L’on a rapidement fait le tour des «nouveautés» apparentes de la Nissan Micra millésime 2008: une installation différente de la calandre avec un encadrement chromé, les vitres des clignoteurs teintées en bleu et les nouveaux phares en yeux de biche. Et surtout, la feuille noire le long des montants B, qui doit faire en sorte que la silhouette de la Micra paraisse désormais plus trapue au regard de sa devancière. Sans oublier une nouvelle couleur de carrosserie, baptisée rouge Murano, qui s’apparente quelque peu à l’orange. C’est tout.
Davantage d’innovations à l’intérieur
Dans l’habitacle, de nouveaux matériaux plus attrayants et un tableau de bord majestueux, jusqu’ici uniquement disponible dans la version haut de gamme Tekna, suscitent une véritable impression de bien-être. L’utilisation des instruments est un jeu d’enfant. La logique de la climatisation automatique (en série à partir de la Acenta) est on ne peut plus simple, et l’autoradio CD MP3 à système mains libres Bluetooth se connecte en un tour de main avec les téléphones portables courants et offre un son satisfaisant tant pour écouter de la musique que pour téléphoner. L’agencement complet de la planche de bord atteste désormais d’un aspect raffiné et délicat dans toutes les versions d’équipements.
L’espace est généreux pour un véhicule 5 places de 3,72 mètres, même si la Micra passe plutôt pour une 4 places et si les enfants sont les seuls à pouvoir tenir à trois à l’arrière. À l’avant, non seulement les dimensions sont plutôt étroites pour la longueur, mais l’espace disponible pour la tête est encore plus exigu si l’on a choisi le toit vitré coulissant. Les sièges arrière sont réglables en longueur de sorte qu’un plus grand volume peut être créé pour les passagers ou pour les bagages. Le coffre bien pratique accueille 251 litres (371 litres lorsque les sièges arrières sont entièrement repoussés)- assez pour une virée shopping pendant les soldes. En rabattant les dossiers, il atteint même un total de 982 litres qui se prête au transport d’objets encombrants.
Joyaux techniques
Parmi les accessoires qui ne coulent pas de source dans cette catégorie du marché, la Micra peut se targuer (à partir de la Acenta) de l’«IntelligentKeySystem», qui permet d’entrer dans le véhicule sans clé et de démarrer ensuite le moteur en tournant un bouton situé à l’endroit où se trouve généralement le contact. Dans la pratique, le système se révèle néanmoins superflu. Il présente l’avantage que la clé peut rester dans une poche, dans le sac à main ou ailleurs, mais là réside également son défaut. «Qui cherche, trouve», dit l’adage, et il se vérifie souvent. Ce système est proposé dans la Micra depuis 2003. Beaucoup de femmes l’apprécient, selon Nissan.
De leur côté, les hommes préféreraient peut-être un «véritable» régulateur de vitesse. Il n’existe en effet chez Nissan qu’un avertisseur de vitesse, qui peut être activé à tout moment au-dessus de 30 km/h et qui sonne alors nerveusement à chaque fois que la vitesse définie est franchie.
L’ Acenta, la version d’équipement moyenne et la plus futée, dispose en outre de détecteurs de pluie et de luminosité, ainsi que d’une aide au stationnement acoustique et d’un volant en cuir en série.
Un diesel qui a la pêche
Dans le cas de la Micra, le mariage d’un moteur diesel et d’une petite voiture est une réussite. Rien d’étonnant lorsqu’on sait que le dCi 1,5 litre de 86 CV est une ancienne connaissance du catalogue Renault. Le moteur a du souffle- 200 newtons-mètres à partir de 2000 tours- et il propulse les 1200 kilos de la 4 portes (également disponible en 2 portes) à 100 km/h en 11,5 secondes. Le martellement du moteur à allumage spontané, quoique constamment perceptible, n’est jamais dérangeant, et à partir de la vitesse recommandée sur autoroute, seuls subsistent les bruits de vent. Pour les plus pressés, enfin, les 171 km/h sont à portée d’accélérateur sur route libre.
L’avantage des moteurs diesel est bien connu: leur sobriété. Même dans le trafic urbain, avec ses arrêts et redémarrages fréquents, il est rare que le Common Rail injecte plus de 6 litres/100 km dans les chambres de combustion, la consommation moyenne se situant d’après Nissan à 4,7 litres. Une déception toutefois: on cherchera en vain un filtre à particules.
La boîte à cinq rapports à commande par câble convient bien au moteur. Également issue de Renault, elle permet un passage de vitesses précis avec un déplacement relativement court. De plus, son étagement est réussi dès lors que le 5e rapport peut être enclenché même dans la circulation urbaine, ce qui réduit la consommation.
Bon comportement routier
La Micra se veut essentiellement tonique. Cela s’illustre notamment dans les roues de 16 pouces en métal léger, garnies de pneus 185/50, qui sont montées en série à partir de la version Acenta. Ce choix correspond néanmoins aux attentes que placent les hommes comme les femmes dans cette séductrice miniature.
Le rayon de braquage est de 10,5 mètres pour la dCi, soit 70 centimètres de plus que pour les versions essence. Ce n’est sans doute pas un record, mais cela suffit pour effectuer un demi-tour rapide dans la jungle d’une grande ville. Petit point noir: un programme de stabilité électronique n’est pas prévu pour le diesel.
Pas vraiment bon marché
Le prix d’entrée est fixé à 10.600 euros pour la 1.2 de 65 CV en 2 portes. L’équipement Acenta, qui n’est toutefois proposé qu’à partir de 80 CV, mérite d’être recommandé, de même que la carrosserie 2 portes. L’addition grimpe ainsi à 11.100 euros au moins. Pour la Acenta 1.5 dCi éprouvée, il faudra même débourser 14.600 euros. Il reste à calculer sur la base des kilomètres annuels parcourus si le diesel de 86 CV constitue un choix opportun. Eu égard à la hausse sensible du prix du diesel par rapport à l’essence, la question se pose en effet.
En bref
La nouvelle Micra s’est offert une cure de jouvence homéopathique qui accroît principalement son attrait au niveau de l’intérieur. Les moteurs et le châssis n’ont pas évolué mais sont toujours dans l’air du temps. De nouveaux raffinements techniques, tels que le système mains libres Bluetooth, incarnent une tendance émergente dans cette catégorie de véhicule. A contrario, le dCi est dépourvu d’ESP et de filtre à particules.
Enfin, la proportion élevée de femmes ne devrait plus changer au cours des deux dernières années d’existence de la Micra.