Un an tout juste après son lancement, Abarth kidnappe la 500C pour lui injecter des anabolisants et lui faire subir quelques retouches esthétiques. Parmi celles-ci, un choix de deux carrosseries… bicolores.
Effet garanti ! Ces 500C bodybuildées, noir/blanc ou gris clair/gris foncé, posées sur des jantes blanches à gros cache-moyeu noir ont un pouvoir d'attraction colossal. C'est une Abarth, l'agressivité est donc affirmée. Mais c'est d'abord une 500, cette agressivité n'est donc jamais premier degré. Dans l'habitacle, ce sont surtout les sièges sport qui soulignent le caractère sportif.
La meilleure façon de commenter son look, c'est en fait en imaginant le propriétaire d'une Abarth 500C qui, durant de longues semaines, se retournera sur sa voiture en rentrant à la maison.
Comme Ferrari
Le moteur est le même que dans l'Abarth 500: le 1.4 turbo de 140 ch qui aime la zone rouge. Ici par contre, la sonorité de l'échappement semble encore plus enragée. Mais la grande nouveauté, c'est l'apparition d'une boite robotisée. Il s'agit de la DFN 5 rapports du groupe Fiat (target=undefined), relevée au venin de scorpion. Sur la console centrale, à la place du levier, il y a quatre boutons: l'Abarth 500C se la joue Ferrari! Cette boîte arrivera plus tard sur l'Abarth 500 berline, et la cabriorecevra la manuelle classique.
Deux, c'est mieux que un
On nous le promet chez Abarth: puisque le cabrio est plus destiné à la promenade (et aux femmes), l'amortissement est volontairement plus confortable que dans la 500. Ayant pris la voiture en main sur le circuit privé de Fiat dont le revêtement est presque parfait, difficile de le confirmer. Mais admettons.
C'est surtout au-delà de 3 000 tours que le moteur "se fâche" pour aller chercher ses 140 ch. Avant ça, le couple de 200 Nm (en mode sport, 180 en mode normal) arrive vers 2 000 tours. Il ne nous a pas collé au siège, mais il nous a tout de même donné un large sourire. Et puis ce moteur profite du poids mesuré de la voiture: 930 kg. Résultat, le 0-100 en un honnête 7,9 secondes et 205 km/h en pointe. Par contre ne rêvez pas: vous n'atteindrez jamais les 6,5l/100 annoncés (CO2: 155g/km). Surtout si vous cédez à la tentation omniprésente de cravacher cette petite aguicheuse.
Depuis la naissance de la boîte robotisée Fiat, il y a eu la généralisation des double embrayage, type DSG. Celle de l'Abarth a donc pris un gros coup de vieux. Mais il faut lui reconnaître une vraie réactivité en conduite sportive, et nous adorons surtout le fait qu'en mode manuel, elle ne passe au rapport supérieur si on ne lui demande pas.
Schizophrène
Côté comportement, la voiture à deux personnalités. Si on roule vite, elle tient très joliment les trajectoires, elle se déporte juste un peu dans les courbes rapides. Grâce à l'ESP et au TTC (différentiel électronique sur le train avant qui a l'effet secondaire de surchauffer les freins en conduite très sportive), la motricité en sortie de courbe est bonne. Ces systèmes sont d'ailleurs si peu intrusifs que le seul indice de leur action, c'est le témoin au tableau de bord.
Attaquez fort, et là la voiture devient comme un chiot mal éduqué. Il faut la tenir, être très vigilant. Si on maîtrise vraiment la glisse, on adore. Sinon, on imagine parfaitement la voiture piéger un conducteur trop sûr de lui dans un virage rapide et bosselé. Pas forcément bosselé, d'ailleurs…
En clair, l'Abarth 500C a du caractère, ce qui assez rare aujourd'hui pour s'en priver. Mais pour bien profiter de cette voiture, il faut savoir où s'arrêter ou avoir beaucoup de talent. Reste qu'à 21 200€, l'Abarth 500C est à la fois une boule de fun et votre tenue la plus fashion. Toute résistance est inutile.