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Interview: Albert Biermann, Head of Vehicle Test & High Performance Development Hyundai Group – "Si le client en veut plus, il en aura plus"

A 59 ans dont plus de 30 passés chez BMW et sa division M, l'ingénieur Albert Biermann a été débauché en 2014 par Hyundai-Kia pour faire ce qu'il faisait à Munich: développer des voitures sportives.

Le groupe coréen semble raffoler des cadres de marques Premium allemandes. Après le designer "ex-Audi" Peter Schreyer il y a 10 ans et avant le designer belge Luc Donckerwolke (Audi, Bentley, Lamborghini) cette année, c'est un ingénieur de chez BMW qui a rejoint Seoul en 2014. Nous lui avons posé quelques questions durant le récent Mondial de l'Automobile de Paris.

A quel âge avez-vous commencé à rêver d'une carrière dans l'automobile?

Albert Biermann : Très jeune. J'ai grandi dans un environnement où l'automobile était omniprésente et mon père nous emmenait moi et mes frères deux ou trois fois par an au Nürburgring pour voir les courses de F1, de GT, de voitures de tourisme… J'ai vite été dingue de sport automobile et à 16 ans, c'était déjà très clair: je devais travailler sur les voitures de courses ou être pilote.

Avant Hyundai-Kia, vous avez fait toute votre carrière chez BMW et dans la division M. Pouvez-vous nous citer quelques icônes sur lesquelles vous avez travaillé?

AB : La première était la E30 M3 Groupe A de compétition. C'était pas mal, comme début. Puis j'ai été chargé de la mise au point de beaucoup de BMW: la Z1, la Série 7 V12… Ensuite, j'ai commencé les "M" dans les années 90. M3 E46, M5 E39, les dernières M3 et M4. J'ai touché un peu à tout.

Qu'est-ce qui vous a tenté dans le challenge que vous a proposé Hyundai-Kia?

AB : Celui de construire la sportivité au sein du Groupe et de travailler sur une plus grande variété de véhicules, d'aborder un aspect plus large de la sportivité, moins extrême et pointue que ce que j'ai fait jusque-là. C'est un défi très intéressant et c'est très agréable de travailler avec les gens de Hyundai-Kia, qui savent parfaitement où ils veulent aller.

Hyundai i30 Turbo, Kia Cee'd GT… : les premières tentatives du Groupe en matière de véhicules sportifs n'étaient guère convaincantes. Que pensez-vous qu'il manquait à ces voitures?

AB : Je dirais un peu de raffinement et de précision. Elles sont très belles mais il leur faudrait un peu plus d'émotion. Si on ajoute l'expérience de conduite à ces voitures qui ont déjà un très joli look, on aura un équilibre idéal. Et c'est exactement dans cette voie que nous travaillons déjà avec déjà l'Optima GT (première "œuvre grand public de Biermann" pour le Groupe, ndlr).

Quel genre de voitures performantes peut-on attendre de Hyundai-Kia à l'avenir? Versions performantes de la gamme (SUV inclus), modèles spécifiques, positionnement GT ou plus extrême?

AB : Nous avancerons très prudemment. Il y aura d'abord quelques déclinaisons sportives de nos modèles, ce sera la première étape. Et si le public réagit bien, nous pourrons éventuellement étendre l'offre aux SUV, par exemple. Puis si le client en veut plus, nous serons heureux de lui en donner plus, dans quelque direction que ce soit.

Est-il plus difficile de créer une voiture hautes performances destinée à des clients très exigeants, ou une déclinaison sportive de voiture classique, qui doit convaincre un panel plus vaste?

AB : La déclinaison sportive est un job bien plus difficile, surtout quand on parle de marques mondiales comme les nôtres, qui doivent s'adapter aux particularités des différents marchés et ce même pour les versions sportives de voitures "mainstream". Ne serait-ce que par la nature des routes, par exemple. Dans le cas de voitures (très) hautes performances, on s'adresse à une clientèle plus restreinte dont on connait les attentes. Et qu'il soit Européen, Chinois ou Américain, le client achète ce genre de voiture pour ce qu'elle est, sans que de réelles adaptations soient nécessaires. Donc c'est beaucoup plus facile.

D'après votre expérience, est-il plus gratifiant de travailler sur une voiture haute performance ou sur une voiture "normale"?

AB : Ca dépend… Pour moi, les voitures de sport sont un hobby donc forcément, je tire plus de satisfaction à travailler sur une voiture performante. J'ai travaillé sur des voitures très sportives et même des voitures de compétition mais le défi de m'attaquer à une très large variété de voitures est aussi très agréable. Travailler sur une voiture pleine de caractère comme la Kia Soul, par exemple, ou un break Optima, en faire une voiture qui danse, qui est fun, c'est quelque chose que j'adore faire.

Prêt pour la prochaine étape

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