Avec l'actuelle Classe S, Mercedes s'est trouvé un style remarquable, tout en fluidité et en sensualité, et le constructeur aurait tort de se priver de le décliner. Ce style va bien à la S et à la C, et il atteint des sommets avec cette S Coupé.
Séduction
En découvrant les premières images de la partie arrière de la S Coupé, nous lui avions trouvé des airs de Renault Laguna Coupé. Mais lorsqu'on est en présence de la voiture, qu'on perçoit la moindre courbe de la robe, cette ressemblance n'existe plus. Bref, ne vous fiez pas trop aux images: la S Coupé est infiniment plus athlétique et sexy "en personne".
A bord, on retrouve l'univers de la Classe S, si ce n'est la légère retouche de la ligne qui traverse la planche de bord et l'inversion de l'habillage cuir et bois. Les deux places arrière sont du même luxe opulent que dans une S limousine. Un peu moins habitables, certes, mais on a tout de même bien envie de s'y installer… pour découvrir ce qui est peut-être la seule erreur de cette voiture: seul le conducteur peut ouvrir les petites vitres de custode arrière. C'est bête, comme oubli…
Technologie
Comme toujours chez Mercedes, le contenu technologique de la voiture est impossible à lister brièvement. Nous ne retiendrons donc que la fonction d'inclinaison en virage, réservé à la S Coupé. Incompatible avec la transmission intégrale 4Matic, ce complément du Magic Body Control redresse l'assiette de la voiture de 2,5° dans les virages rapides. Ce qui permet de les passer un peu plus vite, mais surtout dans un meilleur confort et avec une sensation de dynamisme renforcée. Au volant, on ressent clairement que l'objectif est atteint. Notez que cette option ne sera disponible que vers la fin de l'année, les S Coupé disponibles au lancement étant équipées d'office de la 4Matic.
Tout autre caractère
Les versions de lancement sont les S 500 Coupé (V8 4.7 biturbo, 455 ch, 700 Nm) et S 63 AMG Coupé (V8 5.5 biturbo, 585 ch, 900 Nm). Nous avons commencé par la 500 et la première chose qui réjouit, c'est que contrairement au Coupé d'autoroutes qu'était l'ancienne CL, la S Coupé est parfaitement à l'aise sur un tracé tortueux. Ceci n'est donc plus une simple déclinaison carrosserie de la S. Les réglages profondément modifiés rendent le coupé infiniment plus dynamique que sa grande sœur. Pour vous dire: cette "simple" S 500 est déjà bien plus sensationnelle que la berline S AMG, qui titre pourtant 130 ch de plus! Mieux: à défaut de faire oublier ses dimensions, l'agilité stupéfiante de la S Coupé fait aisément oublier ses 2 tonnes, si bien qu'on se dit qu'elle est largement suffisante, qu'on peut éviter de dépenser 46.000€ de plus pour l'AMG. A une chose près: la boîte. L'automatique 7 rapports de la 500 a en effet tendance à se chercher en conduite très active, alors que la 7 double-embrayage de l'AMG est toujours proche de la perfection. Bien sûr, l'AMG a aussi d'autres arguments: un look plus agressif mais toujours distingué, une sonorité wagnérienne et l'effet indiscutable de beaucoup plus de puissance et de couple.
La S 500 Coupé démarre à 139.000€, la 63 AMG à 185.000€. Nous sommes donc dans la catégorie de la Bentley Continental GT. On dit toujours (et nous les premiers) que les petits défauts ont plus de charme qu'une perfection clinique. Et bien sûr, posséder une Bentley procure un sentiment de satisfaction indiscutable. Mais le sentiment de satisfaction procuré par la perfection quasi artistique (et non clinique) de cette Mercedes, quand-même…