Oui, vous avez bien lu: la Superleggera pèse deux quintaux de moins que la Gallardo coupé « normale », tout en étant plus chère et sportive à l'extrême. Bien sûr, nous aurions pu alléger la Gallardo de quelques livres de plus, affirme le designer Maurizio Reggiani. Par exemple, nous aurions pu bannir de la voiture les lève-vitres électriques, l’air conditionné et d’autres équipements de confort. Mais, c’est précisément cela que l’on voulait éviter chez Lamborghini, car après tout, la Superleggera avec ses 1330 kilogrammes doit pouvoir convenir à un usage au quotidien.
Construction légère
L'utilisation d'un matériau extrêmement léger, le plastique renforcé de fibres de carbone (CFK) au niveau du pare-chocs arrière, des rétroviseurs, des panneaux intérieurs des portières et de la console centrale a permis de réduire le poids de la voiture de 100 kilogrammes. Les vitres fabriquées à base de polycarbonate (à l’exception du pare-brise) contribuent elles aussi à la diminution du poids tout comme le pot d'échappement particulièrement léger.
Alors que la Gallardo a perdu du poids concrètement, les ingénieurs moteur ont réussi à ôter à l'impressionnant moteur dix cylindres dix CV supplémentaires. A 8000 tours, il développe désormais 530 CV ce qui équivaut à un rapport poids/puissance de 2,5 kg/CV. A 4250 tours, le moteur transmet une puissance de 510 Newton-mètres aux quatre roues. Tout comme la Gallardo standard, la Superleggera est équipée en série d’un système à quatre roues motrices.
Tout juste reconnaissable
La « superlégère » est guère reconnaissable de part son aspect visuel. Un petit logo sur la moulure latérale, des clignotants d’aile blancs et, à la demande, un becquet aérodynamique arrière sont tout autant de caractéristiques de la nouvelle Lambo. Le poste de pilotage somptueusement équipé de tissu Alcantara se voit attribuer de nouveaux instruments.
Mais, la Superleggera est-elle réellement plus sportive que la grande athlétique, la Gallardo de série? Au quotidien, la différence est peu notable. Avec la petite dernière, le 0 à 100 km/h est effectué en 0,2 imperceptibles secondes en moins, à savoir en plus que 3,8 secondes. La vitesse maximale reste inchangée à 315 km/h.
Extrêmement sportive
Afin de déceler d’éventuelles différences, nous nous sommes rendus en Lambo sur un circuit de course. Ce n’est que dans les limites que les différences se font sentir : la Superleggera est légèrement plus maniable et sa direction plus précise en est un attribut positif. La Superleggera est équipée en série d’une boîte de vitesses eGear séquentielle ; la boîte manuelle est toutefois disponible à la demande. Le changement de vitesses s’effectue à la manière d'une voiture de course grâce au levier de vitesses sur le volant.
Caractère inhabituel pour une super sportive, ses designers ont plutôt choisi de lui donner un comportement sous-vireur. Un lourd tribut à l'usage au quotidien et à la sécurité. Lorsque l'on prend les virages trop rapidement, l'italienne glisse légèrement de l'avant vers l’extérieur, mais peut être ensuite facilement remise dans la bonne trajectoire.
Agréable tenue de route
Départ usine, la Lambo légère est équipée de baquets recouverts d’un tissu Alcantara et est par conséquent particulièrement inconfortable pour les conducteurs de plus de 1,85 mètres. En particulier, l'espace limité pour la tête donne bien du fil à retordre. En revanche, son appui est exemplaire - le conducteur ainsi que ses passagers sont bien attachés grâce aux ceintures harnais.
Lamborghini propose des freins de carbone en option (contre un supplément de 12 000 euros). Légèrement plus difficiles à doser, ceux-ci permettent après quelques exercices une parfaite tenue de route. La Superleggera s'immobile en 33,2 mètres seulement à une vitesse de 100 km/h. Avantage sur piste : il est possible de freiner avec la Gallardo à la toute dernière seconde avant l’entrée dans le virage.
Conclusion
Tout ceci a l’air bien beau, mais toute médaille a son revers. Et tel est le prix à payer pour la Superleggera. 157 650 euros, voilà ce qu’en demande Lamborghini au minimum, soit plus de 25 000 euros de plus que la Gallardo normale. En outre, la production annuelle pour 2007 est déjà vendue.
Et quant à dire si c’est le supplément de vingt pour cent vaut la dépense, cela n’est sans nul doute pas une question de meilleures performances mais plutôt de « désir de possession ». Au quotidien, la Superleggera ne présente aucune différence et peu de conducteurs de Lambo s'aventureront sur les circuits de course automobile. Par contre, pour se découper sur le parking du club de golf, la Gallardo est tout à fait celle qui vous faut !