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Interview: Seat, Andreas Offerman – "Il y aura un petit SUV sous l'Ateca"

"Selon les prévisions les plus prudentes, le SUV Ateca fera grimper nos ventes de 10%. Et suivra un autre SUV plus petit que l'Ateca, dont le potentiel est le même.

Et nous allons aussi lancer deux autres nouveaux modèles." Andreas Offerman, vice-président Sales & Marketing Seat, voit l'avenir avec optimisme. Pourquoi le SUV Seat s'est-il fait attendre si longtemps?

"Quand je suis arrivé chez Seat il y a deux ans et demi, il y avait des discussions dans l'entreprise quant à savoir si la marque avait ou non besoin d'un SUV. A l'époque, il y en avait déjà beaucoup dans le groupe et la question de la cannibalisation en interne se posait. Mais en deux ans et demi, la confiance en Seat a sensiblement augmenté et c'est pourquoi l'ancien grand patron de VW, Martin Winterkom, a finalement donné son feu vert à un SUV (l'Ateca, ndlr) chez Seat."

Ca doit être dur pour une marque d'être constamment en proie au doute.

"C'est en effet très compliqué (rire). Mais je suis sûr que nous pourrons nous revoir dans cinq ans pour discuter de la réussite qu'est Seat. Pourquoi? Parce que nous somme à la veille de la plus grande offensive produit jamais connue par la marque. Ca commencera par notre SUV Ateca, cet été, qui deviendra notre troisième grand pilier. Ensuite, il y aura son petit frère. Au total, dans les deux ans et demi à venir, nous allons lancer quatre nouveaux modèles."

Quels sont les chiffres de productions que vise Seat d'ici à 2018?

"Ca, je ne vous le dirai pas mais je peux vous dire que d'ici là, Seat jouera dans une autre catégorie. Et ce n'est pas un discours marketing, mais bien les suites de notre offensive produit. Chaque voiture que nous ajouterons à notre gamme fera croitre nos ventes. Et on ne parlera pas de 20.000 à 30.000 voitures, mais de bien plus. Et même s'il ne s'agit "que" de 40.000 voitures, cela représentera pour nous une progression de 10%. Le segment de l'Ateca représente actuellement 2,5 millions de voitures par an. Donc même si nous en restons à notre part de marché actuelle de 2,5%, cela sera déjà très important pour nous (62.000 véhicules, ndlr). Un petit SUV a la faculté de nous donner ce genre d'impulsion. Ce n'est pas un plan tiré sur la comète, c'est la stricte réalité. Seat va être une entreprise à succès. La différence entre nous et nos concurrents, c'est que nous sommes membre du Groupe VW. Nous partageons des plateformes, de la technologie, des moteurs, des boîtes de vitesse… Autant de choses que nous ne devons pas développer que pour nous, et qui nous permettent de choisir "à la carte" ce dont nous avons besoin."

Y compris la technologie hybride plug-in?

"Cela va de soi. Et la technologie 100% électrique aussi. Nous-mêmes avons des moyens limités, et nous avons en ce moment des choses plus urgentes à faire que de la voiture électrique. Mais quand le marché sera vraiment prêt, ce sera très facile pour nous d'implanter les technologies d'une VW e-Up ou d'une e-Golf dans une Seat e-Mii ou une e-Leon. Ce ne sera pas une question d'années, mais de mois."

Seat va-t-elle se cantonner à l'Europe?

"Non, d'ailleurs nous vendons déjà 15% de notre production en dehors de l'Europe. Dans une année normale, nous faisons 25.000 voitures au Mexique, 20.000 en Algérie, 17.000 en Turquie et 7.000 en Israël. Comme tout le monde, nous regardons évidemment vers la Chine. Nous y avons mené une expérience et nous en tirons actuellement les conclusions. Nous savons déjà qu'il faut produire localement. L'importation ne fonctionne pas, là-bas. Or encore une fois, nos moyens sont limités. Cela dit, on ne peut pas tourner le dos à un marché croissant en passe d'atteindre 2,5 millions de voitures par an. Mais actuellement, nous n'avons aucun projet quant à la production en Chine."

Comment voyez-vous évoluer le marché européen dans les années à venir?

"D'après moi, les ventes vont rester à leur niveau actuel. Ce sera un "Zero Game". La progression des uns se fera forcément aux dépens des autres. Mais notre portefeuille de produits est fort donc je ne m'en fais pas."

Seat a-t-elle du aussi se réorganiser suite au scandale VW?

"Le seul grand changement des six derniers mois chez nous a été le passage de relais au poste de CEO de Jürgen Stackmann à Luca de Meo. Mais ça n'a rien à voir avec l'affaire, ce changement était prévu. L'impact du scandale sur nos ventes est difficile à estimer. Combien de voitures en plus aurions-nous vendues sans cela? Mon sentiment, c'est qu'en effet, ce scandale ne nous a pas aidés mais il n'a pas non plus handicapé nos ventes de façon perceptible. Après tout, c'était le scandale VW, pas le scandale Seat. Finalement, VW est notre fournisseur et c'est comme cela que le public et les média le voyaient aussi. Raison pour laquelle je pense que l'impact sur nos ventes a été marginal."

Que va faire Luca de Meo chez Seat?

"Pour le moment, il est très prudent et se contente d'observer. De ses observations naîtront des conclusions et il prendra conseil avant de changer quoi que ce soit. Mais le fait est qu'il est l'un des meilleurs hommes de "Sales & Marketing" de notre industrie."

Ce qui doit vous réjouir…

"Ca donne en effet à la marque une excellente exposition. Mais cette exposition peut aussi être gênante (rire). Avec Stackmann et de Meo, Seat était et sera dirigée par deux des hommes les plus compétents de toute l'Europe en matière de Sales & Marketing. de Meo amène une nouvelle vision chez Seat, mais les effets se feront encore attendre. Nous avons discuté de notre vision à long terme pour la période de 2020 à 2025. La première partie, donc les trente mois à venir, est déjà fixée. Ce qui viendra après, c'est le job de Luca. Il est ouvert, il a l'esprit d'équipe et il partagera sa vision avec tout le Conseil d'Administration."

Prêt pour la prochaine étape

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