c. | |||
Arrêt de 100 à 0 km/h d’après AS24 (m) | n.c. | n.c. | n.c. | |||
Vitesse maximale (km/h) | 190 | 183 | 174 | |||
Prix | ||||||
à partir de (euros) | 17.500 | 12.800 | 18.150 | |||
Plus de donnéesMoins de données |
En bref
Le lifting de la Renault Clio est bénéfique sur le plan esthétique et perceptible. L’avant modernisé plaît davantage que le visage traversé de prises d’air du modèle précédent, et à partir du deuxième niveau d’équipement, les qualités de l’intérieur sont sensiblement améliorées. Le châssis de la GT est irréprochable, mais le moteur d’aspiration s’apparente par contre à une pompe à air. Le rapport prix/performances est néanmoins excellent. Nous aimerions toutefois un moteur diesel GT de 115 GT ou un turbo-essence - l’ensemble GT serait alors parfait. Eu égard à la multitude de moteurs et d’équipements, tous les amateurs de citadines peuvent néanmoins y trouver leur compte.