Le résultat: une allure plus dynamique, un ajustement plus rigide du châssis et une optimisation de la consommation des moteurs. Cette combinaison devrait reléguer aux oubliettes l’image poussiéreuse des modèles antérieurs. D’une certaine manière, la nouvelle Mercedes CLC ne nous paraît pas étrangère. Surtout observée en oblique de l’arrière, les similitudes avec sa devancière, la Classe C Coupé Sport, ne peuvent être démenties. Pourquoi ? Tout simplement parce que le nouveau modèle est principalement basé sur l’ancien. À la différence de la nouvelle Classe C, qui incarne un modèle résolument neuf gorgé de technologies neuves, les caractéristiques de la CLC sont en majorité inspirées des acquis de la Coupé Sport précédente. La CLC ne serait-elle donc qu’un lifting?
1.100 pièces neuves
Absolument pas. Aux termes du communiqué officiel, 1.100 pièces ont été modernisées, modifiées ou remplacées. Bien que son prédécesseur se soit écoulé à quelque 320.000 exemplaires, ce n’était une réussite du design automobile. Pour la CLC construite au Brésil et attendue en Europe à partir du mois de juin, il en va tout autrement. Elle arbore les traits de famille de l’actuelle Classe C, et la partie antérieure tout entière, y compris le capot, les ailes et les phares, est façonnée dans le style de la Classe C Avantgarde et s’intègre harmonieusement dans la gamme.
Vers l’arrière, à partir du montant A, les portes, la ligne du toit et les ailes arrière sont par contre copiées sur l’ancienne Coupé Sport, mais seuls les authentiques passionnés de la marque s’en apercevront. Les retouches substantielles apportées à la poupe ne laissent plus transparaître qu’un minimum de l’ancienne mouture largement désuète à ce niveau. Ce résultat est le fruit de nouveaux feux arrière, d’une lunette arrière encore d’une seule pièce, et surtout, d’un allongement du hayon d’environ 20 millimètres. À cette fin, un cache en plastique a été inséré à l’endroit où se trouvaient auparavant les clignotants des feux arrière et la petite fenêtre arrière inférieure. Les feux horizontaux modernes dans le style de la Classe B ne se situent qu’à une position plus basse.
Un troisième feu stop large et un pare-choc réalisé dans l’esprit d’un diffuseur procurent en outre une présence plus affirmée à l’arrière. La CLC est aujourd’hui un véhicule harmonieux au caractère bien trempé, à bonne distance du courant général.
Sportive sans compromis?
Examinons à présent si ce nouveau coupé sportif est à la hauteur de ce que nous font miroiter les designers. « Taillé pour le sport, sans compromis » , tel devrait être le mot d’ordre. Et comment s’exprime-t-il? Sûrement pas en obligeant les amateurs à commander séparément le Pack Sport en option à quelque 2.200 euros. Ces ingrédients devraient en principe être incorporés d’emblée dans la CLC. D’origine, elle est montée sur de banales roues de 16 pouces en acier. Seule la CLC 230 possède des jantes de 16 pouces en aluminium et la 350 est équipée d’élégantes jantes de 17 pouces justifiées par le dispositif de freinage.
Le Pack Sport comprend entre autres un montage mixte de pneus 225/40-R18 à l’avant et de pneus d’une largeur de 245 millimètres sur le train arrière, ainsi que certains attributs esthétiques sportifs tels que des prises d’air modifiées à l’avant et des feux arrière teintés, y compris le troisième feu stop, sans oublier un enjoliveur d’échappement spécifique.
Nouveaux sièges sport de série
Dans le Pack Sport, des inserts décoratifs en aluminium et un combiné d’instruments au design en damier rehaussent par ailleurs l’habitacle, de même que les sièges en similicuir noir ou gris, dont Mercedes appelle élégamment le revêtement Artico. La planche de bord, la console centrale et le reste de l’intérieur ne dégagent en revanche pas réellement un air de nouveauté.
Les sièges sport sont eux bel et bien novateurs. Ils méritent cette appellation et assurent un fantastique maintien latéral au haut du corps, bien qu’ils restent quelque peu étriqués pour les fessiers. Leur surface d’assise est en effet trop courte et leur dessin insuffisant. Ils attestent néanmoins d’une fermeté agréable et se prêtent donc aux longues étapes.
Toit panoramique réservé aux petits
D’autre part, l’on peut sans crainte faire l’économie du toit ouvrant panoramique raffiné. Les occupants d’une taille moyenne ou supérieure, passent le plus clair du temps à le heurter de la tête, tant à l’avant qu’à l’arrière. Un conseil s’impose par conséquent: exiger un essai préalable, ou en cas de doute, garder les 1.800 euros et les consacrer plutôt à la transmission automatique, laquelle coûte environ 2.200 euros avec cinq rapports et presque 2.300 euros pour le modèle à sept rapports - qui est uniquement associé aux deux six cylindres.
Le système Parktronic (avant et arrière) à quelque 800 euros doit impérativement être installé. À travers les étroites meurtrières, plus connues sous le nom de fenêtres arrière, il est en effet impossible de distinguer quoi que ce soit lors d’une manœuvre de stationnement. Les buses de lave-glace chauffantes, à environ 200 euros, et une radio pour le moins indispensable, à 785 euros au minimum, parachèvent le tableau et gonflent sensiblement le prix de base. Une CLC 220 CDI de 150 CV dotée d’un équipement correct atteint rapidement la coquette somme de 40.000 euros.
Vieille connaissance
À ce prix, le moteur CDI est-il au moins convaincant ? Le diesel Common Rail de 2.148 centimètres cubes de la CLC développe 150 CV, et non 170, comme d’autres de ses compagnons de la marque nous y ont habitués. Dans le coupé sportif, le couple culmine à 340 newtons-mètres et entraîne sans discontinuer le bloc propulseur au fonctionnement agréablement tranquille. À partir de 1.900 tours, la poussée est perceptible.
En vitesse de pointe, Mercedes annonce 224 km/h pour la CLC 220 CDI équipée d’une boîte à six rapports, qui dépasserait ainsi de 4 unités l’ancienne 220 CDI. Le sprint le plus classique sur le marché automobile peut s’accomplir en 9,7 secondes si le conducteur manie lestement la transmission manuelle aux passages précis (!). Les moteurs diesel sont d’une grande sobriété. Au regard de sa devancière utilisant un moteur similaire, la CLC nécessite même près d’un demi-litre en moins, sa consommation s’établissant d’après la norme européenne à 5,9 litres.
Châssis agréable
Les ingénieurs n’ont que très peu modifié le châssis. Un ajustement plus rigide a été appliqué aux amortisseurs et aux suspensions, de sorte que la CLC file dans un sous-virage nonchalant à travers tous les angles de virage. Même avec une attitude profondément négligente, l’arrière décroche rarement, et s’il le fait malgré tout, l’ESP ne tarde pas à le rappeler à l’ordre. La direction directe intégrée dans le Pack Sport, qui réduit les impulsions à transmettre au volant, a un effet avantageux en ce qu’elle améliore la maniabilité de la CLC, essentiellement en trafic urbain. En parallèle, elle pourrait néanmoins bénéficier d’une précision un brin supérieure.
Bien que Mercedes ait clairement positionné la CLC dans l’optique de l’agilité et que le châssis sportif prive à nouveau l’avant d’environ 15 millimètres en hauteur, le confort est excellent pour un véhicule de cette catégorie. Même avec les jantes de 18 pouces, la nouvelle CLC témoigne d’un amortissement équilibré et respecte comme il se doit la colonne vertébrale.
S’agissant des freins, différents types se côtoient en fonction des motorisations. Au sommet de la gamme, la CLC 350 de 272 CV fait appel à des disques imposants de 330 millimètres. Les deux CDI, ainsi que la CLC 180 Kompressor, la plus économique à un prix d'environ 29.000 euros, se contentent pour leur part de disques de 288 millimètres à l’avant. La dimension suffit pour les performances, mais l’on ne peut parler de sportivité. Enfin, la CLC 200 Kompressor et la CLC 230 (V6) disposent de disques de 300 millimètres à l’avant.
En bref
La CLC est une Mercedes remaniée de fond en comble, portant un nom inédit, qui rappelle néanmoins dans certains détails le modèle qu’elle remplace. Rien de dramatique à cela dès lors que la CLC remplit honnêtement son office. L’esthétique est élégante, moderne et annonciatrice de l’avenir, le châssis, nonobstant ses grandes ambitions sportives, brille par sa nonchalance et son confort. Enfin, la palette des motorisations est connue et les prix élevés le sont aussi.