Un successeur qui doit s’attendre à une tâche difficile, car l’A4 est un des plus grands succès du constructeur d’Ingolstadt. Afin de réitérer cette belle réussite, les ingénieurs Audi ont beaucoup travaillé et doté l’A4 de nombreux équipements dignes de la classe supérieure. Comme c’est le cas du coupé A5 – avec lequel la nouvelle A4 partage la même plate-forme – la nouvelle génération de la berline de classe moyenne se distingue de son prédécesseur par son avant modifié. Le capot a été allongé de 15 cm, le différentiel et l’accouplement ont échangé leurs places. Ce réaménagement permet d’optimiser la répartition des charges sur les essieux, ce à quoi a également contribué le déménagement de la batterie dans le coffre.
Un meilleur équilibre
Pour le conducteur, cela signifie concrètement que l’A4, disponible en version traction avant et quatre roues motrices, affiche un comportement plus dynamique dans les courbes. L’ancien modèle, uniquement disponible en traction avant, avait plutôt tendance à sous-virer, un défaut que les ingénieurs sont parfaitement parvenus à maîtriser. De même, les véhicules pourvus d’une transmission à quatre roues motrices sont sensiblement plus dynamiques, grâce à une répartition des forces axées sur l’arrière (rapport normal de 40:60 entre les essieux avant et arrière) qui permet un comportement routier plus sportif.
Le nouvel avant permet d’accroître l’empattement de 17 cm, ce qui a à son tour un effet positif sur la stabilité. En configuration de base, l’A4 a été pensée en termes de confort : la suspension est douce et on ne ressent guère les aspérités de la chaussée. La version sportive, avec des amortisseurs raccourcis, est dotée en option d’un châssis dynamique adaptatif.
À votre guise
Grâce au système baptisé ‘drive select’, la version équipée du châssis dynamique donne au conducteur le choix entre trois modes: ‘comfort’, ‘auto’et ‘dynamic’. Toutefois, même en mode confort, le châssis dynamique reste plus ferme que celui de l’A4 de base. Le système influe non seulement sur la suspension, mais modifie également l’admission des gaz, la direction assistée en fonction de la vitesse et – le cas échéant – l’échelonnement des rapports de la boîte automatique.
Et comme si le choix n’était pas encore assez vaste, vous pourrez, grâce au mode ‘individual’, établir une configuration personnelle à partir de 24 paramètres. Cependant, qu’elle soit équipée d’un châssis normal, sport ou dynamique, la nouvelle A4 convainc par sa tenue de route sûre, son bon confort et un plaisir de conduite jamais démenti.
La nouvelle direction dynamique (proposée avec le châssis dynamique) offre un confort accru et une sécurité rehaussée. L’assistance est ajustée en permanence en fonction de la vitesse à laquelle vous roulez (et du mode choisi par ‘drive select’). Lorsque vous vous garez, la direction est extrêmement directe; sur l’autoroute, le jeu est plus important, pour une question de sécurité. En outre, la direction collabore étroitement avec le système ESP, afin de le décharger d’une partie de ses tâches: les corrections nécessaires sont ainsi apportées non seulement par le système de freinage, mais aussi par des interventions directes sur la direction.
Une motorisation puissante
Afin de déplacer les 1.400 kilos de l’A4, vous avez actuellement le choix entre cinq motorisations, légèrement renforcées. Les trois diesels à auto-allumage vont du tout nouveau deux litres Common-Rail-TDI de 143 Cv au 3.0 TDI quattro de 240 Cv en passant par le 2.7 TDI (190 CV). Tant le quatre cylindres que le gros V6 sont commandés par une transmission manuelle à six rapports, le six cylindres intercalé dans la gamme disposant de série d’une transmission Multitronic.
Pour le lancement prévu cet automne, Audi offre en outre deux versions essence. Pour l’instant, le modèle le plus puissant de la gamme est le V6 265 CV qui équipe l’A4 3.2 FSI. On trouve également un 1.8 TFSI quatre cylindres de 160 CV. L’an prochain, Audi devrait élargir la palette des motorisations avec un 1.8 litre de 120 CV, un 2.0 litres de 200 CV étant prévu ultérieurement. Tout comme les diesels, les moteurs essence sont tous dotés d’une injection directe.
Petit, mais efficace
Lors du premier test, le petit modèle à essence s’est avéré souverain. Grâce au turbocompresseur, il atteint son couple maximal de 250 Nm dès 1.500 tours. Aucune trace, dès lors, de l’apathie à bas régime caractéristique des turbos. De plus, la puissance maximale est constamment disponible jusqu’à 4.500 tours. La moindre pression sur la pédale de gaz fait immédiatement rugir le moteur.
D’origine, le quatre cylindres est associé à une transmission six vitesses, même si à partir de 2008, Audi proposera – tout comme pour le six cylindres – la transmission Multitronic en option. L’A4 atteint 100 km/h en moins de 9 secondes, alors qu’Audi annonce une vitesse maximale de 225 km/h. La nouvelle A4 séduit surtout sur les longs trajets, par son comportement raffiné et son insonorisation.
Confort à l’avant
Les sièges confortables sont également une invitation aux longs voyages – du moins à l’avant. Certes, le capitonnage à l’arrière ne souffre aucune critique, mais l’espace disponible est vraiment trop restreint. En outre, la ligne du toit, oblique, limite surtout l’espace disponible au niveau de la tête. Les personnes de grande taille se sentiront sans aucun doute plus à l’aise chez les concurrents de Stuttgart. En revanche, avec ses 480 litres, le volume du coffre surpasse la concurrence.
L’aménagement intérieur proprement dit ne présente guère de surprises. La nouveauté réside dans le système de commande MMI, qui est désormais également disponible dans la classe moyenne – du moins si l’on fait l’acquisition d’un des deux systèmes de navigation proposée. Dans la grande tradition Audi, la console centrale est orientée vers le conducteur, l’ordonnancement clair des commutateurs et boutons facilitant l’utilisation. La finition et le choix des matériaux sont conformes à la catégorie, sans atteindre le niveau de l’A6, a fortiori de l’A8.
Prix: les grands écarts
En matière de prix, Audi ne se distingue guère de ses concurrents dans le segment haut de gamme. L’A4 la moins chère est disponible à partir de 29.950 euros (1.8 TFSI); pour le 1.9 TDI S Line, vous devrez débourser 29.990 euros. Les tarifs s’élèvent ensuite sans fin: pour le haut de gamme, il vous en coûtera, en équipement de base, presque 43.000 euros (essence) ou 42.540 euros (diesel).
Comme toujours chez Audi, tous les modèles sont richement équipés de série, avec notamment un radio CD, des feux de circulation diurnes (éventuellement LED selon les projecteurs), un régulateur de vitesse, les feux antibrouillard et une climatisation automatique. En option, on retrouve de nombreux extras qui étaient jusqu’à présent réservés aux classes supérieures. Ainsi, on notera, outre des projecteurs Bi-Xenon, un régulateur de vitesse commandé à distance, le système de surveillance de trajectoire latérale «lane assist» ou un système permettant de surveiller l’angle mort («side assist»).
Conclusion
Les amateurs de classe moyenne prennent de l’âge et exigent davantage d’aise – c’est la seule explication à la configuration plus confortable de la nouvelle Audi A4 par rapport à son prédécesseur. Rien à craindre cependant, les châssis plus rigides disponibles en option rappellent l’ambition du constructeur d’Ingolstadt de proposer la berline la plus sportive de la classe moyenne. Les motorisations, puissantes mais économes, s’inscrivent également dans cette philosophie. Le 1.8 TFSI testé ne consomme que 7,1 litres aux 100 kilomètres tout en affichant des performances largement suffisantes. Le 2.0 TDI se contentera même de 5,5 litres de diesel sur la même distance.