Heureusement d’ailleurs, cela nous donne l’occasion de débattre de la dernière création de Mercedes. Le bataillon des relations publiques de Daimler au grand complet s’est déplacé du Neckar à la Spree pour présenter la nouvelle CLC dans le cadre de la Fashion Week, un événement naturellement sponsorisé par Mercedes. À leurs dires, ce coupé n’incarne pas seulement le troisième dérivé de la série des Classe C, mais la nouvelle étoile dans le firmament du constructeur. La remplaçante de la peu populaire Classe C Coupé Sport devrait enfin procurer un avant-goût irrésistible de la marque à l’étoile.
Échec sur le marché
Avec 320.000 exemplaires seulement vendus dans le monde, l’ancien modèle n’a certainement pas battu un record commercial dans le portefeuille Mercedes. Le taux de séduction de 70% plaide par contre en faveur du concept. Ainsi, parmi les acheteurs de la Coupé Sport, plus de deux sur trois ne roulaient pas en Mercedes auparavant et deux tiers également ont à nouveau opté pour une Daimler lorsqu’ils ont changé de véhicule. La raison était suffisante pour remettre au goût du jour cet aimant à clientèle.
Mais la CLC est-elle réellement neuve? C’est là que commence la polémique sur la définition de ce qualificatif d’apparence inoffensive. En effet, le modèle qui a été dévoilé au public rassemblé en masse aux côtés du gratin mondain, dans un spectacle époustouflant, au milieu de mannequins tirés à quatre épingles, repose sur la même plate-forme que son prédécesseur. Même si Mercedes évoque plus de 1.100 modifications, ce sont surtout le nom et l’optique qui distinguent les deux générations.
Traits de parenté
Oublié le temps des arrondis plantureux, l’avant s’aligne sur le reste de la famille. Les phares en forme de billots encadrent une calandre surdimensionnée qui, comme sur la version Avantgarde du break et de la berline, accueille une étoile de la taille d’une assiette. En conjonction avec le nouveau tablier, la CLC acquiert ainsi un visage d’une prestance supérieure à la Coupé Sport.
L’émotion faiblit toutefois à mesure que le regard se dirige vers l’arrière. La ligne latérale du coupé de 4,45 mètres est pratiquement inchangée, se redressant abruptement à son extrémité pour se terminer par un léger débordement. Rien de grave si ce n’était ces feux arrière grossiers qui, alliés à un bandeau LED faisant office de troisième feu stop, semblent plutôt sortis d’un catalogue de tuning que d’un travail d’usine.
L’intérieur ne bénéficie également que d’améliorations limitées. Le conducteur et le passager avant se réjouiront principalement des sièges aux contours plus marqués, tandis que l’i-génération appréciera le nouveau système audio avec connexion pour iPod et disque dur. Si certains amateurs estiment que le surplus de garnitures en aluminium et de listels décoratifs n’est pas assez sportif, ils peuvent encore y ajouter le Pack Sport en option: les jantes 18 pouces, un châssis abaissé et la direction directe devraient accentuer la dynamique routière.
Moteurs connus
Le choix des motorisations n’est pas non plus vraiment innovant. Daimler propose pour la CLC les moteurs de sa devancière, et même pas ceux de la nouvelle Classe C. Seul le Kompressor de 2 litres voit sa puissance augmentée de 20 CV, atteignant 183 CV. Il est entouré d’un côté par le CLC 180 de 143 CV et de l’autre par le CLC 230 de 204 CV et le CLC 350 de 272 CV.
La Coupé Sport reste également fidèle à ses deux diesel, dont le CLC 200 CDI développe 122 CV et le CLC 220 CDI 150 CV. À titre de comparaison, les deux moteurs produisent respectivement 136 et 170 CV dans la nouvelle Classe C. La consommation a toutefois été optimisée pour les moteurs et elle devrait être réduite dans une mesure allant jusqu’à 11%. Les présentateurs n’ont pas précisé si la CLC serait dotée de nouveaux moteurs, et le cas échéant, quand. L’on ignore également si un moteur essence à injection directe, tel qu’il a été monté à une époque dans la Coupé Sport, est prévu.
Concurrence classique inexistante
Mais qui sont ces nouveaux conducteurs Mercedes que la CLC doit appâter? A Stuttgart, on mise sur une clientèle jeune, même si les retraités formaient la majorité des acquéreurs du modèle précédent. Les directeurs commerciaux ont pris conscience que la CLC ne dissuadera personne d’acheter une BMW Série 3 Coupé. La rivalité classique dans la catégorie entre l’Audi A4, la BMW Série 3 et la Mercedes Classe C est donc interrompue, la CLC s’opposant plutôt à l’A3 et à la Série 1.
Afin de donner aux clients l’envie irrépressible de goûter à la marque, la CLC est affichée à un prix nettement inférieur à la berline. Klaus Meier, responsable des ventes, entend ferrer les curieux avec «un tout petit plus de 28.000 euros», soit près de 2.000 euros de moins que la berline et quelques centaines seulement de plus que l’ancienne Coupé Sport. Personne ne remarquera au cours de la soirée de gala que la Classe A coûte pour sa part moins de 20.000 euros…
En bref
Comment faire du neuf avec du vieux! Sur le plan technique, la Coupé Sport sort pratiquement inchangée de ce rafraîchissement, tandis que les nouveautés esthétiques confèrent à la deux places une apparence sensiblement plus affirmée. Le design radical du hayon ne plaira pas à tout le monde, mais c’était déjà le cas pour le modèle précédent. Il reste à espérer que la CLC ne sera pas grevée de maladies de jeunesse- il est vrai qu’elle devrait avoir dépassé la crise de l’adolescence…