En empruntant la mécanique de la Toyota Prius (target=undefined), la Toyota AurisHSD entend populariser la propulsion hybride essence-électricité et en faire une vraie alternative au diesel. En ne prenant en compte que les émissions de CO2 dans sa politique de fiscalité «verte», le gouvernement a biaisé le marché en favorisant le diesel. Jusqu'à l'absurde puisque nombre d'utilisateurs ne parcourant que des petites distances en viennent à opter pour ce carburant naturellement taillé pour les «gros rouleurs». C'est l'effet pervers de cette "ristourne de l'état" pour les véhicules émettant moins peu de CO2. Elle ne concerne en effet - à de très rares exceptions près chez les citadines (Daihatsu Cuore, Smart (target=undefined), et Suzuki Alto) - que les voitures brûlant du gazoil.
Seules les hybrides comme la Honda Insight ou la Toyota Prius, encore considérés par beaucoup comme des prototypes de route, peuvent se targuer d'offrir quatre vraies places et des émissions aussi faibles que les meilleurs diesel du marché. L'arrivée de l'Auris HSD modifie quelque peu la donne. Pour trois raisons majeures : c'est une voiture du segment le plus populaire, elle n'a pas le côté pionnier de la Prius et elle s'affiche à un tarif concurrentiel.
Système hybride éprouvé
Mécaniquement, la base est connue et éprouvée puisque l'Auris reprend intégralement l'ensemble moteur-transmission de la Prius, à savoir le 1.8 essence accouplé au moteur électrique de 60 kW intégrant la transmission E-CVT à variation continue. Le binôme moteur thermique/électrique affiche 136 chevaux pour une consommation moyenne de 3,8l/100 km et des émissions de 89 gr CO2/km.
Contrairement à la Prius, l'Auris n'a pas été conçue spécifiquement pour la motorisation hybride. L'intégration des 395 composants de celle-ci augmente donc le poids de 105 kg (55 kg sur le train avant, 50 kg sur l'arrière) et fait perdre une bonne partie du coffre. Il faut bien loger les batteries quelque part...
Ecologique, performante... et très zen!
C'est toujours une surprise d'appuyer sur le bouton «power»... et de ne pas entendre le moteur s'ébrouer. Normal, l'Auris fonctionne en mode 100% électrique jusqu'à 50 km/h durant les deux premiers kilomètres. La douceur de l'hybride masque ses performances : sur le 0 à 100 km/h, l'Auris HSD ne craint pourtant aucune concurrente «éco» de sa catégorie. Selon le trafic et vos envies, vous pouvez opter pour deux modes, soit Eco, soit Power. L'accélérateur électronique modifie ainsi les paramètres moteur. En mixant les deux modes durant notre essai, la consommation s'est établie à 4,2 l/100 km. Impressionnant.
Tout comme le prix : 23 800 euros pour une version Luna déjà très bien équipée (Radio-CD, climatisation auto, vitres électriques...). A équipement égal, c'est le tarif d'une Volkswagen GolfBluemotion. Avec l'avantage pour l'Auris HSD d'un coût de maintenance moins élevé mais l'inconvénient d'une valeur résiduelle plus basse. Alors, à qui se destine réellement cette hybride ? Toyota pense à celui qui parcourt entre 40 et 55 km quotidiennement. Soit environ 15 000 km par an. Bref, à la charnière de l'essence et du diesel. Lapalisse n'aurait pas mieux dit...