Le changement de catégorie de l’Espace se remarque d’emblée par ses nouvelles proportions : toujours long (4,85 m), il adopte un pavillon sensiblement plus bas conjugué à une garde au sol rehaussée qui lui confèrent une allure presque râblée. Celle-ci est encore accentuée par les jantes de 20 pouces chaussées de grosses bottines qui équipent notre véhicule d’essai.
Le vrai luxe, c’est l’espace ?
A bord, le temps de la «voiture salon» semble loin ! Les places de la troisième rangée sont désormais optionnelles, et constituées d’anecdotiques strapontins repliables à réserver aux enfants et jeunes ados. Et ce ne sont pas les sièges coulissants de la seconde rangée, où l’espace aux jambes varie de «largement suffisant» à «carrément royal», qui sauveront l’affaire… Heureusement, la modularité en profite. Fini les lourds sièges amovibles : désormais, chaque place est rabattable individuellement et électriquement depuis le coffre ou l’écran central.
Censée incarner le nouveau haut de gamme de Renault, cette cinquième génération fait le pari du luxe et de la technologie. Cela se traduit par un meuble de bord ultra design qui se prolonge loin entre les passagers et intègre un large écran vertical en guise de console centrale. Cuir à foison, éléments soignés, éclairage d’ambiance paramétrable… Tout est fait pour créer un espace cosy. Dommage alors que les matériaux qui habillent les parties inférieures ne profitent pas de la même qualité et que certains détails soient négligés, à l’image des appuie-têtes mal fixés.
L’équipement peut aussi se faire très complet : affichage tête haute, clim tri-zone, reconnaissance des panneaux routiers, système audio Bose… Rien ne manque ! De même, le volume de chargement reste très correct : 660 litres en configuration 5 places. De quoi partir en vacances l’esprit tranquille.
Et agile avec ça !
Au volant de l’Espace, la position de conduite est parfaite. Les surfaces vitrées toujours aussi nombreuses procurent une excellente vision périphérique, même si les imposants montants de pare-brise viennent parfois gêner la vue en conduite dynamique. Oui, oui, vous avez bien lu ! Car sur la route aussi, l’Espace change radicalement : toujours confortable en conduite paisible, il peut aussi flatter le conducteur qui hausse le rythme (et active le mode Sport). Cela, grâce à la motorisation 1.6 dCi 160 qui fait preuve de disponibilité à toutes les rotations et d’une montée en régime linéaire. Mais aussi grâce au système à 4 roues directrices 4Control. L’agilité de l’Espace est, en regard de son encombrement, réellement impressionnante et permet d’envisager les parcours sinueux comme avec aucun autre crossover ! On regrette alors que la boîte automatique à six rapports et double embrayage se montre, elle, un peu paresseuse dans ces conditions. Une telle conduite n’a pas fait exploser la consommation, établie juste au-delà des 7l/100km (4,6l/100km homologués). Reste qu’à 39.700 euros au bas mot, cet Espace dCi 160 devra attirer une clientèle qui s’oriente vers le Premium.