Essai: Suzuki S-Cross 1.4 Turbo – Un facelift, ça?

Franchement Suzuki, vous êtes trop modestes. En fait non, vous êtes d'une honnêteté qui vous honore. Car oui, ça, c'est ce qu'on appelle un vrai facelift, à opposer aux modifications anecdotiques que d'autres appellent facelift, et qui sont au plus des adaptations pour une nouvelle année-modèle.

Plus assertif

On peut d'abord parler du look du S-Cross. Nous (comme tous nos confrères) avons maintes fois évoqué le manque d'inspiration dont le design de la marque fait preuve, à quelques exceptions près. Cette fois, les designers se sont fendus de retouches qui transforment le caractère du S-Cross. De sage et anonyme, le voici un peu plus agressif, sûr de lui. Et les voitures, c'est comme les gens: on est plus facilement séduit quand on perçoit de la confiance en soi. Le S-Cross en devient-il pour autant un modèle de sex-appeal? Faut pas pousser, mais Suzuki semble être sur la bonne voie.

L'habitacle a lui aussi été retouché. Pas en profondeur, mais de quoi recevoir à son tour le récent système d'info-divertissement de la marque (en série sur toutes les versions sauf une), qui donne à lui seul une allure plus moderne à la planche de bord. La prochaine étape sera d'intégrer Apple Car Play et Android Auto au système qui n'a pour le moment que le MirrorLink (et ça ne marche pas avec toutes les marques de Smartphone), ainsi que d'autres raffinements en matière de services connectés, et il sera au niveau des concurrents.

En résumé, on donc un S-Cross plus agréable à regarder, toujours aussi spacieux pour son encombrement, et plus moderne. Ca commence bien.

Turbo pour tout le monde

Non contente de redessiner son crossover compact, Suzuki a aussi chamboulé presque tout le catalogue moteur. En fait, seul le 1.6 diesel de 112 ch reste tel quel. Le bon vieux 1.6 essence atmosphérique, lui, est très avantageusement remplacé par les excellents moteurs essence turbo que sont les 3 cylindres 1.0 BoosterJet 112 ch, et 4 cylindres 1.4 BoosterJet 140 ch.

Nous avons essayé le 1.4 associé à une boîte manuelle 6 et à la transmission intégrale AllGrip. Un ensemble qui n'a rien fait pour diminuer notre affection pour la marque. Car ce moteur qui, au volant, semble donner un peu plus que les 140 ch et 220 Nm (1.500 t/min) annoncés s'ajoute aux qualités déjà présentes à la naissance du S-Cross: la légèreté et un châssis plutôt dynamique. Alors imaginez: nous pensions déjà beaucoup de bien des qualités routières du véhicule mais maintenant, avec un moteur à la hauteur du châssis, c'est vraiment une machine à fun. Surtout avec la transmission intégrale qui, en mode Sport (ce qui agit aussi sur la réponde du moteur) assure une motricité jamais prise en défaut, même quand on sort d'un virage comme un hooligan. Il y a vraiment de très, très bons ingénieurs, chez Suzuki.

Ce qui ne veut pas dire que tout soit parfait. Par exemple, ce 1.4 est l'un des rares moteurs suralimentés à encore faire ressentir un petit effet retard du turbo. Pas un on/off qui vous fait voir la mort de près façon BMW 2002 Turbo, mais à l'heure où les constructeurs font en sorte de gommer cette petite latence ressentie quand le turbo se met à souffler, on se dit "Ah! Tiens tiens…" On pourrait aussi chipoter sur la direction, dont le ressenti pourrait être plus naturel, ou encore sur la conso relativement élevée pour ce type de moteur et de voiture (plus de 7 litres sur autoroute), version AWD, il est vrai. Mais au final, y a pas à dire: Suzuki sait comment faire de bonnes voitures très sympas à conduire, même à conduire le couteau entre les dents.