D'un côté, il y a ceux qui interpréteront cette introduction comme ceci: "Aaaah, enfin une voiture sans bidules technologiques". De l'autre, il y a ceux qui penseront: "Tssss, cette vieille marque est coincée au 20ème siècle". Et tout le monde a tort. Car nous n'avons pas dit qu'il n'y avait pas de technologie dans la nouvelle Phantom. Nous avons dit qu'elle plaira à ceux qui n'aiment pas les interférences de la technologie. Vous saisissez la nuance? Vous allez comprendre.
130 kilos de moins, puis de plus
A chaque fois que nous essayons une Rolls, nous répétons que si l'expérience à la fois physique et mentale que procurent les modèles de la marque rend toute comparaison hors de propos, c'est parce que le constructeur ne fait rien comme les autres. Un exemple: la nouvelle structure en aluminium de la Phantom huitième du nom est 130 kilos plus légère que la précédente.
Tout autre constructeur l'annoncerait fièrement, et vanterait le gain que cela représenterait en matière de performances ou d'émissions. Chez Rolls-Royce, on a choisi de compenser cette perte de poids en ajoutant pour 130 kilos de matériaux insonorisant, allant jusqu'à mettre de la mousse dans les pneus pour absorber les bruits et vibrations de roulement.
Rien que le vent
Sage décision, car la première qualité de la Phantom fait honneur à la tradition de la marque. Elle est incroyablement silencieuse. Du jamais entendu. Le moteur V12 de 571 ch n'est qu'un lointain chuchotement qu'on ne perçoit que si on s'y efforce et surtout, pas un seul bruit de roulement ne vient troubler la quiétude intérieure. Tout ce que les occupants d'une Phantom perçoivent, lancés sur autoroute à des vitesses seulement légales en Allemagne, c'est le bruit du vent se fracassant contre la carrosserie, il faut le dire, très peu aérodynamique.
L'art de se faire oublier
Mais il est temps d'expliquer en quoi la Phantom est le remède contre la techno
Cependant, absolument rien de tout cela ne transforme l'expérience de conduite de la Phantom. Ou plutôt si: l'expérience est plus suave encore, plus Rolls-Royce. Mais quiconque se trouve à bord a le sentiment que tout est parfaitement naturel. Le confort inouï, la douceur de fonctionnement, la délicate ondulation sur les ralentisseurs (et en virage), la légèreté aérienne de la direction, la facilité de conduite jusque dans les rues les plus étroites… Tout en travaillant dur à magnifier tout cela, la technologie se fait oublier et laisse s'exprimer les traditions de la marque. Même l'écran multimédia de la planche de bord peut disparaître, pour permettre aux passagers de mieux admirer le travail des artisans-décorateurs. De toute façon, le chauffeur pourra suivre l'itinéraire de navigation sur son discret affichage tête haute, et Monsieur dispose évidemment à l'arrière de ses propres écrans multimédia connectés.
Si vous avez la mal de la technologie automobile, voici donc votre meilleure cure. Hélas, cette médication a un prix: à partir de 460.000€. Et aux dernières nouvelles, elle n'est toujours pas remboursée par la Sécu.
Rolls-Royce Phantom |
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Moteur: V12 twinturbo, essence, 6.750cc |
571 ch à 5.000 t/min |
900 Nm à 1.700 t/min |
0-100 km/h: 5,3 secondes |
Pointe: 250 km/h |
Consommation: 13,9 l/100 km |
CO2: 318 g/km |
Prix: àpd 459.800€ |