En vous présentant la nouvelle Alfa Giulietta Quadrifoglio Verde il y a un peu plus d'un mois, nous vous promettions de vous parler de la petite MiTo du même jus, elle aussi mise à jour. Son argument principal est de répondre désormais aux normes Euro 6, affichant donc des consos et émissions à la baisse. Mais pour y parvenir, Alfa joint l'utile à l'agréable…
TCT
Pour rendre un moteur moins gourmand (de 6 à 5,4 l/100) et moins "polluant" (de 139 à 124 gCO2/km) sans toucher à sa cavalerie (170 ch à 5.500 tours, 230 Nm à 2.500 tours, 250 Nm en mode Dynamic), les constructeurs bidouillent en général la gestion électronique. Un autre ingrédient de la recette est aussi une boîte retravaillée pour plus d'efficacité énergétique. Et ici, Alfa a la bonne idée de fournir d'office sur la MiTo QV sa boîte double-embrayage 6 rapports TCT. Le conducteur y gagnera donc en théorie à la pompe, et par la même occasion en conduite ludique, ne serait-ce que par le maniement de la boîte via les palettes. Y gagne-t-on en caractère? Nous le verrons plus tard.
Mais pour en finir avec les aspects rationnels, signalons que dans la catégorie et pour un prix comparable (24.990€), on peut trouver plus puissant pour moins cher (dont la formidable Ford Fiesta ST). Mais l'Alfa a pour elle un équipement de base plus généreux que la moyenne car revu à la hausse, cette boîte double-embrayage en série (seule la Skoda l'a aussi) et surtout… une petite gueule d'amour à laquelle même les alfistes les plus intransigeants ont du mal à résister. D'autant que la MiTo QV est un peu bodybuildée, mais sans la moindre vulgarité. Son kit carrosserie expressif et ses jantes 17'' montées en 215/45 renforcent la sportivité innée de ses lignes. Cochez l'option sièges sport Sabelt à coque en carbone, et vous donnerez en plus la touche finale à un habitacle qui n'est déjà pas triste.
Châssis
De ce côté, Alfa n'a rien changé par rapport à la version précédente. La MiTo la plus puissante conserve donc un comportement facilement troublé par les mauvais revêtements. Cela-dit, tout dépend du type de conducteur qu'on est. Ainsi la Clio RS par exemple repose sur un châssis exemplaire. Parfait pour faire un temps mais est-ce qu'on s'éclate vraiment? Si on voit une voiture comme une partenaire de jeu dont on doit comprendre les forces et les faiblesses, on oubliera vite le manque de caractère agressif de ce châssis, grâce entre-autres à une direction communicative, à un bon freinage et à un confort au quotidien bienvenu.
En bas et au milieu
Reste la partie la plus importante d'une Alfa: le moteur. Contrairement à la Giulietta QV qui reçoit un moteur né chez Alfa, le 1.4 de la MiTo est né Fiat et se veut donc plus polyvalent. En clair, ça signifie qu'il est d'une très belle disponibilité à bas régime, qu'il peut même être d'une étonnante vivacité entre 2.500 et 4.000, mais que les régimes au-delà de 4.500, c'est pas vraiment sa tasse de thé. C'est vrai, il y chante bien à travers ses échappements aux notes sportives, mais il ne pousse plus avec tant de conviction, et la TCT n'apporte finalement pas grand-chose. On note aussi une différence frappante dans sa façon d'envoyer selon le mode choisi sur la gestion DNA: plutôt éteint et anonyme en mode Normal, très joyeux en mode Dynamic. Au fond, ce DNA est un gadget amusant pour les conducteurs normaux qui veulent s'encanailler de temps à autre mais pour les conducteurs plus connaisseurs, c'est un gadget tout court. Donnez-nous une configuration unique (Dynamic bien sûr) et on se débrouillera très bien.