Vous le savez maintenant, nous avons adoré la Fiat 124 Spider pour des tas de raisons, allant du design aux sensations de conduite. Logiquement donc, nous ne pourrions qu'aimer sa sœur au look et au caractère plus méchant, plus sportif. Sauf que la plus sage des deux a bien fait ses devoirs. La plus exubérante par contre a peut-être passé un peu trop de temps à se maquiller.
Craintes
Pour tous vous dire, nous avons même commencé par avoir des craintes concernant la Fiat 124 Spider, car les essais ont débuté par l'Abarth à boîte automatique 6 rapports. Sur le papier, le 1.4 de 170 ch et 250 Nm (contre 140 ch et 240 Nm pour la Fiat) promettent à priori bien du plaisir, et il devrait en être de même pour le châssis, qu'Abarth a coutume de régler plutôt ferme et mordant. Et puis là, sur la route, la cata! Une voiture presque poussive, une boîte lente et de sérieux trous entre les rapports, un châssis qui s'écrase en virages et au freinage, sans vraiment nuire à la tenue de route mais beaucoup aux sensations sportives. Pour ce qui est de la pêche, nous avons vite pointé la boîte auto qui garde, à vue de nez, 30% de la puissance pour elle. Pour le châssis par contre, nous étions perplexes. Pensée généralisée parmi les journalistes présents: euh, c'est ça, la 124 Spider? Une chose que la voiture faisait bien, c'est donner de la voix. Ca, l'échappement Abarth, c'est expressif et ça place l'ambiance.
Puis nous avons essayé la version à boîte manuelle 6. Et là, sur la route… Ouf! On commence à respirer. Plus du tout la même voiture. Les 170 ch sont retrouvés, les performances sont plus en accord avec la bande sonore Heavy Metal, les montées en régimes sont beaucoup plus franches et même le châssis semble retrouver des couleurs. On touche enfin à la sportivité qu'on attend d'une Abarth… mais on n'y est pas encore tout à fait.
Prova
Un indice aurait dû nous mettre la puce à l'oreille. Alors que les Fiat 124 Spider étaient présentes en nombre et immatriculées normalement, les Abarth étaient trois (deux boîtes auto, une manuelle) et portaient des plaques "Prova", qu'on utilise en Italie pour les voitures en cours de développement ou de démonstration. Plus tard, on nous confirmera que les voitures sont des prototypes. Bref, l'Abarth 124 Spider n'est pas encore finie et il reste pas mal de travail de mise au point avant son lancement à l'automne prochain. Ces essais étaient donc une sorte de cadeau bonus que nous faisait le constructeur, avant les vrais essais de la 124 façon Fiat. Qui, vous le savez, nous a complètement rassurés.
Premières conclusions
Tout en sachant que l'Abarth 124 Spider n'est pas achevée, nous pouvons déjà tirer l'une ou l'autre conclusion. Primo, La boîte auto est à notre avis destinée au marché américain et il faudrait un miracle pour la rendre aussi efficace que nécessaire pour l'Europe. Mais les miracles arrivent… Secundo, si la version manuelle progresse encore un peu, on aura là un méchant petit roadster qui trouvera bien sa place parmi la douce Fiat 124 Spider et la gentiment sportive Mazda MX
Mais Mademoiselle Abarth, vous viendrez repasser la session de septembre.
Abarth 124 Spider |
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4 cylindres turbo, 1.368cc |
170 ch à 5.500 t/min |
250 Nm à 2.500 t/min |
Pointe: 232 km/h |
0-100 km/h: 6,8 sec |
Conso: 6,4 l/100 km |
CO2: 148 g/km |
Prix encore inconnu |