Il n'en est rien pour l'instant, et l'on doit se contenter d'une version GT plutôt édulcorée. Ce n'est pas un secret pour vous : pour son troisième opus, la Renault Twingo a choisi une architecture devenue rare à ce niveau de gamme : moteur arrière et propulsion. Un choix qui a fait perdre à la petite française l'habitabilité et la modularité étonnantes qui étaient ses marques de fabrique. Et ceux qui espéraient trouver en elle un petit engin fun, ou une drifteuse en herbe en ont été pour leurs frais : la Twingo roule très bien, ne souffre guère de défauts en termes de comportement, mais la propulsion ne lui apporte rien (ou si peu) en termes d'agrément. Dommage.
Vraie GT ?
Heureusement, la marque au losange présentait au Salon de Paris 2016 la Twingo GT. Son moteur 0.9 Tce vitaminé à 109 chevaux et 170 Nm sonnait comme la promesse du retour d'une citadine délurée. Pourtant, ce n'est pas un hasard si cette Twingo se nomme GT, et non R.S., tant sa philosophie est différente. Avec son poids plume d'une petite tonne, la citadine Renault accélère efficacement, accrochant le 0 à 100 km/h en 9,6 secondes. Et sous ses airs discrets – seul le double échappement arrière trahit le modèle – cette Twingo GT peut faire penser à une véritable «sleeper».
Mais GT signifiant surtout «Grand Tourisme», cette nouvelle Twingo revisitée par Renault Sport se veut nettement plus conciliante et routière que ne l'était la R.S. A la fermeté de son aïeule, la nouvelle préfère conserver le moelleux de la suspension des autres modèles, malgré un châssis rabaissé de 20 millimètres. Les longs trajets (auto)routiers en deviennent donc envisageables, d'autant que le moteur ne manque pas de souffle. Certains apprécieront ces caractéristiques, qui s'ajoutent à la maniabilité en ville inégalée (si ce n'est par la Smart ForFour, évidemment) de la Renault.
Espoir déçu
Mais c'est surtout quand on s'éloigne des lignes droites à la recherche de virages que cette Twingo déçoit. Ses suspensions n'ayant été que très légèrement raccourcies, la petite GT prend un roulis particulièrement marqué qui freine dès les premières courbes les ardeurs des conducteurs les plus pointus. D'autant que le train avant n'est pas des plus incisifs, et montre rapidement ses limites en termes d'adhérence. Ce qui se traduit par... du sous-virage. Un comble pour une propulsion ! Et si l'on ajoute à cela le flou autour du point milieu de la direction peu communicative, l'envie d'attaquer les routes sinueuses couteau entre les dents s'efface bien vite.
Il faut donc prendre cette Twingo pour ce que son badge indique : une GT, capable de rouler (relativement) vite sans fatigue. Un parti pris assumé par Renault, qui trouvera sûrement ses adeptes. Mais alors, pourquoi ne pas avoir poussé le concept jusqu'à la doter d'une boîte 6, l'actuelle 5 se montrant beaucoup trop longue, et sa commande peu précise ? Terminons sur une note positive : la consommation s'est établie à 6,7l/100km lors de notre essai, ce qui, compte tenu de la conduite, est très correct.
Renault Twingo GT |
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Moteur: 3 cyl. essence turbo, 898cc |
109 ch à 5.750 t/min |
170 Nm à 2.000 t/min |
0 à 100 km/h : 9,6 sec |
Pointe : 182 km/h |
Conso : 5,2 l/100 km |
Moyenne de l'essai : 6,7 l/100 km |
C02 : 115 g/km |
Prix : 17.100€ |