Miami. Deux Aventador Roadster d'un bleu discret nous attendent sur l'asphalte du Speedway. Miami Vice? Non, bien plus cool que ça! Lamborghini nous a invités aux States pour faire connaissance avec leur dernière-née. "Et pour vous montrer que nous refusons les compromis", dit le chef du design Filippo Perini. Selon lui, les compromis ruinent le design.
Anguleuse
Avec un design si extravagant que celui de l'Aventador, il est presque difficile de se rappeler que Lamborghini appartient au très conservateur Groupe VW. Les angles et les flancs attirent tellement l'attention qu'on ne remarque même pas de prime abord qu'on a un roadster sous les yeux. La voiture est massive mais il faut mettre au crédit de Perini le fait que l'Aventador soit moins encombrante que sa devancière, la Murcielago. Avec la bonne lumière, elle serait même presqu'élégante.
En "cruisant" le long de l'Ocean Drive de Miami, elle attire tous les regards. Là où elle passe, la rue devient une tribune. Ou plutôt un podium de défilé de mode, à en juger par le nombre photos prises par les passants.
Toit dans le coffre
Ceci est un cabrio minimaliste, dont le toit en carbone prend place dans le coffre. A l'avant donc dans le cas présent. Il faut s'arrêter pour démonter les deux panneaux, mais la manipulation est d'une simplicité enfantine. Pour les conducteurs de plus de 1,90 mètre, l'habitacle peut s'avérer quelque peu claustrophobique. Et même lorsque le toit est retiré, les grands gabarits auront un peu de mal à trouver une bonne position de conduite. En même temps, comment en serait-il autrement dans une voiture d'à peine 1,16 m de haut?
S'installer à bord, c'est sonner le début du spectacle. Pour fermer la porte papillon, il faut tirer assez fermement. Le cockpit est fait d'un mix de cuir et de carbone et on reconnait ci et là quelques éléments venus d'Ingolstadt. Pour réveiller le V12, on presse un bouton caché sous un couvercle rouge. Comme pour tirer une salve de mitrailleuse.
Cependant, la mise en mouvement de l'Aventador est d'une facilité déconcertante. A régime "normal", le volume sonore n'a rien d'exagéré et on peut entretenir une conversation avec le passager sans élever la voix. Le fait est qu'à faible charge, ce sont seulement 6 cylindres qui travaillent. Rien qu'avec cette désactivation de cylindre et le Stop&Start, Lambo a réussi à afficher pour ce V12 de 6.5 litres une conso moyenne de 16 l/100 km.
Ouvert jusqu'à 350 km/h
Mais celui qui dépense 363.000€ pour s'offrir un roadster de cette trempe n'est évidemment pas à un litre de 98 près. Il ne se retiendra donc pas de jouir du 0-100 en 3 petites secondes. Un chiffre qui résume tout. Et tout est aussi hallucinant: en 25 secondes, l'aiguille accroche les 300 km/h. Il est possible de rouler ouvert jusqu'à 350 mais à partir de 300, c'est le vent qui deviendra votre coiffeur.
Avec 700 ch pour 1.625 kg (à peine 50 de plus que le Coupé), l'Aventador Roadster a naturellement plus de trippes qu'il n'en faut. La puissance max n'arrive que vers 8.250 tours, juste avant l'intervention du rupteur. On peut laisser les 7 rapports travailler en mode automatique, mais nous avons trouvé plus efficace de manipuler nous-même les palettes du volant. En mode "Corsa" (course en italien, pas l'Opel), un changement de rapport prend 50 millisecondes. En mode "Strada" (route), 30% des 690 Nm disponibles sont envoyés au train avant. En Corsa, c'est 20%. Sur le pont arrière, Lamborghini a choisi de monter un différentiel à glissement limité dont le fonctionnement est couplé à celui de l'ESP. Une excellente combinaison qui dans la pratique permettra aux amateurs de laisser dériver l'arrière de l'Aventador, sans risquer d'aller trop loin. Quelle voiture, mais quelle voiture!!
