Essai: Volkswagen Up GTI – Bonne vieille recette de grand-mère !

En 1976, avec son moteur atmosphérique 1.6 litre de 110 chevaux et son faible poids de 810 kg à vide, la première VW Golf GTI faisait le bonheur de ceux qui cherchaient des sensations à prix accessible. 42 ans plus tard, le constructeur à l’origine du célèbre « Grand Tourisme Injection » tente de remettre cette philosophie au goût du jour, avec des voitures devenues toujours plus grandes, plus sûres et donc plus lourdes. Pour preuve : même si ses dimensions se rapprochent de la première Golf GTI, la up ! GTI accuse près de 200 kg de plus sur la balance (997 kg à vide) ! Et pourtant, ce n’est pas son petit moteur 1 litre 3 cylindres turbo de 115 chevaux qui joue l’enclume sur le train avant !

L’ère turbo…

Pour découvrir la up ! GTI, VW a choisi de nous emmener à Monaco, là où, une fois par an, les F1 grondent équipées de moteurs 1.6 litre turbo. Rien de comparable mais si les F1 « avionnent » avec une si petite cylindrée, alors pourquoi pas une VW GTI avec seulement 999cc et un turbo ?

Une belle petite gueule

Avant de le découvrir, un petit tour du propriétaire s’impose. Il faut avouer que cette petite puce des villes met une bonne petite bouille en avant : grandes jantes de 17’’ (les ingénieurs auraient bien aimé mettre du 18’’, impossible sur base de la up !), petits artifices aérodynamiques, calandre en nid d’abeille avec liseré rouge, sièges avec le motif en tartan, volant à méplat badgé GTI, etc. Le ton est donné ! On peut prendre place à bord et partir à l’attaque des cols de montagne dans le genre Turini.

Première VW homologuée WLTP

Dès qu’on prend place, malgré des sièges au maintien correct, la première déception tombe : la position de conduite inchangée de la up ! n’est vraiment pas terrible. Les pédales sont très avancées et le volant ne se règle pas en profondeur. Pas très GTI, mais on s’y fera.

Contact : pas de pétarades (dis)gracieuses, on a affaire au 1.0 TSI de 115ch qu’on retrouve dans bien d’autres modèles du groupe VW. Seule différence : la pression d’injection grimpe à 350 bars pour diminuer le rejet de particules, en plus du filtre qu’elle est la première à accueillir sur un moteur essence. Résultat : dans le nouveau cycle d’homologation complet WLTP + RDE (Real Driving Emissions), la up ! GTI consomme 5,7 l/100 km. Pour l’anecdote, dans la réalité, en conditions urbaines « sages », on n’a pas fait moins que 6,4l/100km. En s’attaquant aux lacets de l’arrière-pays monégasque, cela risque encore de grimper.

A l’attaque

Sans surprise, avec ses 115 chevaux et ses 200 Nm dès les 2.000 tr/min, ce moteur rend la up ! très nerveuse. Mais dans les côtes, pédale de droite bien enfoncée, on a vraiment l’impression de lui faire mal… Ce sentiment s’accentue encore avec la sonorité artificielle créée par des haut-parleurs, plutôt lassante à la longue. En revanche, le châssis bien retravaillé (15mm plus bas, voies élargies de 8mm, barres de torsion plus rigides) offre à la up ! GTI un comportement toujours très sécurisant mais bien plus tranchant que celui de ses petites sœurs : elle vire à plat, freine très tard et enroule au lever de pied à haute vitesse (empattement court oblige, attention sur route humide !). En résumé, ce châssis aurait pu accueillir une cylindrée bien plus importante, sans aucun problème !

Verdict et passage à la caisse

Vous l’aurez compris, côté châssis, on est plutôt enthousiastes. Côté moteur-boîte (manuelle à 6 vitesses), ça marche, c’est sûr, mais l’ensemble respire un peu moins l’ADN GTI. Concernant la philosophie en revanche, on y est, car juste en-dessous des 17.000 €, plutôt bien équipée (sièges chauffants, radio avec six haut-parleurs, air conditionné, éclairage d’ambiance, entre autres), la VW up ! GTI devient la GTI la plus accessible du marché !