Le Hyundaiix55 ne serait avec son puissant V6 diesel qu’un symbole du faste décadent de ces dernières années, mais le gigantesque tout-terrain est proposé à un prix particulièrement intéressant. En définitive, le nouveau porte-étendard de la firme coréenne pourrait malgré tout constituer le signal approprié dans la crise. Sur le plan esthétique, l’ix55 ne peut certainement prétendre à un titre de raffinement. Le colosse de 2,3 tonnes et plus de 4,80 mètres a bel et bien une allure moderne, mais en même temps, il produit une légère impression de banalité et pratiquement de lourdeur. Hyundai le décrit pour sa part en termes de minimalisme, un qualificatif tout à fait pertinent au regard du design plutôt indigeste de la première génération du Santa Fe (target=undefined). À tout le moins, l’ix55 peut attirer les regards par quelques détails comme les phares au xénon élégants, les jantes en aluminium de 18 pouces, la peinture deux tons, les rails de toit ou encore les arêtes tranchantes.
Dans le droit fil de ses dimensions impressionnantes, le tout-terrain offre un espace intérieur substantiel. Même les personnes d’une corpulence digne de l’amateur de Big Mac, héros de Super Size Me, peuvent s’y installer en toute décontraction. Le dégagement aux genoux reste considérable à la deuxième rangée et les adultes disposent également d’une place suffisante sur les deux sièges rabattables de la troisième rangée. L’accès au fond est toutefois malaisé et les passagers doivent s’y tenir les genoux fortement pliés et la tête très près du ciel de toit.
Intérieur monumental
Lorsque la troisième rangée est escamotée dans le plancher du coffre, l’ix55 peut se targuer d’un compartiment à bagages généreux de 600 litres. L’espace de chargement peut même être agrandi à 1746 litres grâce aux sièges rabattables de la deuxième rangée. En marge du filet à bagages, un grand compartiment de rangement supplémentaire sous le plancher du coffre fait également partie de la dotation de série pléthorique.
A l’avant, le Hyundai dorlote en outre ses passagers au travers d’agréments tels que la climatisation automatique et les sièges électriques, le tout dès la gamme d’équipement de base. L’ambiance paraît confortable, rehaussée d’un certain nombre de marques de noblesse. De même, la transparence et la fonctionnalité sont bonnes. Malgré la finition nette, il manque toutefois au tableau de bord et à la console centrale une touche finale de haute technologie et quelques innovations spécifiques. En fin de compte, l’habitacle produit plutôt un effet terre à terre que fascinant.
V6 diesel puissant
Une remarque similaire s’applique également à l’entraînement. Pour un diesel, il est étonnamment silencieux, mais il continue de faire preuve de réserve au moment où l’on attendrait une poussée. Les quelque 240 CV du trois litres tendent à se disperser dans la transmission automatique à six rapports au fonctionnement confortable, mais assurent néanmoins des performances routières respectables. Ainsi, le sprint jusqu’à 100 km/h nécessite 10,4 secondes et la poussée s’arrête à 200 km/h. A titre de comparaison, l’Audi Q73.0 TDI d’une puissance identique accomplit le sprint en 8,5 secondes et accélère jusqu’à 210 km/h.
D’après le compteur, l’ix55 se hisse très facilement à sa vitesse de pointe dans le cinquième rapport, qui peut être enclenché en mode de sélection manuelle des rapports. Dans un souci d’économie de carburant, le sixième rapport possède une si longue démultiplication qu’il ne permet d’atteindre les 200 km/h qu’avec beaucoup d’élan. Le mastodonte n’est du reste pas particulièrement économique malgré l’Overdrive. Hyundai annonce une consommation d’à peine plus de 9 litres aux 100 kilomètres, mais après notre premier essai, l’ordinateur de bord a calculé une moyenne d’environ 2 litres supplémentaires.
Tracteur à la motricité sans faille
Compte tenu de la taille, du poids et de la transmission intégrale permanente, ce chiffre est malgré tout raisonnable et pourrait bien irriter les conducteurs européens. Le même constat prévaut par ailleurs pour le châssis rigide. On s’aperçoit sans ambiguïté à cet égard que les acheteurs européens devraient ressentir le moins possible l’ajustement souple du modèle initial réservé aux Etats-Unis. L’engin est fermement campé sur la route, même à une allure soutenue, il engendre une sensation directe même à la moitié de ses capacités et assure dans une large mesure le confort de ses occupants. La plate-forme atteste toutefois d’une réaction sèche aux sollicitations brèves telles que le passage de rails et les secousses de ce type sont nettement perceptibles pour les passagers.
Lorsque la surface est accidentée, la progression est facilitée par la transmission intégrale de série et sa fonction « Interactive Torque Management »: dans des conditions normales, l’entraînement s’exerce uniquement sur le train avant, mais si une perte de motricité est détectée, jusqu’à 50% des forces peuvent être dirigées de façon modulable sur l’essieu arrière. Fort de sa transmission intégrale, l’ix55 se prête également avec sa puissance de traction de 3,2 tonnes au transport de chevaux et autres épreuves du même acabit.
Equipement riche, prix réduit
A 45.500 euros, le prix de l’ix55 est imbattable. Dans la dotation figurent la transmission automatique, sept sièges, la climatisation automatique à deux zones, le siège conducteur chauffant à réglage électrique, la radio CD compatible MP3 avec connexion pour iPod, les jantes en aluminium de 17 pouces, la transmission intégrale et un équipement de sécurité complet.
Données techniques
Marque et modèle | Hyundai ix55 3.0 V6 CRDi | |
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Gamme d’équipement | PACK Premium | |
Dimensions et poids | ||
Longueur / Largeur / Hauteur (mm) | 4.840/ 1.972 / 1.795 | |
Empattement (mm) | 2.805 | |
Rayon de braquage (m) | 11,4 | |
Poids à vide (kg) | 2.220 | |
Capacité du coffre (litres) | 598 - 1.746 | |
Pneus du modèle d’essai | 245/65 R 17 | |
Moteur | ||
Cylindrée (cm³) / Cylindres (nombre et disposition) | 2.959 / V6 | |
Puissance (CV) | 239 | |
Couple (Nm) / tours/minute | 451 / 1.750 - 3.500 | |
Entraînement | Transmission intégrale permanente | |
Transmission | Boîte automatique à six rapports | |
Consommation | ||
Type de carburant | Diesel | |
Mixte d’après le constructeur (l/100 km) | 9,4 | |
Emissions de CO2 (g/km) | 249 | |
Cycle de consommation d’après AS24 (l/100 km) | n.i. | |
Performances | ||
0 à 100km/h d’après le constructeur (s) | 10,4 | |
Sprint de 0 à 100km/h d’après AS24 (s) | n.i. | |
Arrêt de 100 à 0km/h d’après AS24 (m) | n.i. | |
Vitesse maximale (km/h) | 200 | |
Prix | ||
à partir de (euros) | 45.500 | |
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En bref
L’ix55 est un SUV démesuré dans l’ensemble séduisant. auquel il manque seulement un soupçon de fascination, de rayonnement et de haute technologie. On ne pouvait néanmoins rien attendre de plus compte tenu du niveau auquel Hyundai fixe la barre des prix. Ses concurrents de marque allemande apportent certes plus de plaisir, mais Audi, BMWet Mercedes facturent aussi nettement plus cher leurs carrosses de parade haut de gamme. En conclusion, l’ix55 de Hyundai représente la solution la plus avantageuse du moment, si l’on accepte de renoncer à un peu d’éclat pour rouler dans un luxueux tout-terrain de sept places animé par un puissant V6 diesel.