Le développement de cette Saab 9.5 remonte encore à l'ère General Motors. Sa plateforme n'est autre qu'un châssis allongé d'Opel Insignia (target=undefined). Un Opeldont on retrouve quelques traits jusqu'à l'intérieur. Ce qui n'est pas vraiment un problème, puisque l'Insignia est la meilleure Opel depuis des lustres.
Ancienne stratégie
De ce point de vue aussi, la 9.5 est la dernière Saab "GM". Elle est en effet l'illustration d'une pensée GM qui voulait proposer une voiture prémium à partir de la banque d'organes Opel. Comprenez: un minimum d'investissement, un maximum de bénéfices dans les caisses. Et cette stratégie, les nouveaux propriétaires de Saab doivent faire avec.
Heureusement sous la direction néerlandaise du Boss de Spyker Victor Muller, un nouveau chapitre s'ouvre pour Saab. Et heureusement aussi, la 9.5 est bien plus remarquable lorsqu'on la voit en mouvement que ce que les photos peuvent laisser croire. Elle est grande, longue (5 mètres) et son design dégage beaucoup de grâce. En tout cas donc, elle a du caractère.
Cockpit
Les premières impressions en termes de qualité de l'habitacle sont bonnes, sans atteindre des sommets. Le choix des matériaux est en effet un cran en-dessous de ce que l'on trouve dans les rivales allemandes. Mais le cockpit invite à prendre place, et présente bon nombre des classiques de Saab. Le fond d'éclairage vert par exemple, la présentation lisible et soignée et quelques gimmicks agréables, comme le compteur en forme d'altimètre d'avion.
Très bien, mais avec l'option affichage tête haute, on se retrouve avec trois compteurs de vitesse. La simplicité suédoise? Disparue au cours du processus de création. Impossible de se plaindre de l'espace à bord, ni à l'avant ni à l'arrière. Les sièges semblent d'un peu moins bonne qualité que dans la 9.5 précédente, et le combiné audio lui aussi dégage un peu moins de classe que dans les Saab du passé, pourtant également née sous GM. C'est toujours sous le pommeau de vitesse que l'on démarre le moteur, mais désormais via un bouton. Et comme on trouve à cet endroit pas mal de boutons de commande, il faut un peu chercher les premières fois.
160 ch
Sous le capot, c'est un bébé Opel que l'on retrouve encore: le 1.9 turbodiesel de l'Insignia. Avec son turbo unique, il lâche ici 160 ch et 350 Nm à 1.750 tours. La bonne nouvelle, c'est qu'avec une conso moyenne de 5,3 l/100 km et 139 g CO2/km, la 9.5 est concurrentielle pour le marché de la voiture de société. Et avec une consommation réelle mesurée au cours du test de 6,5 l/100 km, elle est réellement peu gourmande.
Toutefois, le moteur s'avère assez paresseux à bas régime. Avant 1.750 tours, il ne se passe pas grand-chose et on a l'impression que les choses n'arrivent que vers 2.000 tours. Avec le 0-100 en 10 secondes et une reprise de 80 à 120 km/h en 11,9 secondes (en 5ème), on ne va pas décrocher des records. Chez Saab on en est conscient, et la marque a déjà apporté quelques modifications à ses mécaniques. Mais ce TiD devra hélas s'en passer.
Voyageuse confortable
La 9.5 est au final une confortable voyageuse. Mais ces qualités seront probablement insuffisantes pour inquiéter Munich, Ingolstadt ou Stuttgart. Pour 37 900€, on a droit à un équipement généreux dans une agréable dévoreuse de kilomètres. Mais pour séduire les amoureux d'automobile ou même les amoureux de Saab, il manque un petit quelque chose…