Prise de contact: Lancia Delta – Résurrection

La dernière-née parade sous un air de concentré d’innovation extravagant, forte de ses moteurs puissants, de sa sécurité substantielle et de quelques autres atouts encore. Comme à l’accoutumée chez Lancia, le design de la Delta n’a pas été imaginé dans le souci des goûts populaires. Au contraire, la marque haut de gamme de Fiat mise une fois encore sur un effet de polarisation. Même si l’esthétique ne présage de rien, force est de reconnaître que la Delta, à la différence d’une Golf, a le potentiel de faire tourner les têtes.

Moins désuète que les Lancia d’un passé encore récent, la Delta cadre harmonieusement dans un paysage de luxueuses demeures mondaines malgré une touche de modernité. La technique des LED pour les phares avant caractéristiques et les feux arrière toniques, beaucoup de chrome, des courbes distinctives- ce n’est certainement pas ce qu’on appelle une image ennuyeuse, mais elle n’est pas dynamique pour autant.

Une XL compacte

Avec ses dimensions extérieures, la compacte XL de 4,50 mètres échappe par ailleurs à toute tentative de classification claire. À la limite entre les catégories compacte et moyenne, elle offre une place royale sur les sièges avant aux contours généreux; par ailleurs,  le dégagement aux genoux est également formidable sur la banquette arrière, qui peut coulisser de 10centimètres dans le sens de la longueur. Seul l’espace à la tête laisse à désirer à l’arrière à cause de la ligne de toit plongeante.

Grâce à la banquette arrière coulissant asymétriquement et réglable en inclinaison, la taille du coffre peut être adaptée de 380 à 465 litres, et si les sièges sont rabattus, le volume de chargement dépasse même 1200 litres. L’habitacle n’est toutefois pas celui d’un spécialiste du transport modulable, mais séduit plutôt les passagers par son confort.

Un antre de raffinement

Cet effet est produit, entre autres, avec l’aide de matériaux nobles ou d’apparence noble, comme le chrome, le cuir et l’alcantara. L’intérieur a été conçu dans la pure tradition Lancia. Il est certes agréablement différent, mais pas aussi étriqué que dans les modèles précédents de la marque. Le plastique dur intégré à de nombreux endroits et de légers défauts de mise en œuvre gâchent le tableau, malgré tout coquet dans l’ensemble.

Le maniement est clair comme de l’eau de roche et ne pose aucun problème majeur au conducteur. Si l’on apprécie une abondance de fonctions, l’on peut commander différentes options telles qu’une installation sonore Bose, un toit coulissant géant en verre, une climatisation automatique bi-zone, un système de navigation de pointe et un kit de haut-parleurs Bluetooth.

Un concentré d’innovation

Le dispositif de stationnement automatique, qui prend la direction en charge pendant l’opération, est relativement superflu, mais sa première apparition dans le groupe Fiat mérite d’être épinglée. Avec le mode City de série, l’opération de manœuvre classique du stationnement est toutefois si facile que l’on peut très bien se passer de ce gadget. L’assistant de correction de trajectoire, qui en cas de besoin, ramène le véhicule dans le droit chemin pendant la conduite, constitue également une nouveauté au sein du groupe Fiat.

Dès la version de base, la Delta témoigne de sa prédilection marquée pour les longs trajets grâce à une bonne isolation acoustique et à un réglage confortable. Son châssis précis plaît par sa grande stabilité directionnelle, même en vitesse de pointe. En complément aux freins puissants, la riche combinaison de dispositifs de régulation électronique assure une sécurité active élevée.

Sécurité absolue

Lancia a baptisé « Absolut Handling System » l’interaction en réseau entre l’ESP et les programmes auxiliaires tels que l’assistant de démarrage en côte, le différentiel électronique et l’anti-patinage au démarrage. Cette symphonie de régulation garantit un comportement routier à la fois sûr et dynamique.

La belle de 1,5 tonne, avec sa direction spontanée, ne rechigne pas à franchir les courbes à une allure soutenue et obéit de façon très saine aux instructions, maintenue comme sur un rail par l’ESP en cas de sous-virage. La Delta n’est toutefois pas extrêmement maniable, et lors de l’accélération à la sortie des virages, le tiraillement des roues avant sur la direction est quelque peu gênant.

Dans le domaine de la sécurité passive également, la Delta de base affiche un équipement substantiel. La dotation de série compte notamment 7 airbags. En conjonction avec la structure de carrosserie rigide, il n’en fallait pas plus pour décrocher le score maximal de 5 étoiles au test Euro-NCAP.

Des diesels puissants

Au rayon des motorisations, Lancia propose en entrée de gamme un essence suralimenté de 1,4 litre développant 120 CV, également disponible dans une déclinaison de 150 CV, et d’autre part, trois diesels. Pour la première fois dans le consortium Fiat, un nouveau Twin Turbo de 1,9 litre, qui livre une puissance impressionnante de 190 CV, est inscrit dans le catalogue. Le diesel deux litres de 165 CV est à peine moins puissant et le diesel de base de 1,6 litre que nous avons essayé, avec 120 CV, atteint également un niveau de performance méritoire.

Le plus petit des diesels est exploitable dès les bas régimes et le temps mort typique dans la réponse du turbo est limité. Le couple maximal de 300 newtons-mètres se déploie à partir de 1500 tours/minute. Avec un tel souffle, le sprint jusqu’à la barre des 100 km/h est exécuté en moins de 11 secondes, tandis que la vitesse de pointe culmine au-delà de 190 km/h. D’après les indications de Lancia, la consommation de ce moteur, déjà conforme à la norme Euro-5, se situe à quelque 5 litres aux 100 kilomètres. Au cours de notre essai à vive allure, l’ordinateur de bord a néanmoins calculé une consommation plus élevée d’environ 50%.

Accès VIP

Traditionnellement, Lancia positionne ses modèles à un niveau plutôt élevé sur l’échelle de prix, et la Delta ne fait pas exception à la règle. Le prix de base de 21.500 euros est en effet salé, à tout le moins pour une compacte. Avec le moteur essence de base de 120 CV, il correspond toutefois à une puissance abondante, mais aussi à un équipement pléthorique. La version d’entrée de gamme, l’Argento, peut se targuer de comporter une banquette arrière modulable, un accoudoir central à l’avant, un volant et un siège conducteur réglables en hauteur et en profondeur, 7 airbags, l’ESP, les feux de jour à LED, un autoradio CD compatible MP3, les lève-vitres et les rétroviseurs extérieurs électriques ainsi qu’une climatisation.

Données techniques

En bref

Lancia a une nouvelle fois développé  un modèle adapté à un large public. C’est d’ailleurs peut-être le principal point commun entre l’ancienne et la nouvelle Delta. Cette dernière est une compacte bien dimensionnée, mais en parallèle, elle ne peut prétendre au titre de grande spécialiste du transport, spacieuse et modulable. Avec sa conduite nécessairement dynamique, la Delta est parfaitement dans l’air du temps en termes de confort et de sécurité. Elle regorge de technologies dernier cri, dont certaines sont intéressantes, elle offre un style extravagant tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, et son prix, quoique plutôt élevé, est également justifié eu égard au produit. Pour une marque que l’on pensait pratiquement morte, la Delta augure de belle manière d’un avenir plus dynamique.