L'expression "control freak" n'a pas vraiment de traduction française. Le terme désigne une personne qui veut absolument tout contrôler, ne rien laisser au hasard. Pour une personne, c'est un trait de caractère plutôt repoussant. Dans le cas de la nouvelle TT RS, il y a à boire et à manger…
Nouveau 5 cylindres
Nous le disions, le bloc 5 cylindres 2.5 de la TT RS n'est plus le même que celui de l'ancienne TT RS ou de l'actuelle RS3. Celui-ci n'est pas en fonte. Le bloc moteur et la pompe à huile sont en alu, le carter est en magnésium, le vilebrequin est nouveau et au total, le nouveau moteur pèse 26 kg de moins que le précédent 5 pattes. Ca, c'est la première très bonne nouvelle car dans l'ancienne TT RS, le moteur pesait trop sur le train avant, le rendait un peu paresseux et nuisait aux sensations dans la direction. Problèmes résolus? Nous verrons.
Le moteur est associé à la boîte double-embrayage S-Tronic 7 rapports et à la transmission intégrale quattro. Celle-ci reçoit évidemment un calibrage spécifique RS, tout comme la direction, la gestion de boîte et les suspensions, qu'elles soient classiques ou pilotées magnétiques, en option. Enfin les freins ont, eux, été modifiés: disques perforés et ventilés 370 mm à l'avant, disques pleins 310 mm à l'arrière et en option, Audi propose des carbone céramique pour le train avant. Bref, ça mord!
Choix d'ingénieurs
Voici donc une TT de 1.440 kg gonflée à 400 ch, ce qui lui permet, avec un Launch Control très efficace, de tuer le 0-100 en 3,7 secondes (Roadster: 3,9 secondes). Mais c'est là où la précédente TT RS ne convainquait plus trop que celle-ci se montre particulièrement brillante: sur un parcours sinueux et même technique. Le bon côté du control freak est ici. L'efficacité de cette TT est sidérante, elle maitrise parfaitement sa cavalerie et rend donc le moindre cheval parfaitement exploitable. Jamais on ne se dit qu'on ferait aussi bien avec 50 ch de moins. La voiture change d'appui, passe d'un virage à l'autre avec une grande facilité et sur circuit, les chronos s'affolent. Et voici le problème de son obsession du contrôle: elle ne vise que la performance pure, le temps au tour. Elle en oublie le fun.
Raison pour laquelle, probablement, les ingénieurs ont choisi de doter la TT RS d'un comportement plutôt sous-vireur, que même une grosse poussée sur les gaz en milieu de virage ne peut contrer. La TT RS reprend gentiment sa ligne, mais ne replonge pas à l'intérieur de la courbe comme on l'attend d'une 4 roues motrices (ultra) sportive. Dommage pour le fun. Et nous ajouterons que pour une malade du contrôle, les suspensions classiques qui n'empêchent pas de petits mouvements de rebonds dans un virage appuyé un peu bosselé, même si la tenue de cap reste imperturbable, c'est au mieux désagréable, au pire pas rassurant. Pour une fois donc, nous allons vous pousser à cocher une option: les Magnetic Ride, qui n'ont pas ce défaut.
Plus chère qu'une Porsche
Le fun un peu trop filtré, on pourrait finalement s'en accommoder s'il n'y avait pas ceci: 66.400€ de base pour la TT RS Coupé, à peu près 2.500€ de plus pour la Roadster. Ca fait beaucoup, beaucoup plus que pour une TT S certes moins rapide mais vraiment plus joueuse. Pire: c'est à peine quelques centaines d'euros de moins que pour les Porsche 718 Cayman/Boxster S, qui ne cèdent que 50 ch à l'Audi, sont plus généreuses en sensations… et sont des Porsche. Maintenant si vous passez vos dimanches sur un circuit, plus pour la gagne que pour l'amusement, L'Audi TT RS est une arme redoutable.
|--------| |Moteur 5 cyl essence turbo, 2.480 cc| |400 ch de 5.850 à 7.000 t/min| |480 Nm de 1.700 à 5.850 t/min| |Pointe: 250 km/h| |0-100 km/h: 3,7 sec (Roadster: 3,9)| |Conso: 8,2 l/100 km (Roadster: 8,3)| |CO2: 187 g/km (Roadster: 189)| |Prix: 66.400€|
