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Prise de contact: Opel Insignia Sports Tourer – Une affaire rondement menée

Défrayant la chronique dans un sens ou dans l’autre, l’OpelInsignia est séduisante. Avec le break baptisé Sports Tourer, le constructeur de Hesse entend bien intensifier encore la pression sur ses concurrents.

Après que la berline a déjà détourné de nombreux clients de marques spécialistes de la catégorie premium, le break devrait parvenir au même effet dans le segment de la VW Passat (target=undefined). En particulier, avec deux nouveaux moteurs, que nous avons pu mettre à l’épreuve avant leur lancement sur le marché. Honnêtement, je n’avais pas réellement apprécié la conception de l’arrière lors des premiers essais de l’Insignia dans ses déclinaisons de berline à 4 et 5 portes. Au salon de l’automobile de Londres, l’été dernier, je l’avais jugé « trop américain ». La sentence s’apparenterait aujourd’hui à une insulte, mais entretemps, je me suis réconcilié avec le nouvel arrière de l’Opel - le fait qu’un style plaise de plus en plus au fil du temps plaide même en fin de compte en faveur du design.

Attentes nourries

Dans la foulée, il n’était donc plus si difficile pour le break de séduire au premier coup d’œil. Il a en effet paru coulé dans le même moule dès les premières photos, puis au salon de Paris, et enfin, dans la jungle de la circulation. Depuis l’extérieur, il semble même plus raffiné que son ennemi juré, le VW Passat, et plus moderne que le Ford Mondeo (target=undefined).

La découverte de l’intérieur ne saurait ensuite décevoir, puisque les attentes d’une atmosphère premium suscitées par l’habillage sont pleinement satisfaites. Les matériaux synthétiques convenables donnent le ton, tandis que le tableau de bord agréable, les commandes et le volant parachèvent le tableau. Le tout ne paraît même plus appartenir à Opel.

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Pour ce qui est du comportement routier, il faut toutefois séparer le bon grain de l’ivraie ou, en d’autres termes, les attentes de la réalité. J’ai tout d’abord à ma disposition un moteur essence suralimenté, qui développe 180 CV dans une cylindrée de 1,6litre, obéissant à la tendance du secteur à la diminution de taille: une cylindrée inférieure (et par conséquent, des pertes de frottement moindres) et un turbo efficace sont supposés assurer des performances appropriées, tout en réduisant la consommation. Ce concept a également inspiré la deuxième motorisation sélectionnée pour l’essai, qui n’arrivera toutefois sur le marché qu’à l’été: le deux litres diesel à quatre cylindres suralimenté par un double turbo remplace le six cylindres de la Vectra (target=undefined). Le train avant supporte un poids allégé de 40 kilos, tandis que 190 CV s’exercent dans un premier temps sur la transmission intégrale, un modèle à traction étant prévu à une date ultérieure. L’atout du 4x4: le blocage de différentiel actif de l’essieu arrière, qui devrait principalement rehausser les qualités d’agilité du break.

Rôle pivot

Les deux moteurs sont appelés à jouer un rôle pivot pour Opel - l’essence de 180 CV en tant que futur moteur volumétrique et le biturbo diesel en tant qu’alternative à ses homologues de Stuttgart et Munich dépassant 200 CV (250 CDI chez Mercedes et 23d chez BMW (target=undefined)). Cette lignée de moteurs devrait à l’avenir s’imposer à partir de la catégorie moyenne et détrôner les six cylindres d’entrée de gamme.

Mais commençons par le petit 1.6 T: même pour les pneus larges de 245 montés sur les jantes respectables de 18 pouces, la puissance de 180 CV sur l’essieu avant est excessive pour un style de conduite particulièrement sportif. D’un autre côté, le quatre cylindres remplit correctement son office et, sur autoroute, l’engin ne donne guère l’impression d’être mal motorisé. Seule la sonorité relativement rauque de la mécanique contredit quelque peu l’ambiance de bien-être du carrosse.

Identité sportive

Le conducteur peut soit laisser les pleins pouvoirs au châssis à régulation électronique, soit opter à son gré pour un ajustement plus confortable ou plus sportif. Ce paramétrage peut également être étendu à l’aide de l’ordinateur central à l’admission des gaz et à la direction. Alors que nous avons conservé les réglages d’origine sur autoroute, le Sports Tourer file sans peur et sans reproche sur la bande de gauche et le clignotant doit rarement être actionné pour dégager la route. Sur le siège passager, Joachim « Jockel » Winkelhock prend ses aises et s’amuse des conducteurs de BMW qui admirent l’élégante Opel. Nous discutons tranquillement dans le trafic de l’heure du déjeuner, le régulateur de vitesse me permettant de me concentrer sur les choses plus importantes que l’autoroute.

Comportement dans les courbes

A la sortie de l’autoroute, nos sens à tous deux se remettent en alerte. Nous avons laissé derrière nous Eltville et face à nous se dessinent les successions de lacets riches de promesses du Rheingau et Presberg. « Montagne, nous voilà », s’exclame mon accompagnant, qui doit savoir de quoi il parle. Le quatre cylindres assure un entraînement puissant et, dans les descentes, les freins sont fortement éprouvés. Le châssis atteste d’un comportement irréprochable. Malgré les tronçons de routes parfois cahoteux et jalonnés de réparations sommaires, la Sports Tourer se positionne précisément où le conducteur le souhaite dans les virages. Le tout dans un style qui n’est pas exagérément rigide, mais tout à fait satisfaisant, y compris en mode sportif. Jusqu’au bord de la zone des limites physiques, le break fait preuve d’un maniement docile et prévisible, son châssis légèrement sous-vireur possédant d’excellentes qualités d’absorption, avec une marge de sécurité substantielle. Seuls les sièges manquent un peu de retenue latérale, mais il s’agit moins d’un problème structurel des fauteuils confortables et adaptés aux longs trajets que de forces centrifuges sensiblement plus importantes qu’à l’habitude.

Dans les montées, on ne tarde pas à constater que le train avant est rapidement submergé par la force de l’entraînement. A la sortie des virages, de violents tiraillements accompagnent la direction, de sorte qu’il paraît opportun d’actionner la pédale d’accélération avec une certaine légèreté.

Passage de relais

Après un changement de pilote, un nouvel univers se dévoile. Ancien vainqueur de courses de 24 heures (Nürburgring en 1991 et 1992, Spa en 1995 et Le Mans en 1999), « Jockel » n’apporte pas tant la démonstration de ses aptitudes de pilotage (il n’en a pas besoin) que du potentiel de l’Opel Tourer, dont le qualificatif « Sports » adjoint à son appellation prend désormais tout son sens. Le temps mort dans la réponse du turbo que j’avais nettement perçu fond comme neige au soleil entre les mains du Souabe du DTM et, grâce à une accélération intermédiaire parfaite, les manœuvre de freinage se transforment en un pur régal.

Après la prise de possession d’un autre véhicule, je reste en tête à tête avec le diesel occupant le sommet de la gamme. J’effectue à nouveau le même parcours: la descente jusqu’à Presberg, rebrousser chemin un peu plus loin et à nouveau l’ascension. La nouvelle transmission intégrale me fait rêver à un parcours bondissant plus rapidement encore d’une courbe à la suivante, d’autant que l’essieu arrière dispose d’un eLSD. Ce différentiel contrôlé électroniquement a pour fonction de toujours transmettre le couple d’entraînement à la roue extérieure, dont la motricité est la plus forte en fonction de la situation de conduite, et d’accroître l’agilité de la grande Opel. Et de lui faire perdre l’habitude de la déficience du sous-virage inhérente à la transmission intégrale.

Puissance diesel

Je me dis que 190 CV seront tout à fait suffisants, et je ne devrais pas me tromper. En réalité, l’Insignia m’emmène dans les épingles d’une manière extrêmement rapide et neutre, et ce faisant, elle garde une maniabilité et une agilité dont on aurait à peine présumé capable un break de 4,90 mètres. L’Opel affronte stoïquement les alternances d’efforts et, sous les sollicitations, elle s’enfonce de bonne grâce dans les courbes. Les roues ne patinent pas lorsque le contrôle de traction est désactivé, un signe de la régulation parfaite de la transmission intégrale, qui réussit à convertir le couple maximal de 400 Newton-mètre dans une poussée effective.

La consommation du biturbo conforme à la norme Euro 5 est en théorie très prometteuse: à 6,7 litres en cycle normalisé, ses émissions de CO2 se limiteraient à la quantité modeste de 177 grammes au kilomètre. Le moteur essence de 180 CV s’arroge les meilleurs résultats en termes d’émissions, mais avec une consommation globale de 9,7 litres, il est nettement plus gourmand que le diesel légèrement plus puissant, même s’il ne nécessite que 0,2 litre de plus que l’essence de base de 1,6 litre développant 115 CV seulement.

En bref

La capacité de chargement- qui ne doit pas être négligée dans un break - est plus grande que dans la Vectra Caravan, à plus de 540 litres exploitables, malgré l’arrière plus dynamique. Nonobstant un nom qui pourrait faire craindre un pur coup de marketing, l’Opel Insignia Sports Tourer possède de réelles capacités de transport, également confirmées par une charge utile de 555 kilos.

Avec cette nouveauté, il semble que, pour la première fois depuis plusieurs dizaines d’années, Opel soit de nouveau paré pour se tailler une part du gâteau sur le marché, déjà bien entamé par la VW Passat et la Ford Mondeo. De plus, une brèche est également ouverte en direction de la Mercedes C 250 CDI, en particulier, grâce au pouvoir de conviction du biturbo. Le combat s’annonce passionnant.

Prêt pour la prochaine étape

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