Le break raffiné devrait prolonger harmonieusement le succès de la berline vendue à 60.000 exemplaires depuis l’automne 2007. L’Avant est-elle promise à une aussi belle destinée? Nous l’avons testée pour le savoir. L’Avant joue un rôle incontournable sur un grand nombre de marchés européens, et notamment en Allemagne, où sa part de marché représente pas moins de 70%. Rien d’étonnant donc à ce que Wolfram Bauer, responsable du marketing de la série A4, parle de printemps chez Audi. Cette saison est en effet plus qu’aucune autre synonyme de renouveau- entendez de réussite!
Technique empruntée à la berline
Ces prévisions de réussite reposent sur un fondement solide : avec l’A4berline, Audi a sorti l’année dernière un modèle abouti et largement apprécié, dont profite bien entendu également la deuxième déclinaison, l’Avant. Plusieurs caractéristiques ingénieuses de la berline ont ainsi été transposées dans le break, comme la direction dynamique de haute précision et le système de châssis « Drive Select », grâce auquel le conducteur peut régler individuellement l’ajustement des amortisseurs, la réactivité du moteur et d’autres paramètres encore.
En complément à ces astuces techniques, le tableau de bord a lui aussi été copié fidèlement sur la berline. Même un conducteur découvrant sa première Audi trouve rapidement ses marques tant le système le commande MMI est intuitif et le positionnement des commutateurs et des boutons est logique. La qualité des matériaux et la finition complètent avantageusement le tableau.
Place généreuse
Avec une longueur supérieure à 4,70 mètres, le break mesure aujourd’hui 12 centimètres en plus que son prédécesseur. Comme dans la berline, les ingénieurs sont toutefois parvenus grâce à la modification de la partie antérieure à dégager une place encore agrandie, qui bénéficie principalement aux passagers. Même à l’arrière, les personnes de grande taille sont installées confortablement et ne subissent de dimensions étriquées ni aux genoux, ni à la tête. Seule la place centrale est définitivement reléguée au rang de siège de secours dans la nouvelle A4 dès lors qu’un passager devrait à cet endroit poser les pieds sur le tunnel du cardan extrêmement élevé. L’habitacle dispose néanmoins désormais d’une prise de 220 volts, qui permet par exemple de brancher un ordinateur portable.
Une partie de l’agrandissement est également dévolue au compartiment à bagages, qui peut à présent contenir de 490 à 1430 litres, soit une hausse de 50 litres par rapport au modèle précédent. La banquette arrière scindée dans un rapport 40/60 se rabat à l’aide d’une poignée pour offrir un plancher de chargement pratiquement plat. Dans cette nouvelle génération, le logement du couvercle surmontant le coffre et le filet à bagages est dissocié de la banquette arrière, ce qui comporte des avantages et des inconvénients: par le passé, le logement devait être démonté lorsque les deux parties n’étaient pas rabattues, tandis qu’aujourd’hui, le système reste suspendu en l’air.
Détails pratiques dans le coffre
À propos du coffre, une simple pression suffit pour que le rabat se soulève. Pratique, mais l’on aurait souvent tendance au début à oublier de le redescendre. Il se rappelle ensuite au souvenir du conducteur au premier coup d’œil dans le rétroviseur…
En marge de deux crochets d’arrimage astucieux dans l’espace à bagages, le plancher de chargement réversible est également de série. Sur une face, il est recouvert comme le reste d’une garniture de textile douce, et sur l’autre, il forme une cuvette d’une profondeur de 5 centimètres, avec un fond antidérapant et antisalissure, qui pourra accueillir les bâtons de ski, les chaussures de golf, ou encore les fleurs pour le jardin.
À contre-courant de la mode actuelle, les créatifs ont à nouveau opté pour une ligne de toit se terminant en oblique, sacrifiant ainsi une fraction de l’espace de chargement potentiel à l’esthétique. Le sacrifice est toutefois payant: l’Audi A4Avant affiche une allure moderne, dynamique et élégante. L’on remarque en particulier, comme sur la berline, les phares bi-xénon et les feux de jour à LED en courbe. Stefan Sielaff, directeur du département de design d’Audi, n’hésite pas à qualifier les phares de microcosme, parle de « key features » et de ligne «tornade», et philosophe dans la foulée sur les arêtes tranchantes et le flux d’air, pour enfin conclure qu’un beau break est un Avant. Et il a raison!
Large éventail de choix
Au lancement sur le marché, le 25 avril 2008, Audi propose en essence le 1.8 TFSI de 160 CV ou le 3.2 FSI V6 de 265 CV, tandis qu’en diesel, les amateurs pourront choisir entre le 2.0 TDI de 143 CV et les deux 6 cylindres 2.7 TDI (190 CV) et 3.0 TDI (240 CV).
D’autres motorisations s’ajouteront au catalogue dans le courant de l’année. D’une part, un bloc d’entrée de gamme de 120 CV dérivé du 1.8 TFSI est attendu pour la fin de l’année et des 2.0 TFSI de 180 et 211 CV dès l’été 2008. D’autre part, la gamme des diesel à auto-allumage débutera également à 120 CV : le 2.0 TDI dans sa forme la plus modeste sera disponible à l’été, suivi à l’automne de la déclinaison de 170 CV.
Extrêmement civilisé
Nous avons d’ores et déjà pu mettre à l’épreuve le deux litres diesel le plus puissant. Bilan : il vaut la peine d’attendre! Au regard des modèles précédents à pompe d’injection, la nouvelle génération de diesel à rampe commune est étonnamment discrète. Le 4 cylindres remplit son office dans un style civilisé, tranquille et silencieux, développant 350 newtons-mètres à 1750 tours et accélérant jusqu’à 100 km/h en 8,6 secondes. Ses 170 CV suffisent en outre à atteindre le 222 km/h, tandis que sa consommation, indiquée sur la fiche technique à 5,8 litres, reste limitée.
Les passages de rapports s’effectuent au moyen d’une transmission manuelle à six rapports, parfaitement étagée et au maniement aisé. Le diesel incite toutefois à la paresse dans les changements de rapports, offrant une puissance suffisante dès les bas régimes pour assurer une accélération franche jusqu’à un rythme de croisière. Le turbocompresseur ne se fait plus remarquer que par un léger chuchotement et ne déplore aucun temps mort dans sa réponse, les 1,5 tonne de l’Audi s’élançant instantanément.
Dès la configuration standard, l’Avant témoigne d’un compromis satisfaisant entre sportivité et confort. Le châssis neutralise habilement les irrégularités, tandis qu’à allure soutenue, il maintient l’Audi en toute sécurité dans la trajectoire prescrite. À travers le système « Drive Select », le conducteur peut par ailleurs exercer une influence accrue en sélectionnant le mode Comfort, Auto ou Dynamic.
30.000 euros bien sonnés
Le modèle d’accès actuel, le 1.8 TFSI de 160 CV, peut être commandé dès maintenant à environ 30.000 euros et le diesel le plus avantageux, le 2.0 TDI de 143 CV, coûte quant à lui environ 32.000 euros. Le 1.8 essence de 120 CV qui sera mis sur le marché à la fin 2008 fera ensuite baisser le premier prix de la gamme à 27.500 euros. Les clients peuvent en outre choisir parmi trois gammes d’équipement, et Audi propose en plus le kit sport « S line » comprenant des jantes de 18 pouces, un abaissement du châssis, des sièges sport et une série d’ornements en aluminium.
Dans la dotation de série de toutes les A4 Avant figurent entre autres l’autoradio CD, l’ordinateur de bord, les feux antibrouillard, la climatisation automatique et les lève-vitres électriques à l’avant comme à l’arrière. Un abondant équipement de sécurité (multiples airbags, ESP et blocage de différentiel électronique) fait également partie du lot. Un supplément est par contre facturé pour les dispositifs d’assistance technique, tels que l’aide au contrôle de la trajectoire, la surveillance de l’angle mort ou la sonorisation Bang & Olufsen.
En bref
Une nouvelle vie renaît au printemps. Avec la nouvelle A4 Avant, Audi propose un modèle de haute qualité, qui plus est, à un prix raisonnable par rapport à la concurrence. L’A4 bénéficie de nombreux accessoires techniques inspirés de la catégorie supérieure et son allongement la rapproche également de sa grande sœur, l’A6. Les problèmes de place devraient être définitivement éliminés dans la nouvelle A4, et grâce à la nouvelle génération de moteurs diesel Common Rail silencieux, puissants et économiques, le break est de surcroît idéalement motorisé.
