Skoda, c'est plus ce que c'était… Une nouvelle Superb en version de base et avec un moteur essence est à présent presqu'aussi chère, qu'une Mondeo et même qu'une Passat. Le prix d'attaque est de 23.790€, alors que les prix de base des modèles cités plus haut sont autour des 25.000€.
Plus spacieuse qu'une Classe S
Pour cette somme, le conducteur d'une Superb est en tout cas sûr de se voir gratifié de pas mal de place. La nouvelle Superb est 6 cm plus courte que sa devancière, mais elle est un peu plus large et l'empattement progresse de 8 cm. Pour les passagers arrière, c'est synonyme d'un espace aux jambes plus généreux que dans une Mercedes Classe S.
Plateforme de Golf
Pour la Superb, Skoda utilise la plateforme modulaire MQB de VW, que l'on retrouve par exemple sous la Golf. Dans le cas présent, cette plateforme a été allongée au maximum, puisque l'empattement atteint 2,84 m. Le plus gros avantage de cette stratégie de plateforme est que chaque marque du groupe VW peut se composer des voitures en piochant dans des éléments pour ainsi dire prêts à l'emploi, comme les moteurs, les boîtes de vitesses, les éléments de châssis… mais peuvent se permettre des constructions différentes. Pour un constructeur comme Skoda, cela représente aussi le libre accès à une foule d'aides électroniques à la conduite, grâce à quoi, comme les Golf et Passat, la Superb peut être équipée de choses comme un cruise control adaptatif à freinage d'urgence automatique.
Concept
Quoi qu'il en soit, la nouvelle Superb est bien plus avenante que celle qu'elle remplace, et elle a même une certaine personnalité. Le constructeur tchèque est naturellement resté fidèle aux formes originelles du concept Vision C, et prend enfin un peu de distance avec le sage design évolutionniste. Dans l'habitacle, le constructeur poursuit sur sa voie de l'approche rationnelle. La planche de bord est sobre et dispose d'instruments conventionnels, mais parfaitement lisibles. Les matériaux utilisés sont sérieux, sans être au niveau de ceux de VW ou d'Audi. La hiérarchie est respectée…
Ondulations
Pour la première fois, Skoda équipe une de ses voitures de suspensions pilotées à trois modes de fonctionnement, Normal, Confort et Sport. Malheureusement, le constructeur manque un peu sa cible car lorsqu'elle a le lourd 2.0 TDI sous le capot, le nez de la voiture ondule à chaque sortie de virage, tant en mode Normal que Confort, comme si elle était montée sur de bons vieux amortisseurs à lames. Et si on choisit le mode Sport, la moindre irrégularité de la route est transmisse à bord. Bref, en voulant proposer une voiture très confortable, le constructeur a opté pour un amortissement trop mou. Et la chose est mise en évidence lorsqu'on essaie une version 1.4 essence, qui pèse forcément moins sur le train avant: le comportement est vraiment meilleur. Espérons donc que les suspensions conventionnelles soient plus homogènes, ce que nous n'avons pu vérifier durant les essais.
De son côté, la direction est plutôt précise et l'insonorisation est soignée. Nous avons essayé une version 1.4 TSI 150 ch, équipée de la désactivation de cylindres. Ce moteur fait très bien son boulot. Avec assez d'anticipation et une vitesse constante, on peut atteindre une moyenne de 6,5 l/100 km. Les dieselistes devront choisir entre le 1.6 TDI 120 ch et deux versions du 2.0 TDI, 150 ou 190 ch. Nous avons essayé la première qui, grâce à ses 340 Nm, se montre encore plus économique et plus véloce.
Bref, Skoda nous livre ici une Superb qui place la barre très haut et qui n'a pas grand-chose à envier à une Passat, même si celle-ci présente une finition plus raffinée et de meilleurs réglages. Evitez les suspensions pilotées, et vous aurez une routière particulièrement confortable, bien proportionnée, bien tarifée mais qui n'entre plus dans la catégorie "super affaire".