Le RCZ, c'était déjà une surprise. Depuis des lustres, Peugeot parcourrait les Salons avec des Concept Cars à couper le souffle, mais jamais concrétisés dans les faits. Et quand le constructeur présente un jour le concept 308 RC Z, on se dit "Ouais ouais, bien sûr…"
Ambiance Sport
Et puis boum: lancement officiel, stupéfaction, glandes salivaires en action. Le design très réussi, avec par exemple le double bosselage de toit, rend la RCZ aussi sensuelle qu'expressive et dès qu'on s'installe pas loin de l'asphalte, dans son habitacle 2+2, petit volant dans une main, petit levier de vitesse dans l'autre, on s'y voit déjà. Il n'y avait donc pas grand-chose à changer pour la R, si ce n'est adopter des baquets plus sportifs encore et y aller franchement sur le cuir, l'alcantara et les surpiqûres rouges.
Finalement, les "grosses" différences sont extérieures: aileron arrière plus imposant et fixe, toit personnalisable (aspect carbone brillant ou mat), jantes 19'' spécifiques ou encore, éventuellement, striping spécal R. Bref, la RCZ R est toujours aussi glamour, mais un peu plus Grrrr. Le travail porté sur la sonorité de l'échappement participe d'ailleurs énormément à l'atmosphère.
4,7 kg/ch
Pour cette version, Peugeot a décidé d'essorer son petit 1.6 jusqu'à en sortir 270 ch, notamment en lui greffant un turbo Twinscroll à plus gros poumons. Pour que le moteur puisse tolérer une telle puissance en restant fiable, Peugeot lui a apporté de sensibles améliorations: renforcement du bloc par traitement thermique, architecture du collecteur d'échappement inspiré de la course, pistons forgés dans un aluminium utilisé en F1 et refroidis par deux gicleurs, bielles à coussinets polymères appliqués pour la première fois à la voiture de série… Du sérieux.
Réglages au top
Et sur la route, l'ensemble est une réussite totale. Peugeot a eu le bon goût de s'en tenir à un concept pur: boîte mécanique 6 rapports et suspensions classiques (comprenez: pas de bidules pilotés à modes ceci-cela). Le châssis a bien sûr été raffiné mais les réglages sont juste parfaits: le comportement est rigoureux, sportif, mais le confort en usage quotidien reste d'un niveau plus qu'acceptable.
Ce moteur est vraiment bluffant. On adore évidemment sa disponibilité à bas régime (330 Nm entre 1.900 et 5.500 tours) tant pour les relances en sortie d'épingle que pour se promener en ville sur la 3ème. Quant aux hauts régimes, même si on sent bien qu'il n'a pas "l'allonge" d'un 2.0 litres, il reste plein d'énergie et de volonté jusqu'à l'approche de la zone rouge.
Tout passe par le train avant uniquement, mais comme celui-ci a reçu un différentiel à glissement limité Torsen, aucun souci de motricité: 0-100 en 5,9 secondes et trajectoire maintenue en sorties énergiques de virages. Un Torsen que nous avons vraiment pu apprécier lors des essais sur des routes montagneuses rendues plutôt glissantes par une météo quasi hivernale. Bref, le RCZ R est l'un des coupés sportifs abordables les plus purs du marché, avec la Toyota GT86 et sa cousine Subaru. Ces dernières sont peut-être plus pures encore, mais moins confortables, moins sexy et dépourvues de turbo. L'usage à bas régime est donc moins fun.
42.900€, oui, c'est une somme. Mais le rapport prix/prestations: sensations est tout de même ultra concurrentiel. Nous, nous votons "un grand oui".