Essai: Suzuki Swift Sport – Assagie, mais toujours joyeuse.

Sans être les plus hardies des petites sportives, les précédentes générations de Swift Sport faisaient montre d'un certain tempérament sur route. Et malgré leur relative discrétion, elle mène chez nous une carrière tout à fait honorable.

Affaire de look

Contrairement à la précédente mouture, la nouvelle Swift Sport n'est proposée qu'en carrosserie 5 portes. Un choix qui s'inscrit dans la tendance actuelle de désaveu des variantes 3 portes. La petite japonaise muscle son look par des boucliers gonflés et échancrés et des jupes latérales «façon fibre de carbone». A l'arrière, le pseudo-diffuseur est creusé de deux larges écopes pour laisser apparaître les sorties d'échappement. Le tout est bien posé sur des jantes de 17 pouces chaussées de pneus Continental Conti-Sportcontact. Et surtout, la Swift Sport reçoit une peinture dédiée Champion Yellow des plus distinctives dans le trafic. Rassurez-vous, cinq autres teintes plus conventionnelles sont également au catalogue.

A bord, l'ambiance sportive est assurée par des sièges baquets très bien dessinés qui maintiennent parfaitement. Le conducteur dispose d'un volant à méplat, et les inserts rouges sur le meuble de bord ainsi que les fonds de cadrans finissent le travail de dynamisation visuelle. Les matériaux n'ont malheureusement pas progressé et restent très décevants.

Citron pressé

Cette Swift Sport reçoit une nouvelle motorisation 1.4l Boosterjet de 140 ch. Un petit moulin comparé aux puissances délivrées par les itérations sportives des modèles disponibles ailleurs, Clio RS et Ford Fiesta en tête avec leurs 200 chevaux. La petite japonaise ne joue donc pas dans la même cour que ces dernières. Mais elle compense sa puissance modeste par une légèreté louable : 975 kg, soit 80 kg de moins que la précédente. De quoi assurer des performances intéressantes (0 à 100 km/h en 8,1 s) et procurer une vivacité indéniable sur route. Toutefois, plus question de dérives du train arrière et de figures acrobatiques : la nouvelle Swift Sport s'assagit, avec des limites bien progressives et une adhérence difficile à prendre en défaut. L'efficacité dans les grandes courbes comme dans les épingles serrées est donc remarquable, et avouons

Mais pour qu'il soit complet, on aurait apprécié une direction plus incisive, plus communicative et au rendu moins «élastique». De même, la boîte de vitesses compte six rapports à l'étagement très long, pénalisants en conduite active. L'avantage, c'est que puisque le moteur offre une large plage d'utilisation, on peut rester calé sur le troisième rapport pour avaler un parcours sinueux. Le tout dans un confort de très bon aloi en toutes circonstances, grâce au tarage efficace des suspensions, bien équilibré entre maintien du roulis et absorption des irrégularités du revêtement.

La Swift s'avère donc sympathique citadine dynamique plutôt qu'une véritable sportive. Elle est proposée avec un équipement des plus fournis (freinage d'urgence automatique, aide au maintien de voie, système multimédia, navigation...) qui justifie en partie des tarifs qui devraient avoisiner les 22.000€