Le croirez-vous? Cette auto accuse vingt-cinq ans. Pourtant, elle dépareille à peine sur nos routes. Voilà la grande force de la Peugeot 205 GTI: avoir su traverser les époques sans jamais vraiment paraître démodée. Sauf l’intérieur, qui mélange savamment le rouge et le noir dans une ambiance très «française des années 1980» à base de plastiques rigides assemblés au petit bonheur. Il y a de la vie là-dedans…
Laquelle choisir ?
Commercialisée en version 1.6 de 105 ch, elle passe à 115 ch en mars 1986. La gamme se complète ensuite de la 1.9 130 ch en septembre 1986, que l’on reconnaît au premier coup d’œil avec ses jantes en alliage de 15 pouces. En 1988, l’intérieur est remodelé (tableau de bord redessiné notamment) et en 1991 apparaît la «phase 2» que l’on reconnaît à ses clignotants blancs, ses feux arrière rouge et noir fumé, ses plastiques intérieurs noirs et ses nouvelles garnitures de sièges.
A conduire
Dans tous les cas, il n’y a pas de déception au moment de prendre le volant, hormis la direction, le plus souvent non assistée (c’était une option) et donc lourde en manœuvres. Une fois en route, avec moins de 900 kg sur la balance (pour info, la Peugeot 207 RC pèse aujourd’hui 400 kg de plus), un train avant rivé au sol et un arrière plutôt mobile, on ne s’ennuie jamais. Plus joueuses avec leur moteur prompt à monter dans les tours (rupteur à 6900 tr/min pour la 115 ch), les 1.6 s’avèrent aussi moins coupleuses et globalement moins efficaces que les 1.9. Elles se révèlent également plus difficiles à dénicher dans les petites annonces.
Faiblesses d’usage
Très fiables, les 205 GTI ont pour la plupart été usées jusqu’à la corde par leurs propriétaires successifs. Sans parler des autos victimes du tuning sauvage ou de celles qui ont tâté du talus d’un peu trop près, il devient très compliqué de trouver un exemplaire d’origine sain et avec un entretien suivi. Parmi les maladies connues, le train arrière a tendance à s’affaisser (il faut alors le refaire), les bas de caisse (en amont des roues arrière) à rouiller et le siège conducteur à s’user au niveau des bourrelets gauche. Côté mécanique, c’est du costaud: 200, voire 300000 km sans intervention majeure ne lui font pas peur. Toutefois, le ralenti manifeste une tendance à jouer au yo-yo et l’injection s’encrasse en ville, occasionnant à-coups et calages intempestifs.
En acheter une aujourd’hui
Excellente idée! Comptez de 3 à 5000 € pour un beau spécimen, une 1.9 cotant logiquement davantage qu’une 1.6. L’entretien s’avère basique (vidange tous les 10000 km en alternance avec une révision plus approfondie tous les 20000 km, changement de la courroie de distribution tous les 80000 km) et les pièces restent bon marché. Côté consommations, tablez sur 7 à 10 l/100 km en fonction de votre utilisation. Parmi les équipements à privilégier: le pack électrique (condamnation centralisée et vitres électriques), la direction assistée et le très agréable toit ouvrant panoramique. Ainsi gréée, une 205 GTI se révèle une compagne tout à fait recommandable au quotidien tout en offrant des sensations pures.