Il l'a baptisée "The Beast" et lui a consacré un documentaire. Eric Bana n'est pas un acteur hollywoodien comme les autres. Il joue avec le même plaisir dans de petites productions indépendantes et dans de gros blockbusters. Mais quand il ne prend pas les traits de l'Incroyable Hulk ou d'un amant éconduit, on le trouve dans son garage, à Melbourne, où il démonte et reconstruit amoureusement des moteurs.
Humoriste
Bana est né et a grandi en Australie, d'un père croate et d'une mère allemande. Son vrai nom est Banadinovich. Très vite, il débute dans le show business en tant qu'humoriste mais c'est avec son rôle dans le film "Chopper" qu'il gagne ses galons de "vrai acteur". Sa réputation l'amène à Hollywood mais il reste fidèle à ses racines australiennes, puisqu'il vit toujours à Melbourne avec sa famille. Et d'après-lui, ne pas vivre à Los Angeles n'a eu aucune influence négative sur sa carrière.
"Je ne pense pas. Et en fait, si même ça avait été le cas, ça ne m'aurait fait ni chaud ni froid", affirme-t-il. "J'aime la vie que je mène avec ma femme et mes enfants à Melbourne. C'est là, ma maison. Et puis c'est tellement facile de tenir une réunion professionnelle par internet."
Bricoleur
Il est marié depuis 17 ans avec Rebecca Gleeson, une ancienne productrice de télévision. Et quand Bana n'est pas sur un projet cinématographique, il s'occupe de ses enfants Klaus (15 ans) et Sophia (12 ans), ou se consacre à un projet automobile.
"Si je n'avais pas été acteur, j'aurais sûrement été pilote de course. Ou en tout cas j'aurais essayé", dit-il. "Et si ça n'avait pas marché, j'aurais tenté des études d'ingénieur".
Malheureusement, le temps lui manque aujourd'hui pour vivre sa passion à fond. "Je peux pas participer à autant que je le voudrais". On pense alors à 2007, année où il s'est fait la peur de sa vie lors de la Targa Tasmania. Il s'agit d'un rallye sur asphalte et… Bon, disons que Bana et sa Beast ont brutalement quitté cet asphalte pour faire connaissance de façon plutôt rude avec le paysage. Et c'est à cet épisode qu'est consacré le documentaire "Love The Beast".
"On y est presque passé, moi et ma voiture. Nous avons foncé droit sur un arbre. Avec mon copilote, nous avons eu beaucoup de chance de nous en être sortis sans dommages. J'ai déjà vu des accidents de ce genre se terminer bien plus mal", nous raconte Bana l'air pensif.
Mais cet incident n'a pas entamé le moins du monde l'enthousiasme de l'acteur, puisqu'il n'a pas interrompu le tournage du documentaire pour autant. "Au fond, c'est devenu l'un de mes meilleurs souvenirs, au résultat final près, bien sûr. Je suis toujours mortifié d'avoir eu cet accident, mais ça fait partie de la course, c'est comme ça. Ce qu'il faut, c'est ne pas regarder en arrière et penser immédiatement à la prochaine course."
Bathurst
Et donc, comme n'importe quel passionné digne de ce nom, Bana se consacre déjà à son prochain défi. "J'espère pouvoir courir au 12 Heures de Bathurst avec l'ancien pilote de F1 Mark Webber. C'est une course très connue chez nous, et j'adorerais faire équipe avec Mark."
Pour ses déplacements quotidiens, Bana a choisi "un 4x4 très banal", mais il est clair que son esprit est plein de moteurs bien plus puissants. "C'est bête, mais je ne parviens pas à me sortir ça du système."