Non, le mot injustice n'est pas trop fort, car c'est vraiment injuste de ne pas faire figurer ici une citadine de cette qualité. Sans blague, vous voyez ici l'une des meilleures voitures de sa catégorie, un peu comme tout ce que fait Suzuki ces dernières années. Alors si elle est tellement géniale, pourquoi n'y en a-t-il pas partout sur les routes? Ben euuuuuh…
Maladie chronique
La raison la plus plausible, vous l'avez sous les yeux et on peut dire qu'il s'agit d'une maladie chronique dont souffre le constructeur. La maladie du "Bad Design". Bon, je suis un peu dur, peut-être. D'ailleurs personnellement, j'aime assez le look de la nouvelle Swift. Avec ses 5 cm de plus en largeur (longueur et hauteur inchangées), affiche une posture "plus sérieuse" sur la route. Et sa large face avant un peu méchante me plait.
Il se peut cependant mon plaisir au volant des Suzuki me rende indulgent. Car la Swift n'a guère suscité l'enthousiasme autour de moi. Et moi-même, je vois bien qu'il y a toujours un truc qui cloche sur les Suz'. Ici, la face arrière. Sur le Vitara, les proportions. Sur la Baleno… je préfère m'arrêter là. Bref, le design Suzuki a comme un souci.
C'est dommage car une fois à bord, tout est plus convaincant. La planche de bord est peut-être un peu austère mais cette voiture de 3,84 m de long est étonnamment spacieuse même à l'arrière, l'ergonomie des commandes est bonne, le système multimédia est l'un des plus "user friendly" du marché et côté sécurité, la petite Swift s'offre le luxe de proposer jusqu'à une aide active au maintien de voie.
On se répète
Décidément, tous les essais Suzuki se ressemblent, puisque quand on a fini de dire que le design est bof, on dit que techniquement, c'est waouw. Et nous y revoilà. D'abord, sachez que malgré la largeur (donc l'habitabilité) accrue et l'équipement revalorisé, la Swift a perdu quelques 70 kilos par rapport à sa devancière. Imperceptible dans une voiture de 2 tonnes, mais très perceptible quand on passe de 945 à 875 kilos! On le doit au fait que la nouvelle Swift repose à son tour sur l'excellente plateforme ultra-light de la marque, plateforme qui donne déjà à la Baleno, au Vitara et à l'Ignis des facultés dynamiques absolument remarquables et en fait autant avec la Swift. Agile, vive, efficace… Un pur régal.
Et on continue avec les excellents moteurs essence (pas de diesel au programme), 4 cyl. 1.2 atmosphérique 90 ch, et 3 cyl. 1.0 turbo 112 ch, tous deux disponibles avec l'hybridation "light" qui ne change rien à la puissance, mais diminue conso et CO2 de quelques unités. C'est radoter aussi de dire à quel point chez Suzuki, on se fait plaisir avec seulement 90 ch, et que c'est tellement rafraichissant. Les chronos ne sont pas ébouriffants mais au volant, on a l'impression d'aller beaucoup plus vite que ce que dit le papier. Et on ne peut que sourire à la moindre sortie de virage. Si c'est déjà tellement bon de conduire une Swift normale, vivement la nouvelle Swift Sport! Enfin, le rapport poids/puissance intéressant impacte aussi la conso, évidemment. Et terminer un essai de la Swift, essai presqu'exclusivement urbain, sur une moyenne de 5,9 l/100 km, franchement, c'est un plaisir de plus à mettre sur le compte de la voiture.
Suzuki, marque d'ingénieurs. Marque qui produit les moteurs, les plateformes et les châssis parmi les plus brillants du moment. Mais Suzuki, pas marque de designers. On aurait presqu'envie d'emmener la base roulante pour un bon coachbuilding chez Touring ou Pininfarina. Histoire de multiplier par 100 le prix d'une voiture qui démarre à 13.190€.
Suzuki Swift 1.2 DualJet |
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Moteur: 4 cyl. essence, 1.242cc |
90 ch à 6.000 t/min |
120 Nm à 4.400 t/min |
0-100 km/h: 11,9 secondes |
Pointe: 180 km/h |
Conso: 3,7 l/100 km |
Moyenne de l'essai: 5,9 l/100 km |
CO2: 97 g/km |
Prix: 13.190€ |