Pour les amateurs qui recherchent à la fois le luxe et une sportivité exacerbée, la Quattroporte Sport GT S, qui offre un excellent potentiel de frissons, est toute indiquée…
Une poignée suffit à faire se dresser malgré soi tous les poils de son corps. On enfonce la clé de contact classique, d’apparence quelque peu banale, à côté du volant, on la tourne légèrement, et le fougueux V8 se réveille dans un rugissement. Maserati a apporté certaines modifications techniques au moteur 4,7 litres qui développe 430 CV dans la Quattroporte S pour hisser sa puissance à 440 CV et dynamiser sa sonorité.
Avec ces changements, le moteur résonne d’une acoustique extrêmement imposante. Sur le plan sonore, la mécanique sauvage et impulsive génère depuis toujours une mélodie extrêmement séduisante. Dans la Sport GT S, les sorties d’échappement démesurées ajoutent encore une tonalité basse énergique. Mâtiné de gênes Ferrari, le somptueux moteur au sang chaud émet un grondement agressif et bat la chamade comme jamais sous le capot.
Visage GT
Au niveau optique également, la Sport GT S affiche les signes d’un dynamisme particulier. Son style exclusif se compose de jantes de 20 pouces, d’étriers de freins peints en rouge, de projecteurs assombris et de vitres teintées. De plus, la GTS possède une calandre courbée vers l’intérieur dans une forme concave, qui orne d’une manière similaire la Gran Turismo.
À bord règne une ambiance qui, parfois, pourrait presque sembler improvisée. Les accents raffinés empathiques y sont associés à une série de caractéristiques d’équipement résolument sportives. La combinaison de matériaux témoigne de surcroît d’une hétérogénéité inhabituelle. Le tableau d’ensemble ne paraît ni clairement structuré, ni particulièrement moderne. Malgré tout, la Quattroporte offre une image exceptionnelle, qui pourrait bien charmer de nombreux individualistes. Un espace disponible satisfaisant tant à l’avant qu’à l’arrière, une multitude de fonctions et un luxe pléthorique assurent enfin une atmosphère de bien-être à nulle autre pareille.
Plaisir automatique
Outre une abondance d’alcantara et d’applications en carbone, l’on remarque notamment dans l’habitacle de la Sport GT S le pédalier en aluminium et les palettes de changement des rapports ultralongues à l’arrière du volant sport. Ces commandes permettent de sélectionner manuellement les rapports de la boîte automatique à six rapports. Pour beaucoup, le qualificatif « automatique » évoque immédiatement une transmission ennuyeuse axée sur le confort, mais le mécanisme de l’équipementier ZF, introduit en 2007, s’intègre dans une harmonie impressionnante avec ce paquebot de luxe de 5,10 mètres. Les balades décontractées à bas régimes sont tout aussi convaincantes que les sprints endiablés ou les brèves accélérations intermédiaires.
Le dispositif automatique enchaîne les six degrés de démultiplication avec une adhérence presque parfaite, il autorise le moteur à grimper jusqu’à plus de 7000 tours au gré du conducteur et assure une poussée vigoureuse y compris à plus de 200 km/h. La réactivité reste spontanée et la fabuleuse aptitude aux régimes élevés du huit cylindres font forte impression. Au moment de rétrograder, un coup de gaz intermédiaire distille en outre un parfum particulièrement sportif.
285 km/h
Si elle peut prendre librement son élan, la Quattroporte se hisse jusqu’à 285 km/h. Le temps chronométré de 5 secondes pour bondir à 100 km/h, départ arrêté, est également éminemment respectable. Il convient par ailleurs de mentionner, parmi les gadgets spécifiques, la fonction MC Start Strategy d’aide électronique au démarrage de type course. En désactivant le programme de contrôle de stabilité, appelé MSP, et en appuyant sur le bouton « Sport », il est possible d’accélérer au maximum tout en serrant les freins. Dès que le régime du moteur oscille autour de 2400 tours, il suffit alors de relâcher les freins et la berline de deux tonnes s’élance droit devant avec une énergie remarquable. Les conducteurs qui aiment user et abuser d’une accélération maximale doivent toutefois procéder à un ravitaillement aussi fréquent que coûteux. Au terme de notre parcours d’essai à une allure modérée, l’ordinateur de bord a en effet calculé une consommation de quelque 16 litres.
Il est cependant difficile de faire preuve de discipline tant l’impétueuse Italienne est idéalement conçue pour les grandes vitesses. Au lieu du châssis variable Skyhook, la Sport GTS repose d’ailleurs sur un châssis en acier traditionnel, qui confère à l’engin une position plus proche de l’asphalte et un ajustement dans l’ensemble plus sportif. Le contrôle de la traction et le MSP contribuent en outre à maîtriser son tempérament volcanique dans la circulation. Même lorsqu’il s’agit d’emprunter un chemin étroit à une vitesse élevée, le véhicule se laisse aisément dompter. La direction pourrait néanmoins être plus directe et les roues massives de 20 pouces répercutent parfois désagréablement les rainures de la chaussée. Dans une telle situation, la Quattroporte équipée du châssis ordinaire et de roues plus petites réagit de manière plus détendue, mais n’offre pas une sensation de conduite sportive aussi nette.
Données techniques
| Marque et modèle | Maserati Quattroporte | |
|---|---|---|
| Gamme d'équipement | Sport GT S | |
| Dimensions et poids | ||
| Longueur / Largeur / Hauteur (mm)dthA3 | 5.097/ 1.895 / 1.423 | |
| Empattement (mm) | 3.064 | |
| Rayon de braquage (m) | 12,3 | |
| Poids à vide (kg) | 1.990 | |
| Capacité du coffre (litres) | 450 | |
| Pneus du modèle d’essai | 245/35 ZR20 à l'avant/ 295/30 ZR20 | |
| Moteur | ||
| Cylindrée (cm³) / Cylindres (nombre et disposition) | 4.691 / V8 | |
| Puissance (CV) | 440 | |
| Couple (Nm) / tours/minute | 490 / 4.750 | |
| Entraînement | Propulsion | |
| Transmission | Boîte automatique à six rapports | |
| Consommation | ||
| Type de carburant | Essence | |
| Mixte d’après le constructeur (l/100 km) | 15,1 | |
| Émissions de CO2 (g/km) | 365 | |
| Cycle de consommation d’après AS24 (l/100 km) | n.c. | |
| Performances | ||
| 0 à 100 km/h d’après le constructeur (s) | 5,1 | |
| Sprint de 0 à 100 km/h d’après AS24 (s) | n.c. | |
| Arrêt de 100 à 0 km/h d’après AS24 (m) | n.c. | |
| Vitesse maximale (km/h) | 285 | |
| Prix | ||
| à partir de (euros) | 135.416 | |
| Plus de donnéesMoins de données |
Aussi chère que la Panamera Turbo
Pour une sportivité un brin supérieure, Maserati facture naturellement aussi une somme un brin supérieure. À 135.000 euros, le modèle haut de gamme de la série se situe quelque 10.000 euros au-dessus de la Quattroporte S, qui dispose également du moteur de 4,7 litres.
La Quattroporte est longtemps restée la seule berline sportive de luxe à quatre portes sur le marché, mais la pionnière doit aujourd’hui affronter une concurrence sans pitié, notamment, en provenance de Zuffenhausen. Du côté de Porsche, la Panamera haut de gamme Turbo, d’une puissance de 500 CV, coûte à peine 1.500 euros de plus que la Sport GT S, mais elle procure des performances nettement meilleures pour une consommation moindre. Eu égard à cette nouvelle concurrence, l’on peut donc se demander si Maserati pourra réitérer le record historique de ventes enregistré en 2008.
En bref
Forte de son rayonnement italien exclusif, la Quattroporte exerce une fascination jamais démentie. Choisir une Maserati a toujours été une affaire de cœur et en aucun cas une décision rationnelle. Auréolée de son image de sportivité théâtrale, la Sport GT S emmène une fois encore Maserati vers les plus hauts sommets. Et son facteur d’attirance est à l’avenant.
