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Les faits d'arme de Ferdinand Piëch

Ferdinand Piëch est décédé ce 26 août en Bavière, à 82 ans. Celui qu'on appelait "The Great Dictator" avait fait de Volkswagen une entreprise de rang mondial, mais avait aussi instauré un climat qui a conduit au Dieselgate. Voici quelques-uns de ses principaux faits d'armes, positifs comme négatifs.

Autrichien de naissance, Ferdinand Piëch est un membre de la dynastie Porsche. Son grand-père n'était autre que Ferdinand Porsche, patriarche de la dynastie, mais pas fondateur de la marque. Ce rôle est celui de Ferry Porsche, fils de Ferdinand Porsche et oncle de Ferdinand Piëch. Anton, le père Piëch, était le gendre de Ferdinand Porsche, ayant épousé Louise Porsche, fille de Ferdinand et sœur de Ferry. Ci-dessous, on peut voir Ferdinand Porsche avec à gauche son petit-fils Ferdinand "Butzi" Porsche (qui allait plus tard développer la 911) et à droite son autre petit-fils, le jeune Ferdinand Piëch. Mais les rapports entre Piëch et la famille Porsche ne furent jamais très bons. Lorsque Porsche (le constructeur) tenta d'absorber Volkswagen en 2014, Ferdinand Piëch, alors CEO de VW, s'opposa au projet et joua de toute son influence pour finalement intégrer Porsche au groupe VW. Piëch était un véritable funambule, et ses décisions étaient souvent risquées, au point de mettre l'entreprise en péril.

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Porsche 917 : "Mon plus gros impair"

Ferdinand Piëch débuta sa carrière de jeune ingénieur chez Porsche. Il travailla d'abord sur la 911, avant de rapidement intégrer le département compétition. A la tête de ce département à seulement 30 ans, il "oublia" de mentionner en 1969 qu'il développait la 917, la Porsche de course la plus puissante de l'histoire. Son but : offrir à la marque sa première victoire aux 24 Heures du Mans, toutes catégories confondues. Mais les coûts de développement de la 917 furent si élevés qu'ils engloutirent presque tout le budget compétition, et même l'avenir de la marque tout entière aurait été en péril si la 917 avait été un échec. Au début, la voiture était loin d'être parfaite, mais elle progressa rapidement. En 1970, Piëch réalisa son rêve au Mans grâce à la Porsche 917, qui allait bientôt figurer parmi les meilleures voitures de course de tous les temps. Piëch eut plus tard l'honnêteté d'admettre que sa décision avait été "l'un des plus gros impairs de ma carrière". Mais c'est pourtant cette décision qui installa définitivement le statut de Porsche en tant que constructeur de voitures de sport.

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Audi Quattro : les quatre roues motrices pour une voiture non tout-terrain

Avant, quatre roues motrices était ce dont on avait besoin pour rouler dans les bois. Un truc de Jeep ou de tracteur, mais pas de voiture normale. Piëch – qui était entretemps passé chez Audi – imagina pourtant que la transmission intégrale qui donnait au tout-terrain Iltis un avantage dans la neige, pouvait aussi apporter quelque chose sur la route. Il voyait en la transmission intégrale "quattro" un argument de vente pour Audi. Mieux : il obtint de la fédération de sport automobile l'autorisation de participer au Championnat du Monde des Rallyes avec un projet Audi de voiture à quatre roues motrices. Là encore, il fallut un peu de temps à l'Audi Quattro pour acquérir la fiabilité, mais elle fut ensuite aussi imbattable que l'avait été la Porsche 917 en son temps. Désormais, tout le monde savait qui était Audi, et ce qu'était le Quattro. Et c'est encore le cas aujourd'hui. Clairement, ce fut une étape essentielle dans la mutation premium d'Audi.

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La VW "1 litre" : encore d'actualité

Laissons de côté la Phaeton, qui fut l'un des plus grands flops de VW, pour nous intéresser plutôt à la 1L. La voiture est née du désir de Piëch de savoir si une consommation inférieure à 1 l/100 km était possible. Une pensée radicale demande des solutions radicales : ainsi fut créée une voiture dotée de deux places en tandem, et pesant à vide à peine 390 kg. Ses lignes aérodynamiques sont plus fluides que la coiffure de Cristiano Ronaldo. Son moteur monocylindre turbodiesel de 299 cc délivre – hum hum – 8,5 ch. Piëch conduisit lui-même la 1L à une assemblée annuelle de VW, avec une moyenne de 0,89 l/100 km, et à une vitesse moyenne de 72 km/h. La 1L donna dans la foulée naissance à la XL1, un peu plus grande, dont VW a vendu 200 exemplaires à 110.000€ pièce. Un engin qui prouve que la poursuite de l'efficacité énergétique des moteurs à combustion est encore loin d'être terminée, même si elle semble actuellement très secondaire pour les constructeurs.

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Bugatti Beyron : vendre à perte

Ferdinand Piëch a réuni en un seul groupe géant les marques VW, Audi, Porsche, Seat, Skoda, Bentley, Lamborghini et Bugatti. Bugatti devait devenir le joyau de la couronne, qu'importe le prix. Pour cela, il fallait que la Veyron revendique plus de 1.000 ch, et dépasse les 400 km/h en pointe. Et tout devait être mis en œuvre pour y arriver. Avec un tarif de 1,1 million de dollars, la Veyron était une voiture incroyablement chère. Et pourtant… Bugatti perdit de l'argent sur chaque exemplaire vendu. Les coûts de développement nécessaires à relever tous ces défis avaient été si élevés qu'au final, on estime entre 4 et 6 millions de dollars les pertes enregistrées par le constructeur… sur chaque Veyron construite.

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Dieselgate

Il est clair que Ferdinand Piëch peut être vu comme l'homme qui fit de Volkswagen le géant mondial que l'on connaît aujourd'hui. Mais en même temps, il instaura une culture d'entreprise faite de stress, et dans laquelle le mot "impossible" n'existait pas. Et même si Ferdinand Piëch ne donna évidemment pas son accord direct, c'est bien cette culture anxiogène qui poussa les ingénieurs à adopter le software tricheur lorsqu'il s'avéra que leurs moteurs diesel ne répondraient pas aux normes d'émission américaines. Ce software était capable d'identifier une situation de test, et c'est seulement dans cette situation que le moteur pouvait atteindre les objectifs américains. Le poteau rose fut découvert lorsqu'une ONG américaine mena ses propres tests sur la route. A ce jour, le Dieselgate a déjà coûté plus 12 milliards à VW, et c'est loin d'être fini. Après cela, le moteur diesel devint subitement un paria. Quant à Ferdinand Piëch, il a l'excuse d'avoir quitté le Groupe VW juste avant que cette crise éclate.

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Le monde vient donc de perdre un dictateur génial, dont l'héritage est immense, par ses côtés positifs autant que négatifs. Piëch est décédé après un malaise survenu le 25 août, lors d'un repas au restaurant avec sa compagne Ursula. Ferdinand Piëch a eu 12 enfants de 4 épouses différentes.

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Prêt pour la prochaine étape

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