Le NX a en effet pour mission de faire passer les ventes annuelles de Lexus de 42.000 en 2013, à plus de 60.000 en 2015. Et les 20.000 de plus, il doit les réaliser tout seul, comme un grand.
Bonus/Malus et TVS
En France en tout cas, il a ses chances. Car le diesel perd peu à peu son statut sacro-saint, et ce n'est qu'un début. Mais un petit monde résiste encore et toujours: celui du véhicule de société, toujours majoritairement fidèle (pour le moment) au gasoil. C'est donc plutôt sur les particuliers que devra compter le Lexus NX, mais surtout sur ceux pour qui un Bonus/Malus écologique une Taxe sur les Véhicules de Société favorisé par des émissions de CO2 de 116 g/km (moyenne officielle: 5,0 l/100 km) comptent tout autant: les indépendants et les PME. Car il faut savoir que par rapport à un rival diesel allemand ou suédois de puissance comparables, le Lexus hybride est le seul à être en zone neutre du calcul Bonus/Malus, et est frappé d'une TVS inférieure de 230 à 2.700€.
Pas timide
Si dans le Fleet on aime un design plutôt conservateur, l'acheteur particulier peut préférer quelque chose de moins conventionnel. Et avec le NX, on est servi! On peut tout de même trouver la bouche béante des versions F Sport un peu exagérée mais en tout cas, la timidité esthétique de Lexus est définitivement morte.
L'habitacle est plus sage que l'extérieur, tout en étant plus inspiré que ce qu'on trouve dans la plupart des concurrents. Et ceux-ci ne peuvent même pas revendiquer une qualité supérieure. En matière d'équipements (aide à la conduite ou d'info-divertissement), le NX fait aussi bien que ses rivaux, voire mieux, le touchpad par lequel on utilise le système étant un modèle d'intuitivité.
Tranquillement
Sous le capot du NX 300h, on retrouve comme dans l'IS un 4 cylindres essence 2.5 couplé à un moteur électrique. L'ensemble délivre 197 ch et 210 Nm, le tout associé à une boîte auto CVT. La version 4WD reçoit un second moteur électrique de 60 ch sur le pont arrière. Sur la route avec le NX 300h, on est un peu partagé. D'une part, on aime beaucoup sa douceur de fonctionnement et si on se lance avec un peu de bonne volonté dans le jeu de la conduite anticipative, les consos sont bluffantes. 6 litres en ville, c'est possible. Les ingénieurs ont par ailleurs doté la boîte à variation continue de "paliers", qui donnent presque l'impression d'avoir à faire à une boîte auto normale. Hélas dès qu'on monte sur autoroute, la moyenne bondit vers les huit litres et au-delà. Conduire sportif? L'excellent châssis en donne envie, c'est sûr, et on pardonne facilement un amortissement un peu dur.
Mais dès qu'on monte le rythme, on se rappelle que sous le pied droit, il y a une hybride Toyota, qui envoie le moteur thermique à un régime continu et irritant, sans que cela se traduise par des accélérations digne de ce nom: 9,2 secondes pour le 0-100, c'est pas épatant. Dommage que la version 2.0 Turbo (non hybride donc) ne soit pas officiellement importée en France. Car on sent que ce châssis et un vrai moteur, ça doit donner quelque chose de très intéressant.
Un homme averti en vaut deux. Pour un indépendant au style de conduite très tranquille, le NX 300h au prix de base de 39.590€ (et chez Lexus, le concept de prix de base n'est pas du tout le même que chez les Allemands), reste une alternative redoutablement intéressante.