Il mérite bien en Adieu dans les règles, non? Volvo est en train de clôturer un chapitre important de son histoire. Dans la course aux faibles émissions, le constructeur est forcé de sacrifier son moteur le plus marquant. Mais Volvo promet: on devrait y gagner en puissance et en économie.
Sur un plan affectif, cette disparition a vraiment quelque chose de triste. Car Volvo doit beaucoup à ce 5 cylindres. C'était un choix d'architecture aussi courageux qu'excentrique, à une époque où le monde se partageait entre la puissance du 1.9 TDI de VW et les 2.5 ou 3.0 diesel de la concurrence qui gagnaient en confort. Avec son 2,4 litres, Volvo plaçait un cheval dans la course. Ce moteur était estampillé 2.4 dans ses versions moins puissantes, et D5 dans ses versions plus haut de gamme. A un moment, on le trouvait sous les capots de toute la gamme Volvo. Et il a permis à la marque de rester dans le coup à une époque où il devenait évident que le diesel allait dominer le marché. Son ronronnement caractéristique était d'ailleurs une valeur ajoutée puisqu'on le distinguait dans le trafic. A l'oreille, on pouvait dire "Tiens, voilà une Volvo".
Bientôt donc, Volvo lancera son nouveau 4 cylindres 2.0 diesel, après quoi le D5 vivra encore une vie marginale. Au fond, tout cela n'est qu'une histoire de sentiments, car le nouveau moteur sera indiscutablement meilleur en tous points. Mais le fait est que même à l'automne de sa vie (allez, disons même l'hiver), il a encore su faire battre notre cœur dans ce XC60 mis à jour.
C'est surtout au niveau de la face avant qu'on remarque le facelift du XC60. Il affiche une nouvelle calandre plus large et des blocs optiques modifiés. Signe de reconnaissance: les feux de jour LED qui ont été déplacés vers l'emplacement des antibrouillards. Par ailleurs, tous les éléments de carrosserie qui étaient noirs dans le passé sont désormais peints. Et bien qu'on n'ait rien changé aux lignes générales du véhicule, le XC60 dégage maintenant plus de classe et de qualité.
Dans l'habitacle, les interventions sont plus nombreuses. On a repris de nombreux éléments de la V40, comme la planche de bord au look variable. Le XC60 entre donc dans une nouvelle décennie et dégage une impression d'avant-gardisme qui manque à nombre de ses concurrents. Ce qui n'est pas très Volvo par contre, c'est le fait que la multitude d'équipements électroniques dont on peut barder le XC60 soient d'une utilisation si peu intuitive. Ainsi connecter un téléphone Bluetooth est loin d'être aussi simple qu'on l'imaginerait. Et alors que le nouveau système info-divertissement Sensus frime en étalant toutes ses apps, en mettre une au travail demande un peu de recherche. Heureusement, la qualité sonore exceptionnelle tant des conversations téléphoniques que de la lecture musicale fait pardonner ces défauts.
Automatique
Le moteur 5 cylindres D5, c'est déjà presque de l'histoire ancienne. Le 2.4 développe aujourd'hui 215 ch et 420 Nm mais avec 181 ch et 400 Nm, le 2.0 ne cédera que peu de terrain. Les passages de rapports (toujours au nombre de 6) de la boîte automatique sont d'une extrême douceur. A défaut d'être un choix financièrement recommandable, elle l'est clairement en termes de confort. Les émissions de CO2 de la version à boîte manuelle 6 sont de 139 g/km (5,3 l/100 km) contre 169 g (et 6,4 l) pour l'automatique. Oui, le 0-100 est abattu en 8,3 secondes, mais c'est surtout par son luxe et son confort que vaut le XC60. Et par son habitabilité. Et par son coffre accueillant jusqu'à 1.450 litres.
Durant notre essai, notre moyenne a été de 8,3 l/100 km. Le XC60 D5 reçoit la transmission 4x4 en série, pour un tarif de base de 43.560€.