Prise de contact: Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio Verde – La souche la plus virulente du virus

Le premier constat, c'est que la Quadrifoglio est comme les autres Giulia : belle, plus encore en vrai qu'en images, et que ce n'est pas aux Italiens qu'on peut donner des leçons de beau. Car malgré les modifications esthétiques visant à lui donner plus d'assise et plus d'appuis à grande vitesse (spoiler de coffre en carbone, diffuseur, jupes latérales modifiées et même petits déflecteurs sur celles-ci), la Quadrifoglio n'est curieusement pas "too much", tout en étant plus flamboyante qu'une Mercedes AMG, une Audi RS ou une BMW M.

Limite électronique de quoi ?

Pièce maîtresse de la Quadrifoglio évidemment, son V6 2.9 biturbo, mis au point en étroite collaboration avec Ferrari. Mais Alfa insiste : c'est un moteur Alfa ! Outre ses 510 ch, il lâche 600 Nm dès 2.500 tours, le tout en direction du train arrière à travers une boite manuelle 6 ou auto 8 (aussi rapide qu'une double-embrayage en conduite sportive, bien plus confortable en conduite coulée) et un arbre de transmission en carbone. La Giulia tue le 0-100 en 3,9 secondes, et a surtout oublié de signer le pacte de non-agression qui lie le Big 3 allemand. Limite électronique à 250 km/h ? Ha ha ha ! Disons plutôt 307 km/h ! Et pour en finir avec les chiffres, sachez que la Quadrifoglio est homologuée à 8,2 l/100 km et 189 gCO2/km (boîte auto), ce qui est plutôt raisonnable pour une auto de cette trempe.

Peperoncino

Et enfin nous y voici : la Quadrifoglio, sur circuit ! Première impression, tandis qu'on démarre relativement en douceur pour prendre ses marques : cette Giulia offre des sensations identiques à celles des autres Giulia : le sentiment de légèreté (1.500 kg, ce n'est de fait pas bien lourd), la direction magique de précision et de communicativité, le répondant de la pédale de droite… La saveur est la même, mais avec beaucoup plus de peperoncini.

Dès qu'on chatouille le moteur, il répond, il parle fort (mon dieu cette voix !) et avec les mains. Bref, il s'exprime comme un Rital : avec beaucoup d'enthousiasme, mais sans jamais se montrer brutal. On peut donc très facilement doser l'accélération, et jouer avec ce mode qu'on ne trouve pas sur le sélecteur DNA des autres Giulia : le mode Race. Vous dire qu'on perçoit de grosses différences dans la réponse d'accélérateur (déjà sensible), dans la direction (déjà parfaite) ou dans l'amortissement (pas piloté) serait mentir. Par contre, ce mode déconnecte contrôle de traction et ESP, ce qui veut dire que si on utilise bien l'équilibre parfait de la Giulia, qu'on balance bien en entrée de virage le train arrière qui ne demande que ça, qu'on remet juste ce qu'il faut de gaz au bon moment, le différentiel autobloquant fait le reste et on contrôle un beau, long drift du bout du pied droit.

Cela dit, en mode Dynamic (aides actives), c'est déjà furieusement bien. Car ces aides interviennent de façon très progressive, et s'effacent une fois l'erreur corrigée de façon tout aussi progressive. Si bien qu'on a l'impression d'avoir sauvé le coup soi-même. Et quand on tente de faire un tour "propre", on prend le temps d'apprécier un châssis purement mécanique qui ne compte que sur lui-même pour gérer les irrégularités du sol. Et sentir ce travail du châssis, ses recherches d'appuis, les petits mouvements de caisse un brin nerveux que cela implique, tout ça donne l'agréable sensation qu'on vit au cœur même de le Giulia. Comment ne pas aimer ?

L'Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio Verde propose ses 510 ch, sa musicalité, son caractère et sa beauté à partir de 79.000€. Vous propose ? On a presqu'envie de dire "vous fait cadeau".