On a déjà eu l'occasion de le dire ces dernières semaines, mais Jaguar voit vraiment l'avenir avec sérénité depuis que la marque est aux mains du puissant groupe industriel indien Tata. Un groupe qui a décidé de ne ménager ni ses efforts ni ses moyens pour faire de Jaguar (et de Land Rover au passage) un fleuron de son portefeuille.
Cosmétique
C'est donc en cet an de grâce 2011 que la XF reçoit ses petits coups de bistouri de mi-carrière. A l'avant, on voit que depuis la naissance de la petite Jaguar, la grande est passée par là. Le visage de la XF adopte donc des traits proches de ceux de la majestueuse XJ, notamment grâce à des phares au dessin plus effilé. Des phares qui adoptent, comme il se doit, un éclairage de jour LED en forme de J, Jaguar oblige. Les autres changements le plus évidents sont les prises d'air inférieures du bouclier ainsi que leur insert chromés, retravaillé pour un look plus "coup de griffe", ainsi que la grille latérale un peu plus sobre. Enfin dans l'habitacle, en dehors d'une petite amélioration de la qualité de finition, la mise à jour concerne surtout le système d'info-divertissement et le système audio.
Cœur de Lion
La vraie grande nouveauté est sous le capot. Jusque-là, les amateurs de Jaguar et de diesel ne pouvaient se mettre sous la dent que le magnifique V6 3.0 de 240 ch, partagé avec Ford et PSA. Un moteur dont les performances et la suavité vont à merveille à une Jaguar, mais qui était un frein à la carrière de la XF dans un marché crucial: le fleet. La solution est venue d'un autre diesel de PSA: le 2.2, décliné ici en 190 ch et 450 Nm (version fiscale de 163 ch au même prix). Ce moteur, on le retrouve entre autres sous le capot d'une autre belle féline: la Peugeot 508, dans laquelle il lâche 204 ch. Et c'est là que la Jaguar a un souci. Car dans la Peugeot, ce moteur est… parfait. Puissant, coupleux, il fonctionne à merveille avec sa boîte automatique 6 rapports et surtout, il est d'une remarquable discrétion.
Autre histoire dans la Jag. Puissant et coupleux, il l'est, c'est clair. Sur la route, la XF est aussi véloce qu'on l'attend d'une marque comme celle-ci, et les réglages du châssis permettent vraiment de s'amuser sans renoncer au confort. Pourtant, on regrettera d'abord que le mariage entre le moteur et la boîte auto 8 rapports ZF (comme dans les BMW) ne prennent pas aussi bien qu'avec la 6 de chez Peugeot. Mais le plus ennuyeux, c'est que l'insonorisation soit bien moins efficace que dans la Peugeot et pire encore, que les vibrations soit si présentes dans l'habitacle. Bon, tempérons un peu: on n'a évidemment pas l'impression d'être assis sur une machine à laver en train d'essorer. C'est juste qu'une Jaguar, c'est la douceur, l'onctuosité. C'est feutré. Et ici, ce n'est pas tout à fait le cas. Or puisque cette XF 2.2 D sera l'entrée de gamme, la première Jaguar potentielle d'un novice, ce dernier aura une image de la marque un peu trop rugueuse. Dommage.
A bon entendeur
La XF 2.2 D, 163 ou 190 ch, démarre à 45.700€. Elle est annoncée, grâce au Stop/Start en série, pour 5,4 l/100 km et 149 g CO2/km. Elle est donc assez compétitive face aux Stars allemandes, si ce n'est que les émissions de ces dernières sont vraiment inférieures. En clair, la XF est déductible à 70% quand les Audi, BMW et Mercedes de puissance comparable le sont à 75%. N'empêche, la XF est plus rare et est donc une belle alternative pour ceux et celles qui ne veulent pas de la énième A6, Série 5 ou Classe E garée sur le parking de la société. Il faudra juste qu'ils se rappellent ceci: cette XF, aussi bourrée de qualités fut-elle, ne fait pas tout à fait honneur à ses sœurs. Si on peut choisir le V6 diesel, il ne faut pas hésiter.