Audi surfe sur la vague du SUV avec une gamme Q en plein boum (+ 30% sur les dix premiers mois de 2014). Le Q3 a largement apporté son écot à la propagation du genre avec pas moins de 400.000 ventes en trois ans. Mais s’il est bien un segment où on ne peut jamais se reposer sur ses lauriers, c’est bien celui du SUV. Car, au final, votre « monstre » porte en lui les germes des problèmes à venir. Après 3 ans, l’effet « wow » est passé. Trop gourmand, futile et plus assez mastoc pour faire impression... Il est déjà temps de passer à la version 2.0.
Emasculation volontaire
Si vous deviez respecter les normes de dépollution les plus contraignantes (Euro6) et réduire vos émissions de CO2 en partant d’une feuille blanche, il y a fort à parier que vous lanceriez une berline de taille moyenne faiblement motorisée et pas un SUV. Sauf que ce n’est pas ce que recherche le consommateur qui veut toujours plus de confort, d’image et de performance. Le nouveau Q3 apporte une réponse à cette équation insoluble avec ses versions Ultra, 1.4 TFSi et 2.0 TDi (150 ch dans les deux cas). Pour le Q3, Ultra implique forcément la traction avant mais aussi une boîte de vitesses mécanique aux rapports plus longs. Le 1.4 TFSi fait appel à la technologie « cylinder on demand » qui neutralise les cylindres 2 et 3 à faible charge.
Bref, on est dans le registre de l’automutilation. Evidemment, c’est pour la bonne cause – une consommation moyenne de 5,5 l/100 km et 117 gr CO2 – et, derrière le volant, ce tour de passe-passe est assez indolore. On a juste l’impression, un peu artificielle, d’un petit coup de boost lorsque les cylindres endormis reviennent à la vie. Dans le même esprit « efficiency », les boîtes S-Tronic à 6 ou 7 rapports, disponibles sur les autres versions 1.4 TFSi, 2.0 TFSi (180 ou 220 ch) et 2.0 TDi (150 ou 184 ch), font appel à la roue libre en phase de décélération. La puissance et la performance font toujours partie du vocabulaire du Q3 mais sont priées de se mettre en sourdine lorsqu’elles ne s’imposent pas.
Plus bestial dans le rétro
Il faut croire que les propriétaires de Q3 souffrent d’un complexe d’infériorité... Pour soigner leur ego, Audi a travaillé sur l’horizontalité de la calandre afin d’augmenter l’impression de largeur. Dans le rétro, le Q3 en imposera désormais plus au conducteur qui le précède. Les feux de jour LED et les clignotants dynamiques balayant dans la direction sélectionnée rajeunissent l’ensemble avec un petit côté high tech qui remet le Q3 dans le match face aux récents Mercedes GLA et Range Rover Evoque. A bord, pas grand-chose à signaler : cela reste très bien fini, l’ergonomie n’est toujours pas parfaite (position de conduite trop droite) et le coffre demeure un peu juste pour une familiale.