La nouvelle C5 veut toutefois convaincre avec de nouvelles valeurs. Elle veut concurrencer A4 et Passat comme véhicule normal représentatif. Nous avons testé la nouveauté avec trois moteurs diesel. La C5 a été présentée en avril aussi bien en version berline qu’en version break, nommée Tourer. Incroyable: la version à coffre attire les projecteurs, volant la vedette au break. Ce qui saute immédiatement aux yeux est la ligne de toit, fortement semblable à celle d’un coupé, qui présente des points communs évidents avec la silhouette de la nouvelle BMW X6. De même, suivant la tendance générale, les épaules et les seuils de porte revêtent une forme inspirant la puissance. En dépit de la partie avant très longue, la Citroën, d’une longueur de 4,78 mètres, est bien proportionnée et se met de plus en scène avec goût avec des chromes divers.
Le design réussi présente toutefois un inconvénient. La berline n'offre à l'arrière qu'une garde au toit moyenne en raison de l'arrière fortement incliné. Et la capacité du coffre, long mais plat, est avec 467 litres inférieure à la moyenne de la catégorie. L’espace de chargement peut toutefois être sensiblement augmenté en rabattant le dossier de la banquette arrière et le compartiment sous le coffre recèle une vraie roue de secours.
Pour se sentir bien
L’habitacle de la C5 est disponible avec des couleurs fraîches et accueillantes ou en noir. Des surfaces différentes et pour certaines sur support de mousse sur des grandes surfaces, assurent variation et donnent une haute sensation de qualité. Les inserts en métal embellissent encore davantage l’ambiance bien dans l’air du temps. La finition de base Attraction est encore équipée d'une sellerie molle à la française.
Le volant avec moyeu fixe de la C5 est une des particularités typiques de Citroën. Selon le constructeur, avec cette solution, l’Airbag assure une meilleure fonction. Toutefois, dans la pratique, cela peut être agaçant lorsque, en tournant le volant, le dos du pouce glisse sur l’épais bloc central avec ses nombreuses touches de commande. Pour le reste, on est bien assis confortablement dans la nouvelle C5, tout tombe sous la main ou peut être adapté. La vue vers l’arrière est malgré tout limitée, du fait la taille réduite de la vitre et une aide acoustique au stationnement s’avère indispensable.
Petit diesel raisonnable
Alors que le moteur est mis en route avec une clé de contact traditionnelle, le frein de stationnement électronique est desserré en appuyant brièvement sur une touche ou tout simplement en démarrant. Le petit diesel est quasiment inaudible à l'arrêt et pendant la circulation. Le quatre cylindres remplit son travail de manière cultivée et bien isolée. Les 110 CV dans une familiale ne suffisent naturellement pas à vous plaquer contre le siège. Mais il s’agit avant tout d’un moteur raisonnable. Il offre des prestations suffisantes: 13,4 pour atteindre les 100 km/h avec un poids de 1,6 tonnes, 191 km/h en vitesse maximale. La consommation normalisée en revanche se limite à 5,6 litres, bien que, dans la pratique, le chiffre avant la virgule soit vraisemblablement plutôt un sept.
Les suppléments Express pour les puissants moteurs diesel 2.2 HDI de 170 CV et V6 HDI de 204 CV sont bien supérieurs. Mais ces blocs très cultivés octroient un niveau de plaisir de conduite lui aussi sensiblement supérieur. En particulier la poussée des deux puissants diesel est énorme: 10,0 et 9,6 secondes respectivement pour atteindre les 100 km/h, 219 et 224 km/h respectivement de vitesse de pointe. Le biturbo de 170 CV est uniquement disponible avec boîte manuelle à six rapports, le V6 quant à lui exclusivement avec boîte automatique.
Un confort de premier plan
La C5 transmet la puissance respectable du V6 diesel à la route avec aisance. Bien qu'il s'agisse d'une traction, la direction est très peu affectée par l'entraînement et la française convainc par une tenue de route stable. La suspension hydropneumatique, qui reste l’apanage des versions haut de gamme, est particulièrement remarquable. Le conducteur a la possibilité par simple pression sur une touche de sélectionner le mode sport. La voiture est alors plus ferme, mais même avec ce réglage plus dur, les grosses inégalités de la route ne font pas peur. Aucune autre berline de la catégorie ne prend davantage soin du dos.
Ceux qui pensent maintenant que ce confort de haut niveau est acquis au détriment d’un comportement imprécis en courbe se trompent. La direction électrohydraulique laisse encore une sensation quelque peu synthétique. Mais le véhicule suit dans tous les cas les ordres de la direction avec une précision remarquable et la prise de roulis de la voiture dans les courbes rapides se maintient à un niveau agréablement faible. Lors des trajets rapides, les sièges en cuir manquent un peu de maintien latéral et le contact obligé du genou droit avec la large console centrale peut aussi déranger.
En bonne sécurité
Les freins de la C5 font preuve de mordant et ne s’évaporent pas rapidement. Ils interviennent de manière autonome lorsque la vitesse en courbe est exagérée. Il est possible de franchir les courbes à vitesse élevée. En dépit de l’ESP, mais ce dernier pourrait se montrer encore un poil plus tolérant. Il est de fait possible de le désactiver par pression sur une touche. Mais cette option n’est valide que jusqu’à 50 km/h. Dès que cette vitesse est franchie, l’ESP est toujours actif. La C5, qui peut être équipée de 9 airbags, est ainsi exemplaire au niveau de la sécurité.
Meilleur marché que la concurrence
A noter que dans la finition de base Attraction, la C5 n’est équipée que de sept coussins d’air. La voiture est dotée en outre dans ce niveau d’équipement de lève-vitres électriques, de l’ESP, du régulateur de vitesse, du volant en cuir et de la climatisation automatique. Le modèle d’entrée de gamme est la berline avec le moteur essence 1.8 16V développant une puissance de 120 CV au prix de 21.500 euros. Le supplément pour le Tourer est généralement de 1.000 euros. Les prix de la berline avec le moteur diesel HDi 110 commencent à 23.600 euros. Le HDi 170 Biturbo de 170 CV en finition Exclusive coûte à partir de 30.900 euros. Avec la finition Exclusive aussi, une boîte automatique et la suspension hydropneumatique, la C5 V6 HDi coûte au minimum 37.950 euros, ne laissant quasiment aucun souhait inexaucé au vu de l’équipement généreux.
Il est intéressant de procéder à une comparaison du prix de la version de base de la C5 avec la concurrence. Ainsi, une Mazda 6 équivalente coûte environ 2.600 euros de plus, mais offre en plus les jantes alu et un autoradio cd. Ces équipements font partie de la liste des options chez Citroën. L’avantage au niveau du prix est plus important en faveur de la C5 si on la compare à la Passat 1.6 FSI qui coûte minimum 23.900 euros. Une Audi A4 comparable coûte pour sa part à peu près 29.000 euros prix catalogue.
Conclusion
Ce que VW et Audi peuvent, Citroën y parvient maintenant aussi: les Français construisent des véhicules agréables à regarder, tout en restant discrets, et ainsi représentatifs, et cela à un prix abordable. La C5 s’intègre parfaitement dans un parking de société, peut se mêler aux modèles établis sans pour autant sauter aux yeux ni se fondre dans la masse. L’habitacle, réussi aussi, peut convaincre et propose en supplément quelques particularités malicieuses mais qui ne font pas l’unanimité dans le détail. La suspension hydropneumatique quant à elle est un grand atout. Le niveau de plaisir de conduite offert par la C5 n’a d’égal que son haut niveau de confort. Les moteurs diesel puissants et cultivés lui procurent une excellente agilité. Même le HDid’une puissance de 109 CV motorise la voiture avec suffisamment de brio tout en étant simultanément très économique.
