Puis son identité fut révélée, et il dut alors revenir à ses premières occupations: la course et les cascades pour le cinéma. Ben Collins vient de publier un ouvrage dans lequel il donne des astuces de conduite: "How To Drive". Ben Collins a connu des années difficiles. Dès qu'il avait fini de tirer l'ultime dixième de seconde d'une voiture ou d'apprendre le drift à une célébrité, il devait se débrouiller pour disparaître en douce sans que jamais personne ne puisse faire le lien entre lui et l'homme à la combinaison blanche. Même au sein de la BBC, presque personne ne savait qui était The Stig. "Les seuls au courant étaient mon chef direct et l'un des jeunes producteurs de Top Gear". La situation était intenable et au fil du temps, le secret l'était de moins en moins. "Ben oui, à un moment il a bien fallu que je le dise à ma femme et à quelques amis. En 2010, à peu près 130 personnes savaient que j'étais The Stig. Ca ne pouvait plus tenir. La BBC a alors révélé mon identité au magazine The Radio Times qui l'a publiée immédiatement. Et ça a été le début de la fin de mon rôle en tant que The Stig".
James Bond
Collins, qui avait lui-même succédé à Perry McCarthy, le premier "Stig noir", est aujourd'hui revenu dans le milieu de la cascade. Car figurez-vous que James Bond ne fait pas lui-même toutes ses cascades au volant. Mais quand il quitte un plateau ou l'enceinte d'un circuit, Collins affirme conduire dans le strict respect de la loi. Dans son livre "How To Drive", il explique les meilleures façons de conduire sur la voie publique, et ça commence par une technique de base absolue. "Il y a énormément de gens qui ne savent même pas comment négocier un virage correctement, qu'il faut freiner pendant qu'on est encore en ligne droite, qu'il faut tourner le volant en douceur puis qu'il faut ré-accélérer par étape. Il ne se rendent pas compte que la plupart des techniques que nous utilisons en courses sont aussi applicables à la conduite quotidienne".
Provoquer
Pour les cascades, il explique que c'est souvent tout le contraire. "Là, il faut faire exprès l'inverse de ce qu'il faut faire pour conduire en toute sécurité, pour provoquer la voiture à dessein. C'est un jeu, mais ça ne vaut que pour le Grand Ecran. Il ne faut jamais oublier que les cascades sont réalisées dans un environnement fermé et sécurisé."
Collins est père de trois enfants. "Ca vous fait vraiment prendre conscience des dangers potentiels quand vous conduisez et que vous rencontrez des enfants. Etre conscient qu'il peut toujours se passer quelque chose, c'est une de mes leçons".
Trop de limitations de vitesses
"Mais l'insécurité routière concerne aussi d'autre aspects, dont l'un est hélas le Gouvernement. L'environnement est parfois encombré de panneaux de signalisation en tous genres. Il y a trop de limitations de vitesses différentes, trop de radars. Et tout cela fait que votre attention est souvent détournée, vous n'avez plus le regard sur ce qui compte vraiment: les cyclistes et les piétons. On est trop occupés à guetter le prochain panneau de limitation de vitesse, le prochain dos d'âne, le prochain radar. Et le pire, ce sont les routes sur lesquelles on peut rouler à 50 un moment, puis à 90, puis à 70 un peu plus loin… Et d'après moi, les grandes zones 30 sont un vrai cauchemar pour la sécurité routière."
Collins l'avoue: "Si j'avais lu mon propre bouquin à 18 ans, j'aurais probablement garé une ou deux voitures de moins dans les fossés". Aujourd'hui, près de 20 ans plus tard, c'est surtout l'importance croissante de la technologie qui l'inquiète. Le cliché voulant que le conducteur européen soit un puriste capable de tirer le meilleur de sa voiture est pour lui complètement éculé. La conduite repose de plus en plus sur des automatismes. "A ce niveau, les voitures d'aujourd'hui sont un cauchemar parce qu'elles isolent complètement le conducteur des sensations de conduite. On a déjà aujourd'hui des directions qui n'ont plus aucun lien mécanique avec les roues. Il y a l'ABS, l'ESP, les info-trafic, des lampes qui clignotent dans votre rétroviseur pour vous prévenir qu'il se passe quelque chose derrière… Le conducteur n'a plus rien à faire".
Les ordinateurs au volant
Pour Collins, pilote de course pur jus, tous ces bidules nous éloignent de la base: garder les yeux grands ouverts sur le trafic. "L'idée d'une voiture autonome est risible. On ne peut pas confier le contrôle intégral d'une voiture qui roule à un ordinateur. Surtout pas quand cela implique une interaction avec d'autres conducteurs."
"How To Drive: The Ultimate Guide