Derrière les sièges, il n'y a qu'un modeste moteur 1.8. Mais il se fait entendre comme un grand. Le son de la mécanique est en effet à la hauteur du look agressif de la 4C, nom qui signifie "4 cylindres".
A bord, on profite largement de la voix du moteur, qu'on emporte avec soi comme un sac à dos, position de la mécanique oblige. On entend tout vivre: moteur, boîte, même les soupapes! C'est délicieusement sportif, mais il faut avouer que ça peut aussi s'avérer fatiguant. Peut-être d'ailleurs qu'on aurait préféré un peu plus de filtrage. Cela dit, il est vrai que notre voiture d'essai était équipée du pack sport, caractérisé par un filtrage un peu plus sportif.
Plus de bruit, moins de confort
Ce pack sport se compose aussi de plus grandes roues et d'un amortissement plus ferme qui met votre dos à rude épreuve. Par ailleurs, avoir suivi quelques sessions de yoga ne sera pas inutile au moment de s'installer à bord. Même le passager devra consentir certains efforts pour prendre place dans son siège non réglable. Mais soit, dans une auto longue de 3,99 m et haute de 1,18 m, y a pas de miracles. Dans son combat contre le poids, Alfa a volontiers cédé quelques points dans le domaine de la finition. Ca pourrait être mieux… La cure d'amaigrissement a donc quelque chose d'extrême. Le coffre avant par exemple n'a même pas droit aux vérins hydrauliques. Assistance de direction? Point de trace.
Explosive
Mais ces "sacrifices" prennent tout leur sens dès qu'on se lance sur la route. 4,5 secondes après s'être lancé pour être précis, temps qu'il faut à la voiture pour atteindre 100 km/h. La vitesse de pointe est de 250 km/h. Mais attends… 4,5 secondes, c'est plus d'une seconde plus rapide qu'une Porsche Cayman pour le même exercice, ça! Difficile de croire que la 4C se contente d'un simple 1.8 qui revendique "seulement" 240 ch et 350 Nm.
Ce 1.8 – 1.750 en langue Alfa – est déjà bien connu, mais il est pourtant tout nouveau. Car Alfa le construit ici intégralement en aluminium, en a changé d'innombrables éléments et a ouvert en grand les bronches du turbo.
Moins de 900 kg
A vide – comprenez sans huile et sans essence – la 4C revendique 895 kg sur la balance. En ordre de marche, on est donc vite à la tonne. Mais malgré ça, la voiture reste une plume. Une légèreté qu'elle doit à un châssis entièrement en carbone – assemblé à Modène par Maserati – qui ne pèse que 65 kg, mais implique une production limitée à 3.500 exemplaires par an.
Chirurgicale
Un poids plume, un moteur en position centrale et une direction non-assistée. Tout est réuni pour que la 4C soit une sportive idéale à conduire. Et elle ne déçoit pas. Elle taille la route au bistouri, répond instantanément au moindre ordre donné à la direction et ne dévie pas d'un millimètre de la trajectoire désirée. Sur route ouverte, impossible de trouver ses limites. Lui reprocher quelque chose? Peut-être que la moyenne annoncée de 6,8 l/100 km soit inatteignable.
La boîte 6 à double embrayage propose les modes classiques "Normal", "Dynamique" et "Mais quel temps pourri!". Mais pour la première fois, Alfa ajoute un mode: "Race"! Mieux vaut ne le sélectionner qu'en conditions de course, car l'ESP est alors pour ainsi dire neutralisé et les passages de rapports sont encore plus fulgurants. Ajoutez le Launch Control, et vous obtenez des démarrages quasi parfaits.
Bonne nouvelle: avec une facture de base de 51.500€, la 4C n'est pas désespérément inaccessible. Mauvaise nouvelle: elle ne sera produite qu'à 3.500 exemplaires chaque année. Il faudra donc beaucoup de chance ou d'excellentes relations pour en dégoter une. En Europe, seules 1.000 4C par an seront disponibles. La course au bon de commande débutera en octobre et le délai d'attente est déjà de six mois.